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Gray la prit dans ses bras en m'envoyant un regard étrange, comme victorieux, mais multiplié par dix mille. Je roulais des yeux. Cet chose m'empêche de vivre... Ce dernier reposait sa soeur au sol.

Gray : Essaie de ne pas trop l'embêter, c'est son premier jour, et elle n'a même pas encore rencontré Lysandre...

Meghan : Promis !

Elle embrasse son frère sur la joue avant de revenir vers moi et de me tirer pour aller dans ce que je supposais être son dressing.

Meghan : On va essayer des vêtements, tu essaieras de me donner des conseils, mais vu comment tu t'habille, je compte pas trop sur ça.

Angie : Sympa...

Une demie heure qu'elle essayait ses robes, tout lui allait super bien à cette pestouille. Gabriel était rentré et je m'étais éclipsée plus vite que la lumière dans ma chambre. J'étais entrain de gribouiller quelques mots qui composaient une chanson. Je m'ennuyais ferme. Je coulais un regard vers ma guitare avant de la prendre pour jouer quelques notes. La mélodie qui sortait était mélancolique, triste, lente, répétitive. Je fermais les yeux.

Sans le vouloir, mes pensées dérivaient vers mes souvenirs. Ils apparurent sous formes de flash. À chaque flash, je pouvais me rappeler d'un coup mais aussi de la douleur ressentie. Je revoyais ensuite toutes les personnes qui m'ont tournés le dos, la colère commençait à m'envahir, puis je voyais tous les gens que j'effrayais, c'est alors vers une personne en particulier que ma colère se ciblait. Je le déteste. Une image horrible me parvint alors. Mes mouvements cessèrent d'un seul coup et je posais ma guitare sur le côté. Je me levais de mon lit et allait rejoindre Gabriel pour lui poser une question.

Angie : Gabriel ?

Gabriel : Quelque chose ne va pas, Angie ?

Angie : Hein ? Non, je voulais simplement savoir si tu avait besoin de moi ou si j'avais le reste de la journée de libre.

Gabriel : Non, c'est bon, tu peux faire ce que tu veux du reste de la journée. J'ai ton numéro au cas ou. 

Angie : Super, merci !

Je remontais et me changeais. J'avais mis un legging noir avec une brassière de la même couleur et un crop hoodie gris foncé par dessus. J'enfilais mes baskets de running et partais courir. J'avais mis mes écouteurs et filais les escaliers. Je croisais Gray, il avait ouvert la bouche pour parler mais aucun son ne sortait. Il me détaillait de haut en bas alors que je le dépassais. Je sortais et commençais à courir. Mon esprit se libérait enfin. J'étais comme ça pendant quelques minutes puis la colère que je m'efforçais à contenir devant mes hôtes éclata en moi. Je me mis à courir de plus en plus vite, mettant mes muscles et mon coeur à rude épreuve. Je m'en foutais. Bon sang ! que c'est bon de se faire "du mal" ! Je courais comme ça plus de deux heures. Je m'arrêtais à l'entrée de la forêt. Alors... Le chemin plat, ou la difficulté... J'hésite... pensais-je ironiquement avant de me remettre à courir dans la forêt. Le chemin était défoncé certains arbres étaient à terre. Je les franchissais comme si c'était des haies. Le dernier était plus haut que ma taille, il arrivait presque à ma poitrine. Je changeais de tactique et la franchissait comme les horseman : Jambe repliée devant, jambe tendue derrière et le corps penché d'un côté. Raah ! Qu'est-ce que j'aime cette sensation ! 

Ce n'est qu'une heure après que je rentrais au manoir. 

Lorsque je passais la porte, Gabriel me tombait dessus. 

Gabriel : Où étais-tu ?! Gronda-t-il.

Angie : Je suis partie courir.

Gabriel : Pendant plus de trois heures ?

Angie : Oui. 

Gabriel : Et il ne te serais pas venu à l'esprit de me prévenir quand tu partais ?!

Angie : Excuse moi, je n'ai pas l'habitude de prévenir les gens quand je sors. 

Jusqu'à maintenant on s'en foutait de savoir où j'allais, où j'étais, avec qui j'étais, quand je rentrais, ou même si je rentrais un jour, alors de la à prévenir quand je ne vais que courir...

Gabriel : Excuse moi de m'être emporté de la sorte... Les environs ne sont pas sûrs à cette heure. Aussi, j'aimerais que dorénavant tu me préviennes quand tu sors.

Angie : Je ne peux pas faire ça ! Excuse moi d'avoir crié. Mais je ne peux pas te prévenir à chaque fois, comprends moi, tout le monde s'en foutait de ce que je faisais avant, j'étais libre. Comment ne pas se sentir prisonnier ? J'aurais l'impression d'être sans cesse surveillé !

Le regard de Gabriel se fit plus sombre pendant seulement une demi seconde mais j'avais réussi à l'apercevoir.

Gabriel : Je comprends. Je comprends bien, Angie, mais je préfère savoir où tu es, au cas où il y ait un problème. Comme je te l'ai dit, les environs ne sont pas sûrs, et je serais rassuré de savoir quand tu rentres, au moins je serai fixé et je pourrais agir en cas de problème.

Une atmosphère étrange se dégageait de lui. Une atmosphère rassurante et douce... J'hésite... Mais en fait, je trouve ça touchant de voir qu'il s'inquiète.

Angie : D'accord... Marmonnais-je. Je ferais des efforts.

Un sourire glorieux apparût sur des lèvres.

Gabriel : Merci. Tu peux aller te chang...

Les yeux de Gabriel, jusqu'alors encrés dans les miens, se baladaient sur mon corps.

Gabriel : Euh...

J'abaissais mon regard sur ma tenue et le regardais sans comprendre. Qu'est-ce qui se passe ?

Gabriel : Tu... Euh...

Son air gêné m'amusait.

Gabriel : Tu es... sportive...

Ça y est ! Je comprends. Il faisait référence à mon physique athlétique, mes abdos à présent apparents, mes cuisses musclées (bon pas trop, il faut pas me surestimer non plus...), mes bras plutôt fins mais aussi musclée et mon derrière rebondit. Bah oui, je n'avais rien à faire, je connaissais tous mes cours par coeur et je ne voulais pas penser à ma vie alors je faisais du sport. Franchement j'adore ça. D'où mon besoin de courir... Mais je constate qu'on ne me regarde pas comme avant... Flippant, on dirait que j'ai grandi... Gabriel se raclait la gorge avant de détourner le regard, l'air confus.

Gabriel : Tu peux disposer, le repas sera servi dans une heure et demi.

Je hochais la tête et montais lentement les escaliers. Haaa ! Je suis claquée... Je relevais la tête vers l'étage et apercevais Gray et William discuter. Ils interrompirent leur conversation et tournèrent la tête vers moi. Le regard de William se fit moqueur puis étonné quand il aperçut mon corps. Je vais finir par le cacher à force... J'ai pas l'habitude qu'on me remarque, moi ! Gray me détaillait avec... je ne sais pas trop quoi dans les yeux.

Enfant du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant