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Je me levais d'un bond.

Angie : Laissez tomber !

Je partais en courant et m'enfermais dans ma chambre

Angie : Putain ! Elles sont encore dilatées ! 

J'allais dans la salle de bain et me regardais dans le miroir. Putain ! J'attrapais mon téléphone.

Angie : Telma ! J'ai un grooos problème.

Telma : Qu'est-ce qui se passe ?

Angie : Mes pupilles. Elles sont dilatées. Je me suis pris un rayon de soleil dans les yeux et j'ai eu trèès mal, donc je suis allée me regarder eeeeet mes pupilles sont dilatées et tu sais ce que ça veut dire ?

Telma : D'après ce que mes ancêtres m'ont transmis, cela veut dire que t'es en manque.

Angie : Oui ! Mais en manque de quoi ? D'amour, de liberté, de nourriture ? Qu'est-ce que je raconte... je suis le diable je ne manque pas de nourriture !

Telma : Hey, hey, hey ! Angie, calmes toi... T'es simplement en manque d'eau, tu es la fille du diable et tu n'as pas bu depuis je ne sais pas moi, cinq, six ans ? Et bien, tout ce que je peux te dire c'est de boire un coup, de souffler cinq minutes et de te rappeler que tu as une mère, et que sa nature joue aussi beaucoup sur la tienne.

Angie : Oui, d'accord, merci Telma...

Telma : C'est normal, allez, je te dis à plus tard ? Le début des cours est repoussé à dans une semaine, un problème de blattes, je crois... Bisous, courage.

Angie : Bisous, à plus tard petit démon.

Elle avait raccroché. Je sortais de ma chambre et longeais le couloir pour aller dans la salle de bain principale. J'en avais une dans ma chambre, mais mon instinct me disait d'aller dans celle là. 

Le couloir était sombre et peu rassurant. Étant une habituée des pièces sombres et humides, l'obscurité ne me posait aucun problème. Je posais la main sur la poignée quand je sentis deux bras puissants m'entourer la taille.

????? : Tiens donc, voilà mon petit jouet seul dans ce sombre couloir... 

Angie : Lâche moi, William.

William : Oh... Mon pauvre petit jouet est en colère ?

Angie : Tu es lourd !

William : Soit, je suis lourd. Mais qu'allais-tu faire dans cette pièce ? Tu as une salle de bain personnelle, il me semble.

Angie : Certes, j'ignorais que l'accès à la principale était interdite. Permettez-moi de me retirer, monseigneur...

William : Tu parles plutôt bien l'ancienne langue. 

William me relâchait et je m'éloignais de lui.

Angie : Beaucoup de mots compliqués pour pas grand chose. 

Je tournais les talons pour retourner à ma chambre quand je fus plaquée d'un coup sec au mur. Bordel ! C'est de famille ?

William : Désolé, petite, mais je veux savoir ce que tu es.

Angie : Je suis le diable, allez, lâches moi.

William : Et moi je suis la reine !

Angie : Enchantée, votre majesté !

Je me détachais de lui et m'enfermais dans ma chambre. 

Angie : Je t'interdis d'entrer !

Si ma théorie est juste, il ne rentrera pas.

William : Je suis chez moi, je te rappelle. Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas entrer ?

Angie : C'est le contrat !

J'étais face à la porte, j'entendais ses pas s'éloigner rageusement.

????? : Tiens donc... Tu t'embrouilles avec mon frère maintenant ?

Je me retournais vivement.

Angie : Qu'est-ce que tu fais là ?

J'avançais jusqu'à mon lit et me laissais tomber à plat ventre dessus. Telma avait raison, je me dessèche. Je sentais quelqu'un s'installer près de moi.

Angie : Qu'est-ce que tu fais ?

Sa main arriva vers mes cheveux, je m'éloignais de lui instantanément. 

Angie : Qu'est-ce que tu fais ?!

Gray : Je veux savoir ce que tu es. 

Angie : Je suis le diable ! En quoi est-ce si difficile à comprendre ?!  

Gray : Pourquoi tu refuses le contact ?

Angie : Sors.

Gray se levais et sortais de ma chambre. Bordel ! Je sortais ma bouteille d'eau de mon sac et la buvait d'une traite. 

Une semaine était passée. 

J'avais évité de croiser Gray et William, la petite se montrait infecte mais je ne communiquais que lors de grandes nécessités avec elle. Je ne rejoignais pas la famille pour le diner. Si bien que Gabriel venait toquer à ma porte ce soir.

Gabriel : Angie, je m'inquiète, depuis une semaine tu ne manges pas, et tu ne parles quasiment plus. La rentrée est demain et j'ai peur que tu ne tiennes pas le coup...

Angie : J'irais en cours demain, il n'y a pas de problème. Pour la nourriture, j'ai pas faim. 

Gabriel : D'ailleurs, j'aimerais savoir...

Il vint s'asseoir près de moi et sortait de sa poche une sorte de poche de sang. Comment je le sais ? Enfin, les enfants... je suis le diable, et contrairement à ce que vous pensez, je bois du sang, même si je n'en ai pas vraiment besoin, son odeur et en avoir à proximité pourrait me rendre incontrôlable si je n'avais pas appris à réfréner mes pulsions. Ce qui est aussi le cas pour les vampires qui ont dépassé les deux siècles et demi.

Angie : Qu'est-ce que c'est ?

Quoi ? Il faut bien jouer la carte de l'innocence !

Gabriel : Rien de spécial.

Il rangeait la poche de sang dans sa veste.

Angie : Non, Gab'. C'est pas "rien". Pourquoi est-ce que vous vous entêtez à vouloir savoir ce que je suis ? Je vous l'ai dit ! 

Gabriel : Gab' ?

Angie : C'est tout ce qui retient ton attention dans ce que j'ai dit ?

Gabriel : Et bien, c'est la première fois qu'une personne le fait en dehors de mes frères.

Angie : C'est triste.

Il plongeait ses yeux dans les miens. Je sentais encore cette atmosphère calme envahir la pièce.

Angie : Qu'est-ce qui se passe ? 

Gabriel : De quoi tu parles ?

Angie : De ça...

Je m'endormais et puis trou noir. Gabriel, qu'est-ce que tu m'a fait ?



Enfant du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant