Chapitre 4

34 7 3
                                    

Il était 7h quand mon réveil m'a tiré d'un profond sommeil réparateur. Je m'étirais, les bras tendus vers le ciel en battant doucement des paupières.
Une fois bien étirée, j'ai sauté du lit et filé dans la salle de bain. Je me suis maquillée comme d'habitude, petite couche de fond de teint pour cacher les imperfections, fard à paupière clair, un coup de crayon sur les sourcils et un peu de mascara. Je suis en suite partie prendre mon petit-déjeuner, j'ai versé un peu de lait dans un verre, je me suis préparée deux tartines de pain beurré que j'ai dégusté en discutant avec mon père.
Quand j'eu fini de manger, je suis retournée dans ma chambre pour m'habiller. C'est à ce moment là que j'ai réalisé qu'il fallait que je me fasse jolie pour Tom. J'ai attrapé un jean noir, enfilé une chemise blanche que j'ai glissé dans mon pantalon et j'ai mis ma plus belle veste.
Je me suis rapidement lissé les cheveux, et j'ai complété ma tenue par une paire d'escarpins noirs.
Il était temps de partir si je ne voulais pas louper mon bus, j'ai attrapé mon sac, et je suis sortie de la maison. J'ai remonté mon impasse et longé la route pour rejoindre mon arrêt, pile à temps, le bus arrivait à ce moment là.
Je me suis assise vers le milieu des sièges et ai branché mes écouteurs sur mon portable, au moment où j'allais lancer la musique, il vibra. C'était un message de Tom.

- Bien dormi ?
- Comme un bébé, et toi ?
- De même. Tu arrives bientôt au lycée ?
- Je viens à peine de rentrer dans le bus, donc d'ici 15-20 minutes je dirais.
- D'accord, je t'attends devant les casiers, à toute.

Oh tiens, il souhaitait déjà me voir, c'était une bonne nouvelle, enfin je crois.
Je lançais la musique sur mon portable après lui avoir répondu « À toute à l'heure. ». La chanson « Cut » de Plumb s'était mis à tourner dans mes écouteurs, je fermais les yeux, posais ma tête contre le dossier du siège, et profitait du trajet pour me reposer.

Lorsque le bus s'est enfin arrêté, j'en suis descendue avec hâte, et j'ai marché d'un pas rapide jusqu'à l'intérieur du lycée.
Il était là, devant moi, adossé contre les casiers, le regard plongé dans son portable. Mais il a levé les yeux, et quand il m'a vu, un sourire a éclairé son visage et il a avancé vers moi.

- Bonjour, a-t-il dit en m'embrassant sur la joue.

Lorsque ses lèvres ont touché ma peau, je me suis empourprée, cet infime contact avait allumé au fond de mon cœur un feu ardent de bonheur.
Je me sentais comblée même si dans un sens, cela n'avait sûrement pas d'importance et ne représentait pas quelque chose de spécifique pour lui.

- Tu souhaitais me voir ? ai-je demandé.
- Oui, je voulais bien commencer la journée, et même si je savais qu'on allait se voir en cours, j'avais envie de discuter quelques minutes avec toi.

Oh que c'était adorable de sa part. Que pouvais-je répondre à cela, j'étais si gênée par ma timidité. Et je n'avais pas l'habitude qu'un garçon me parle avec autant d'attention, j'avais toujours été transparente à leurs yeux, alors je n'avais aucune notion en drague.
Parce que c'était ça non ? De la drague, c'était ce qu'il essayait de faire ?
« Stupide débutante » pensais-je, j'allais finir par gâcher cette belle opportunité qui s'offrait à moi, et il allait à coup sûr s'en lasser et s'éloigner.

Il n'en a rien fait, à la place, il a engagé la conversation et tout en discutant nous avons monté les étages pour rejoindre notre premier cours. Il était si gentil avec moi, et j'aimais tant parler avec lui.

- Alors tu es prête pour le repas de ce midi ?
- Prête je ne sais pas, mais en tout cas j'ai hâte.
- Oh c'est vrai, a-t-il dit, tu as tant envie que ça de passer un moment rien qu'avec moi ?
- Oh non c'est juste qu'on est vendredi, et en plus des frites il y a des gaufres en dessert.

Il m'a regardé et a soudain éclaté de rire, il avait dès la première fois compris mon humour. J'avais toujours utilisé l'ironie, j'aimais ça. Et à en entendre son rire il appréciait également cela, un point de plus pour lui et pour moi aussi.

- J'aime beaucoup ton humour. J'ai rencontré tellement de personne qui ne décelait pas l'ironie et tu sais l'utiliser ça fait plaisir à savoir.

Pour toute réponse, je lui ai offert mon plus beau et grand sourire.
La sonnerie a retenti à ce moment là.
Il est parti s'asseoir à sa place et moi à la mienne.

Je savais que les prochaines heures de cours allaient être longues mais la perceptive d'un tête à tête avec lui les a fait passer en un rien de temps.
Lorsque le dernier cours avant le repas arriva, Cléo qui s'était assise à côté de moi engagea la conversation.

- J'ai vu que tu traînais avec Tom, je suis contente pour toi, le feeling a l'air de bien passer.
- Vraiment bien, et on mange ensemble tout à l'heure. J'ai tellement hâte si tu savais. J'espère que ça va bien se passer.
- Pourquoi ce ne serait pas le cas ?
- Tu sais j'ai pas vraiment d'expérience avec les garçons, et je suis tellement timide, à certains moments j'en perds même la parole.
- Tu arriveras à surmonter ça avec le temps. Et puis si jamais il n'aura qu'à combler les blancs.
- Et si je dis quelque chose de mal ?
- Ça n'arrivera pas. Mais si c'est le cas et si vraiment tu l'intéresses, il n'y fera pas attention.

Elle avait su trouver les bons mots pour me réconforter, j'étais un peu plus confiante qu'en me réveillant, et j'avais bon espoir que le repas se passe à merveille.
L'heure s'écoula rapidement et le moment fatidique était enfin arrivé.
J'avais regroupé mes affaires, les avais rangé dans mon sac que j'avais ensuite mis sur mon épaule.
Je suis sortie de la classe, et l'ai vu calé contre le mur en face à m'attendre.

- On y va ? m'a-t-il demandé.

Ce jour où ma vie a basculée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant