Mais je dis arrêter ma contemplation alors qu'elle se tournait vers moi, une nouvelle fois surprise de me voir à ses côté.
_ Qui êtes vous mademoiselle ?
Mais comme je m'y attendais, elle ne me répondit pas, préférant se murer dans le silence. Pourtant, j'avais déjà entendu sa douce et calme voix, qui planait légèrement comme si elle n'était pas éveillée.
_ Vous venez d'ici ?
Je continuai à lui parler, ne tenant pas en compte le fait que je faisais la conversation seule. Après tout, un humain ne pouvait pas rester silencieux très longtemps à moins d'être muet, non ? Et finalement, elle ouvrit sa fine bouche rosée pour réciter un poème, sa fête levait le ciel, son regard rivé vers l'horizon.
_ Je cherche l'amour où il n'y en a pas. Je cherche une famille alors qu'il n'y en a plus. Je cherche tant de chose mais il m'a tout pris. Un jour, je serai libre. Je pourrai de nouveau rire, pleurer et aimer. Mais en attendant, je reste là, à patienter jusqu'à ce que l'on daigne se souvenir de moi.
Et sa silhouette plongeait alors dans l'eau, se laissant glisser jusqu'à se laisser submerger totalement, disparaissant de tout paysage. Mais je n'en tiens pas rigueur, ses paroles m'ayant toucher du fond du cœur. Même si elles ne m'étaient pas adressées, toute sa détresses et sa souffrances se faisait sentir en moi. J'avais envie de l'aider mais je ne comprenais pas et sans le savoir, je ne pouvais rien faire.
Je le levai alors, mes jambes engourdis et me décida d'aller enfin rejoindre Arthur. Mais alors que mes pas foulait la terre, je repensai au désespoir dans la voix de la femme.
Et en quoi était elle prisonnière ? Je ne voyais aucune chaîne, aucune alliance à ses doigts. Ensuite, si elle disait la vérité, qui pourrait venir la sauver ? Qui en aurait envie ? Cette femme ne parlait à personne, disparaît d'une minute à l'autre et était distante avec le monde.
Si cette femme avait été l'amant du Jonathan Roswell, elle aurait suprêmement attendu qu'il vienne la délivrer de la mort d'où elle retenu prisonnière mais ce n'est pas possible. Une telle chose ne peut arriver. L'époque où le drame est advenu s'est passé il y a plus de soixante ans, ce qui ne colle pas avec son visage doux et dénué de tout ride. Cependant, je pense encore que ça aurait été une belle histoire à raconter si c'était réellement la signification de son poème.
_ Alors, t'as découvert des choses intéressantes ?
Arthur était toujours allongé sur le sable qui s'était réchauffé mais regardait la mer au lieu de me parler face à face. Légèrement déçu de ne pas le voir tourner sa tête vers moi, signe qu'il m'écoutait, je m'assis à ses côté, croisant les jambes et me mit à mon tour à admirer les vagues turquoises.
_ Pas vraiment...
_ Je viens de me rappeler de quelque chose d'intéressant si tu veux en savoir plus.
_ Vraiment ?
_ La jeune femme que voulait marier l'héritier Roswell s'appellait Layana Moore.
_ C'est un joli nom.
_ C'est sûr que comparé à Enna Connor...
Je tapais l'épaule de mon frère, vexé mais aussi amusé avant de me laisser tomber sur le dos, étendant mes bras comme une étoile de mer.
_ Ça a dû être un choc quand il a appris sa mort...
_ Je serais dévastée si l'une de vous deux disparaissait.
Arthur parlait rarement de ses sentiments et je fus surpris de l'entendre murmurer ça. Je lui jetai un rapide coup d'œil mais il observait toujours l'océan d'un œil absent.
Il nous avais vu grandir, dire nos premiers mots. Nous avions, je pense, la même importance que si nous étions ses propres enfants. Les relations frère sœur sont dans la plupart des cas plus fort que celle avec nos parents.
_ Je resterai toujours avec toi Arthur.
_ C'est faux. Tu t'en vas au Canada, tu nous abandonnes, tu ne reviendras pas.
Je ne fus pas offusqué par ses paroles, sachant que c'était en parti vrai. Quand je partirai, je ne reviendrai que très rarement les voir et ça, je le savais très bien. Mais cette nostalgie dans sa voix me rendit coupable et je me demandai si j'avais fais le bon choix.
_ Tu sais que je vous écrirais toute les semaines...
_ Les lettres ne sont pas la même chose qu'entendre une personne parlait dans la même pièce que toi. Et puis, si tu as un problème, comment pourras tu nous prévenir?
_ Arthur...
Mais il se leva, les poings serrés. Je le regardai s'éloigner, s'effaçant doucement de mon champs de vision. Il avait tant raison. Je comprenais sa peine et son inquiétude mais je ne pouvais rien faire pour le réconforter.
Et je me demandai alors si Layana Moore avait été confronté au même problème. Ses parents avaient ils décidé de quitter l'île et elle, pour ne pas avoir à annoncer la mauvais nouvelle à son amant, était partie sans rien lui dire ? Peut être aurais je dû faire ça moi aussi, déménager sans en parlait à personne, risquant de me faire passer pour morte.
Mais alors qu'aurais pensé Noémie si j'avais fait cela ? Elle m'aurait haï encore plus, ne voulant pas que je m'approche d'elle. Mes parents auraient déçu par mon comportement lâche. Et après, il y avait Arthur, qui ne voudra même plus me parler.
Non, je n'aurais jamais pu m'enfuir comme l'avait sûrement fait Layana, il y avait trop de personnes en jeu.
Et je me relevai et fit face face à la mer calme et me fit une promesse que seul elle connaîtra.
_ En un mois, si je ne réussi pas à résoudre la cause de la mort de l'héritière Moore et que je ne résoudra pas l'identité de la femme du pont, je partirai pour ne jamais revenir sur cette île.
Car venir ici était la plus douce des récompenses que je pouvais avoir. Elle avait été témoin de mes premiers pas, de mon premier mot et de mon premier amour. Si je ne réussis pas à tenir cette promesse, alors je partirai au Canada et je ne remettrai pas un pied ici, ne l'ayant pas méritée.
Layana Moore, je découvrirai les raisons de ta mort.
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l'héritière
Misteri / ThrillerJe n'ai qu'un petit mois pour découvrir qui est la femme du pont qui à la faculté de disparaître, comment est morte l'amante de Jonathan Roswell, fils de l'ancien propriétaire de l'île et finalement à quel j'appartiens. Si je ne réussis pas a tout r...