Enfant du diable

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Alors... Me voilà, devant ce manoir. Qu'est-ce que je fais là déjà ? Je ne sais même pas moi même... Tout ce qu'on m'a dit c'est que ma place était ici et pas parmi les miens. Enfin, un truc dans le genre. 

Je suppose que c'est pas plus mal. Au moins, j'aurai de quoi m'occuper. Enfin, j'espère... si je ne fais rien, je risque de devenir folle... 

Ah, oui, avant tout, je m'appelle Angie Staranight, j'ai vingt ans, mes yeux clairs contrastent fortement avec mes cheveux de jais dont on peut parfois distinguer le reflet bleu sous la lumière, je trouve ça plutôt pas mal. Les gens aiment bien me surnommer "Ange", parce que je suis calme et que j'ai des traits qui me font paraitre douce mais je ne me considère pas comme ce genre de créature. Loin de là, je me vois comme un démon, comme une personne sans coeur, qui ne se sent même plus vivre... 

Enfin, le fait est que je suis devant ce manoir depuis déjà cinq bonnes minutes sans trop savoir quoi faire, je devrais peut-être m'annoncer, non ? Bon sang, Angie t'es une génie...  J'avançais jusqu'aux escaliers et les monte en portant ma valise. J'allais toquer, mais la porte s'ouvrit sur un brun aux yeux bleus. Il me fixait sans rien dire et je faisais de même. Mais qu'est-ce qu'il veut celui là ?! Je fronçais les sourcils. Le mec qui vit ici est censé être blond pourtant...

Angie : Excusez-moi, j'ai dû me tromper... 

Je fais mine de partir mais le mec me retint par le poignet. 

Pas de contacts physiques ! 

Je retires mon poignet et fait volte face ramenant mon bras vers moi. Je vois comme une lueur d'amusement dans ses yeux. Il trouve ça drôle ? Ça ne m'amuse pas, moi.

???? : T'es qui ? 

Contrairement à son air dur et abrutit, sa voix est assez douce.

Angie : Pa-pardon ?

???? : T'es sourde ou quoi ? Je t'ai demandé qui t'étais, comme ça je te dis si oui ou non tu te trompes. 

Il disait ces mots comme si j'étais débile. Non mais, quelle impolitesse !

Angie : Mais, ce que t'es désagréable ! Je suis Angie Staranight. 

J'espères me tromper, je ne veux pas vivre sous le même toit que lui, sous aucun prétexte !

???? : Désolé de te décevoir mais on risque effectivement de cohabiter. 

Il me tend sa main. Bon sang, on aurait dit qu'il lisait dans mes pensées !

???? : Je suis Gray Othermer.

Mon regard passe de sa main à ses yeux plusieurs fois. Je ne veux en aucun cas toucher sa main, ni aucune autre partie de son corps. Il me regardait, amusé. Il secouait la tête et rabaissait sa main en soupirant, sans jamais me quitter des yeux.

Angie : Enchantée... 

Je dis ça avec un ennui non dissimulé. À quoi bon lui mentir ?

Je le fixais avec insistance, c'est qu'il commence à faire froid, il ne lui viendrait pas à l'esprit de me faire entrer par hasard ? Pff, quel goujat ! 

Il se recule pour (enfin) m'inviter à entrer. Pas trop tôt... La porte claque derrière moi dans un bruit sourd. Je sursaute légèrement et Gray me regarde avec un sourire en coin, comme si j'étais le nouveau jouet qu'il attendait depuis des mois.

Gray : Gabriel ! C'est pour toi. Même si j'espère que tu me la prêteras... 

Il prononçait cette dernière phrase en me soufflant dans le cou. Je frissonnais. Mais à peine me retournais-je pour le voir, qu'il avait disparu dans l'ombre. Niveau éclairage, on aurait pu mieux faire... Un homme arrivait dans l'entrée. Il était blond, ses cheveux lui tombaient sur les épaules, ça lui va plutôt bien... Ses yeux étaient couleur miel, vraiment magnifique, et il dégageait un tel charisme ! On dirait que l'entrée est plus illuminée qu'à mon arrivée.

???? : Bonsoir ! Tu dois être Angie, n'est-pas ? 

Angie : Je... oui, c'est moi !

Angie ! Reprends toi ma fille ! 

Il me regardait d'un air amusé. 

???? : Je suis Gabriel, enchanté !

Il me tendit la main, je me surprenais à ne pas refuser son contacte et la serre en retour. Ce n'est que quand ma main touche la sienne que je me rendais compte à quel point j'étais gelée. Gabriel avait l'air aussi surpris que moi, si ce n'est plus.

Gabriel : Viens, suis moi dans le salon...

Je le suis en silence et détaille les lieux. Dans le style victorien, ce manoir est vraiment au top !  J'adore ! Gabriel m'invitait à m'asseoir sur un fauteuil en face de lui. 

Gabriel : Alors, je suppose que tu sais pourquoi tu es là ?

Angie : Non...On m'a juste dit de venir ici, j'ignore dans quel but et c'est pas faute d'avoir demandé...

Gabriel me regardait, je voyais bien qu'il était pris de court. Mais il finit par dire :

Gabriel : Je ne m'attendais pas à ce que tu ne saches rien, j'avoue ne pas m'être paré à cette possibilité...

Qu'est-ce que je disais...

Gabriel : Bon, alors, je vais t'expliquer... Donc, j'ai fait appel à toi car la personne que j'ai eu au téléphone m'a informé que tu cherchais ce genre de travail et que mon offre t'intéressait grandement. J'attends de toi que tu fasse un peu de ménage, t'occupe de Meghan, notre petite soeur ainsi que des garçons, qui ont un peu de mal à bien se comporter en présence d'inconnus. Tu te doutes bien qu'il manque une présence féminine auprès de la petite... 

Angie : Sûrement... Mais, quand vous dites "des garçons" vous parlez de vos frères, dont celui qui m'a ouvert la porte ?

Gabriel : Oui, c'est ça. Les trois garçons ont à peu près le même âge que toi.

Angie : Et c'est à moi de les rendre plus aimables en présence d'êtres humains ?

Gabriel : Oui, en effet, ce n'est pas très logique, mais je pense que tu en seras capable. Eux aussi il leur manque une présence féminine. Ils en deviennent un peu... comment dire ? Macho ?

Angie : D'accord, je vois. Ils vont à l'université du coin ?

Gabriel : Oui, et je suppose que tu veux toi aussi t'y inscrire ?

Angie : Si cela ne vous dérange pas, j'irai déposer mon dossier scolaire à l'université, oui.

Gabriel : Parfait, alors, tu auras un planning quand ton emploi du temps sera en place. 

Angie : Un... planning ?

Gabriel : Oui, pour tes jours de repos, et tes soirées libres. Tu ne vas pas rester enfermée ici tous les jours à t'occuper de la petite et des garçons, rassures-toi !

Angie : Vous savez, rester travailler ne me dérange pas... 

Gabriel : Il te faut quand même un jour de repos par semaine... Bon, et de toutes façons, on avisera...

Angie : D'accord, si vous le souhaitez...

Gabriel : Tu peux me tutoyer, Angie

Angie : Très bien, Gabriel.

Je lui sourie, et il me rend mon sourire, je me sens bien avec lui, il dégage cette énergie... Je ne saurais la décrire... Mais, c'est rassurant !

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