Chapitre 2

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Je m'approchai doucement d'elle, craignant qu'elle ne s'enfuit de nouveau avant de m'asseoir à ses côtés, faisant moi aussi trempé mes jambes dans l'eau froide du matin. Le silence dura quelque temps avant que je ne tourne la tête pour observer cette femme semblant sortie tout droit d'un conte de fée, sa robe blanche ressemblant fortement à un habit de bal.

Je m'apprêtai à parler, n'aimant pas l'ambiance pensante qui flottait dans l'air avant de me raviser. Elle ne semblait pas propice à la conversation, son regard se perdant toujours au loin. Mais, sans que je m'y attende, elle se leva d'un seul mouvement, et semblant prête à plonger, je l'arrêtai en prenant un pan de sa robe.

_ Ne pars pas, s'il te plaît.

Mais elle ne répondit pas, comme si ma voix ne l'atteignait pas. Je me levai alors à mon tour et pris son poignet qui, selon moi, était aussi pâle que celui d'un fantôme.

_ Qui es tu ?

Alors, doucement, sa tête se tourna vers moi et je pus voir ses yeux s'écarquiller, comme si un monstre se trouvait à ma place.

_ Vous me voyez ?

À ce moment, je ne compris pas le sens de cette phrase, pensant niaisement que toute être humains dotés de la vue pouvait admirer sa beauté. Alors, j'haussai les épaules, comme si c'était une évidence.

_ Bi-bien sûr.

_ Vous m'entendez et vous me parlez ?

Et sans que je ne puisse l'arrêter, la femme sauta la tête la première dans l'eau, s'effaçant alors de ma vision. Je me penchai, inquiète de la voir se noyer mais il n'y avais personne au fond de la mer, comme la veille.

Me relevant, je n'arrivai toujours pas à comprendre comme elle faisait pour disparaître ainsi, sans laisser une seule trace de son passage. Le fait qu'elle ne sache pas qu'elle n'était pas invisible, sauf apparemment pour mon frère qui faisait fuir toute les jolies filles du coin, m'échappait aussi et ce fut donc encore confuse que je rejoins Arthur qui m'attendait.

Il me demandait ce que je faisais sur le ponton et, n'ayant pas la force de dire la vérité sur l'étranger rencontre que j'avais faite, je préférai mentir. Comme je m'y attendais, il ne me crus pas mais ne dis rien d'autre, nous permettant d'aller dans notre crique personnel dans un silence apaisant, cependant brisait par les chants des oiseaux et des cigales.

L'endroit où nous allions avait été découvert quand nous étions petits et que nous nous inventions explorateur. Elle avait, d'après nos parents, été abandonné par les gens de l'île ce qui nous avais permis de l'adopter pour pouvoir y aller quand bon nous semblait sans être dérangé par des éventuels touristes. Mais il y avait une raison particulière pourquoi j'aimais tant cette endroit; ici seulement je me sentais réellement en paix, sans aucuns éléments perturbateurs de ma vie quotidien venant me déranger.

Je m'assis sur le sable humide et admira calmement les vagues qui allaient et venaient, emportant du sable et des cailloux à chacun de leurs passages.

_ Tu savais qu'ici, c'était autrefois la plage privé d'un duc ?

Je me tournai, surprise par l'information, vers Arthur et lui lançais un regard, lui indiquant de continuer.

_ Avant que cette île ne soit racheté par l'état, c'était la famille Roswell à laquelle elle appartenait. Et apparemment, elle a été divisé en quatre morceaux pour départager ses enfants. Cette crique et le manoir en ruine derrière nous avait été légué au plus jeune, Jonathan, le phare et le ponton à la fille, Marianne et le reste à la plus vielle, Bernadette.

Il y avait bien derrière nous ce qui m'avait semblé pendant des années être un vieux château aux tours démolies, ne sachant pas qu'en réalité, il s'agissait de l'ancienne demeure du fils du précédent propriétaire de l'île. Je siffla, émerveiller par toute la connaissance historique de mon frère avant de me mettre à lui poser des questions, voulant en savoir plus.

_ Tu sais si ils avaient une descendance ?

Les yeux d'Arthur s'illuminèrent alors, comme quand je lui demandai de me dire en quoi constituait le métier qu'il exerçait avec mourir, et entreprit son récit avec une passion jusque là inconnu.

_ Bernadette, malgré sa beauté, faisait fuir toute homme qui craignait son pouvoir et sa présence. Elle est morte seule, dans sa chambre je suppose, à l'âge d'environ quarante ans. Marianne était, de son côté, bien moins jolie que sa sœur mais son mari l'aimait et ils sont mort ensemble, sans laisser d'enfant derrière eux. Mais le plus intéressent, selon moi, fut le cas de Jonathan Roswell. Les rumeurs disent qu'il avait un amour secret et que elle et lui se voyait chaque soir dans cette crique, à l'abri de tout oreille indiscrète. Malheureusement, la femme de sa vie disparu en mer sans que l'on ne s'en aperçoive et ce fut finalement le fils qui, après plusieurs semaines d'absence, s'aperçut de sa mort. Nous ne savons pas comment il est mort, son journal s'arrêtant le jour où il se rendit compte que son amour avait disparu.

Quel tristesse pour cette famille. J'en venais presque à les prendre en pitié, malgré le fait que c'était du passé.

_ Donc la famille Roswell n'a pas eu de descendance ?

_ Apparemment non.

C'était sûrement pour cela que cette île avait été acheté par l'état, n'ayant plus aucun propriétaire légitime.

Et alors que le silence s'installa de nouveau entre nous, je me demandai pourquoi le fils avait caché sa petite amie au reste de sa famille. N'avait elle pas le rang nécessaire pour se marier avec l'enfant d'un homme d'une grande importance ? Où étais ce par choix qu'ils avaient caché leur amour ? Et puis, était-ce réellement un accident, la mort de la femme, ou un assassinat ? Je frissonnais à l'idée de découvrir qui était réellement Jonathan Roswell, personnage à l'histoire qui semblait passion mon frère.

_ Tu penses qu'il y a plus d'informations sur eux à la bibliothèque ?

_ La seule chose que j'ai pu y tirer fut son journal. Inutile de chercher sur internet, tu ne trouveras rien non plus.

Mais le fait que pour beaucoup cette famille ne semblait pas exister ne fit que renforcer mon âme d'enquêtrice et je repensai alors au seul homme capable de les connaître.

_ Et le gardien du phare ?

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