Chronique d'un ressuscité (HarlequinXHelbram)

À dieu mon amour

Point de vue Helbram

Je le regarde de loin, comme depuis toujours. Je dois absolument lui parler. Seul à seul. Il a couru loin des autres, qui ont continué de parler en faisant semblant que rien ne s'était passé. Elaine a voulu allez le voir, mais j'ai décidé que je devais lui parler, à elle aussi. J'ai concentré une partie de l'énergie que j'acumule depuis longtemps pour apparaître devant elle. Et c'est parti pour paraître naturel en suivant deux conversations en même temps !

(Conversation avec King)

Comme je le pensais, Harlequin enfile mon casque pour me parler. Les larmes remplissent ses yeux, j'oublie Elaine un instant. Son frère me serre fort dans ses bras, et je lui rends son étreinte. Je suis forcé de nous séparer au bout d'un moment. Il faut absolument que je lui parle. Même si ça va me faire mal, autant qu'à lui. Je prends ma respiration, il ne faut pas que j'hésite. Il faut que je paraisse sûr de moi. Je repense à ma phrase. Me demandant si il faut que je lui parle un peu avant... Je sais pertinemment que c'est uniquement pour reculer l'échéance. On s'assoit sur le sol, l'un à côté de l'autre, face à la forêt. Je décide d'aborder doucement le sujet.

"Qu'est ce qu'il s'est passé ?"

Il me raconte ce que je sais déjà, son regard porté sur les arbres en contre bas. Il finit son récit.

"Mais tu vois, je ne l'aime pas comme ça Diane. En plus, mon cœur est déjà prit."

Il me regarde passionnément, puis retourne à la contemplation de la forêt. J'appuie ma tête sur lui. Je sais que je dois saisir cette occasion. Je ne me sens pas bien. Mais il faut que je lui parle. C'est obligé.

"En parlant de ça... Il. Il faut vraiment que tu m'oublies."

Il sursaute. Il ne s'y attendait pas du tout. Il me regarde de nouveau. Je continue de regarder la forêt, jusqu'à ce que sont regard ne me pèse trop. Je relève la tête vers lui.

"Tu n'es pas sérieux j'espère !"

Comme si je pouvais l'être. Je sais que ce que je lui demande est impossible. Même moi, je suis incapable de l'oublier. La preuve, je passe mes journées à l'observer. Mais il faut quand même que j'arrive à le convaincre.

"Harlequin. Je suis mort, et tu es vivant. On ne vit pas sur le même plan astral ! Ce n'est pas possible pour toi d'être heureux dans cette situation ! Je.. Je suis sûr que Diane est une fille géniale. Tu pourrais l'aimer ! Tu pourrais vivre heureux !
- Et toi dans l'histoire ? Comment veux-tu que je t'oublie, alors que c'est ma faute si tu n'es plus. Comment veux-tu que j'oublie ça. Juste mon amour pour toi m'en empêche.
- Je sais, mais je ne veux pas que tu gâches ta vie à penser à moi. Si tu as une dette en vers moi, comme tu le dis, alors je t'ordonne de vivre heureux."

On s'était tout les deux relevé au cours de notre échange. J'utilise un peu de mon énergie pour être plus qu'une simple image dans ce monde. Je le serre de nouveau dans mes bras, ma tête sur la sienne. Son dos contre mon torse. Il ferme les yeux. On est dos à la forêt. Je repense à ce que je veux faire. Je place toute l'énergie qu'il me reste à porté de moi, pour pouvoir l'utiliser. Je laisse quelques gouttes de regret s'échapper de mes yeux. Je ne peux pas échouer. Je sais que m'oublier va être très difficile pour lui, et je sais que ce sera impossible si il garde mon casque. C'est avec cette idée en tête, que j'effectue mon plan. À un moment donné, j'aggripe le casque et je le décroche. Je le jette le plus loin possible dans la forêt avant qu'Harlequin n'est pu comprendre ce qu'il se passe. J'utilise tout la force qu'il me reste pour être le plus présent dans ce monde possible. Puis je serre Harlequin contre moi. L'empêchant totalement de bouger. Il n'essaie même pas de se libérer et murmure une bonne centaine de "non" lorsqu'il comprend enfin ce que j'ai fait. Lorsque je suis sûr que le casque est tombé par terre, je relâche un peu mon étreinte. Il se retourne précipitamment, et commence à s'envoler.

"C'est trop tard Harlequin."

Il s'arrête puis se retourne. Il me regarde. Je commence déjà à disparaitre. Je m'avance vers lui pour l'embrasser. Mes lèvres ont à peine le temps d'effleurer les siennes que j'ai déjà disparu.

À dieu Harlequin.