II

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Le problème des urgences, c'est bien l'attente. Cependant, cette attente à du bon quelque part : plus tu attends, moins ton cas est considéré comme grave. Rassurant nan ? Allons, relativisant comme l'on peut. J'étais plutôt heureuse d'attendre : plus longtemps j'attendais, moins rapidement je me retrouverais dans ma chambre. Pour m'occuper je pianotais sur mon téléphone, pas le moins du monde attentive à ce qui pouvait bien se passer autour de moi. Je n'avais même pas remarqué que ma mère m'avait laissé histoire d'aller se rafraîchir aux sanitaires depuis bien une demi-heure maintenant. J'étais bien trop occupée à faire le tour des réseaux sociaux tout en parlant avec Lyhanna, la seule amie avec qui je gardais encore contact. Je me trouvais dans une période d'isolement, et seule la blonde semblait se soucier de mon état. Ca devait bien faire non loin de huit mois que je n'avais plus de nouvelles des autres, pour dire je n'en espérais même plus. Ca m'était totalement égal maintenant, j'en avais assez de me prendre la tête pour des choses aussi futiles. Et puis comme le dit un vieux proverbe « Mieux vaut être seul que mal accompagné ». Alors pourquoi devrais-je me prendre la tête ?

Alors que je lâchais enfin mon cellulaire et commençais à somnoler légèrement, j'entendis un petit cri de panique avant de sentir une masse me tomber dessus, littéralement. Prise de court, je sursautai en émettant un petit cri aigu. La scène devait être comique à voir. Lorsque je me rendis compte que j'avais fermé mes yeux de peur, je les rouvris et tombai tête à tête avec un visage enfantin. La masse qui m'avais tant surprise n'était autre qu'un petit garçon, qui au vu de ses yeux larmoyants et ses joues rouges, n'était pas là par plaisir. Je lui adressais un petit sourire sans pour autant prononcer le moindre mot et l'aidais à se redresser. Le pauvre bonhomme semblait quelque peu mal à l'aise et avait comme peur de moi, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Je ne pensais pas avoir l'air si méchante que ça, puis entre nous je doute pouvoir lui faire le moindre mal.

-          Isayah !, s'écria une voix masculine un peu plus loin à l'attention du petit garçon, Fais attention la prochaine et excuse-toi auprès de la jeune fille.

-          Pardon mademoiselle, s'excusa timidement le concerné, mal à l'aise.

-          Oh mais ne t'inquiètes pas joli cur, ne pu-je m'empêcher de sourire. Il n'y a rien de mal ! Tu n'as rien de cassé ?

-          Ne vous inquiétez pas pour lui, intervient la même voix que tout à l'heure avant même que le métisse n'ait le temps de répondre. Comment allez-vous,-vous ? Attendez, je vais vous aider à vous relever.

Ce n'est qu'à ce moment que je m'aperçue que cette voix masculine qui tout à l'heure m'avait parue plus ou moins lointaine venait maintenant de tout près de moi. Relevant la tête, je tombai à vingt centimètres à peine du visage d'un brun qui ne me semblait pas totalement inconnu, mais sur lequel j'étais totalement incapable de mettre un nom. Cette personne me tendait sa main, alors que j'essayais de trouver pourquoi son visage me rappelait quelque chose Mais rien, absolument rien. Je ne l'avais même pas vu, ni même entendu arriver aussi près de moi, comment était-ce possible ? Le temps de ma réaction, cela devait bien faire au moins trente secondes que sa main en ma direction pendait dans le vide. Merde, ce n'était vraiment pas ouf ça. Ne voulant pas être méchante alors qu'il voulait seulement m'aider, j'attrapais sa main et le laissa me relever. S'il fut surpris par mon état physique, il n'en laissa rien paraître et se contenta de me sourire poliment.

-          Kylian, se présenta-t-il tout en gardant sa main dans la mienne. Et lui c'est Isayah, mon neveu., continua-t-il en le désignant du menton. Et vous, comment vous appelez-vous ?

-          Athéna, répondis-je simplement tout en m'écartant légèrement. Oh, et vous pouvez me tutoyer, je n'ai pas quarante ans non plus., ne puis-je m'empêcher de rajouter.

Notre proximité me mettait plutôt mal à l'aise. Je n'étais déjà pas vraiment friande des contacts physiques avec mes proches, alors avec un inconnu... Pas moyen d'être à l'aise, d'autant plus que son prénom ne m'avait pas aidé à comprendre pourquoi son visage ne m'était pas inconnu. J'ai donc dégagé ma main de l'emprise de la sienne et reculé d'un pas afin de me recoller contre le mur. Ce n'était pas contre lui, il n'avait pas vraiment l'air d'être méchant ou autre, le problème n'était autre que moi. Ni plus, ni moins. De toute manière j'étais toujours le problème. Je ne suis rien d'autre qu'un problème, pour moi comme pour ma famille. Ils auront beau tenter de prouver le contraire, je sais bien qu'ils n'en pensent pour la plupart pas moins. Enfin, là n'était pas la question. Le pauvre jeune homme semblait se sentir fautif vis-à-vis de mon geste, ce qui me fit presque culpabiliser. Mais bon, ça n'était pas une surprise en soit : je ne savais pas interagir avec les autres sans faire les choses mal ; et donc les blesser par l'occasion.

-          Oh, désolé je ne voulais pas..., s'excusa-t-il, se sentant fautif comme j'avais pu le deviner.

-          Non, non c'est moi., le repris-je. Je suis totalement mal adroite, tu n'as rien fait de mal je... Non, laisse tomber., m'embrouillai-je légèrement. Je ne savais même pas comment m'adresser à lui, un vrai cas social. J'en étais même à me mélanger entre la deuxième personne du singulier et du pluriel. Juste oublies, n'en veux pas- Euh que dis-je, n'en voulez pas à votre neveu... Il n'a rien fait en soit. En tout cas, ravie d'avoir fait votre connaissance.

Voyant au loin ma mère revenir, j'abandonnais mon interlocuteur et son compagnon de la journée, soit son neveu,  afin de la rejoindre. A peine l'avais-je rejoint qu'une infirmière, ou du moins une secrétaire en blouse blanche, arriva et regarda partout dans la salle avant de prendre la parole.

-          Athéna Young ?, appela-t-elle, son regard oscillant entre sa feuille et la salle.

Entendant donc que l'on m'appelait, je me dirigeai vers elle tout en répondant un simple « Oui », afin qu'elle sache que je l'avais bien entendue m'appeler.

-          Veuillez me suivre s'il vous plait.

Et alors que je me dirigeais vers l'enfer en suivant cette femme, une voix masculine qui ne m'était maintenant plus inconnue parvint à mon oreille.

- Ne crois pas t'en sortir comme ça, Athéna Young. Je ne te lâcherai pas tant que tu ne m'auras pas laissé essayer de décoder le personnage que tu es.

Et j'avais beau faire celle qui n'avait rien entendu, ou du moins n'en avait rien à faire, c'était là tout le contraire. Ce Kylian m'intriguait, et je me donnerai à cur joie de jouer au jeu auquel il semblait vouloir jouer. Mais j'étais bien loin de me douter que je m'apprêtais à perdre, tout en l'entrainant dans ma chute.


Bon voilà, comme vous le voyez je suis en pleine réécriture (non jure ?) et il se pourrait que j'ai décidé d'en faire une fanfiction. Pourquoi ? Soyons honnête, il n'y a maintenant presque plus que ça qui fonctionne (c'est d'ailleurs assez triste) et je me suis dis que peut-être cela m'aiderait à avoir de nouveau l'inspiration qu'il me manquait pour cette histoire. Maintenant pourquoi Kylian ? Bonne question, j'aime bien le joueur et disons que ça m'évitais de tout modifier, du style le choc avec un enfant etc... J'avais juste a adapté. En espérant que ça vous plaise quand même

Merci à ceux qui sont encore là pour me lire !

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