jamais de la vie

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Assise sur ma chaise, cela fait un moment que j'ai abandonné cette histoire de plan.
Je retrace mentalement mon enfance dans ma tete, jouant distraitement avec un stylo.
J'ai seize ans. Je n'ai pas de dates d'anniversaire, à part celle que l'on m'a inventé à l'orphelinat.
Mais je ne l'aime pas. Ça sonne mal, je trouve. Et puis a force, je l'ai oubliée.
Tant mieux.
Sentant des souvenirs douloureux remonter, je chasse ces pensées et je m'écroule sur mon lit, tachant en vain de mettre au clair les idées qui tourbillonaient dans ma tête.
Pour y mettre un peu d'ordres, je compte les transformations que j'ai trouvée pour l'instant.
Sirène, louve, sorcière.
Sans oublier la partie démon  ma préférée, où mes cheveux sont gris tout comme mes yeux, et où j'ai une jolie queue et des ailes bleu nuit.
Je n'en ai parlé à personne, trop la flemme.
Bon c'est pas tout, mais il faudrait peut être que me remette en questions mes plans pour demain. Car pour l'instant ce n'est pas glorieux.
Mes différents plans:
1: Séduire la directrice pour être dispensée
Oui, mais non. Soufflais je.
2: Me rendre invisible et aller manger sur le buffet
Je n'aurais jamais assez de pouvoirs pour toute une soirée ! Gromellais je.
3: Juste rester là et ne rien faire
Impossible, les filles vont venir.
4: Aller sur le toit
Than connaît cette cachette, il ne vaut mieux pas.
5: Aller sur en toit de ton ancien repaire.
L'immeuble à deux rues de la maison de mes derniers parents adoptifs. L'endroit où j'ai connus Satan.
L'endroit que seul Fahil connaît. Fahil qui est parti récupérer un autre garçon avec des pouvoirs, qui avait fait cramer accidentellement une école, un samedi.
Un mince sourire étire mes lèvres devant ce plan parfait.
Je contemple ensuite d'un oeil exaspéré mes ébauches de plan plus nuls les uns que les autres étalés sur mon lit.
Je prends Satan et lui caresse ma tête alors qu'il pousse un miaulement de frustration.
<<- Dis donc mon grand, ça te dit de retourner à la maison ?>>
Mon animal pousse un miaulement plaintif et gigote dans tous les sens entre mes bras.
Lorsque je le libère, il me feule dessus.
Je l'imite et nous voilà à nous toiser du regard.
Je lève ma main et un courant d'air le soulève, plaquant ses poils sur son corps.
Il cours se cacher sous le lit sous mon regard consterné.
Je sors ensuite mon cahier de liaison pour y trouver un bout de mon emploi du temps, qui n'est heureusement pas encore lacéré de toute parts.
Demain, sciences, histoire de la magie,  maths et français.
Mes lèvres s'étirent en un sourire satisfait.
Je pars demain.
Je venais de jeter les plans évasifs que j'avais schématiser lorsque ma porte s'ouvre avec fracas.
<<- Rachelle ! Cria Lise toute contente en me sautant dans les bras.
- Quoi ? Demandais je, méfiante devant sa bonne humeur. Si c'est à propos du bal, je ...
- Oublie ça ! Dit Léa à côté de mon oreille.
Je toute la tête, ayant soudain toute son attention.
<<- Léa à découvert un nouveau pouvoir ! M'informe Lise en parlant très vite et en sautant joyeusement sur mon lit.
L'intéressée approuve de la tête en souriant.
<<- Je peux me téléporter auprès de personnes en visualisant leur visages.
- Et on a décidé de vérifier si les personnages de nos mangas préférés existaient !>> M'appris alors la vie une louve.
Je secoue la tête.
<<- Ça doit demander énormément d'énergies. Remarquais je en poussant gentiment Lise pour qu'elle se décalé de moi.
- Je ne sais pas. C'est pour ça qu'on va essayer en allant voir....
Les filles pousseront deux cris différents.
<<- Les Sakamaki !
- Les Mukami !>>
J'hausse un sourcil, dubitative.
<<- Les quoi ?>>
Les filles, un instant occupée à se foudroyer du regard, tournèrent leur tête vers moi en même temps.
<<- Tu ne connais pas ? S'écrivent t-elle en même temps.
- Non. Arrêtez de crier. >>Soupirais je.
Je vais ensuite m'affaler sur mon lit.
Je lève la tête et voit leur mine déconfite.
<<- C'est loin ? Capitulais je finalement.
Elles firent des petites mimiques gênées.
<<- Aucune idée...
Tilt.
Où on ne me chercherait pas pour aller danser la polka en robes ? Dans un endroit qu'on ne connaît même pas.
Je souris intérieurement mais me lève paresseusement puis m'étire.
Je coule un regard à Satan qui es occupé à réduire le peu de calculs de maths que j'avais réussi à faire pour demain.
<<- Changement de plan minet. L'informais je. Débrouille toi tout seul.>>
Je me tourne ensuite vers les filles.
Sans même que je n'ouvre la bouche, Léa s'empare de mon bras et nous précipite dans un vortex.
J'atteris sur de l'herbe mouillée, sous la pluie.
Super. Je n'avais même pas encore dit oui.
Je passe machinalement ma main en l'air pour créer un dôme pour me servir de parapluie.
Mais rien ne se passe.
Je réessaye, surprise.
Toujours rien.
Je teste alors ma glace, mon pouvoir des éléments, mon invisibilité...
Rien ne marche.
En passant ma main dans mes cheveux et en me relevant, je me dis que soit le vortex m'a pris mes pouvoirs mais ça va revenir, ou que soit le vortex m'a pris mes pouvoirs et que je ne les récupérrais plus jamais.
Je lève les yeux au ciel, en réfléchissant.
Ce n'est pas si grave. Au vu de la distance, il m'en a pris oui, mais il m'en a quand même surement laissé, et puis ça me soulage.
J'ai lu dans un livre que les gens de mon espèce devenait fou à cause de leurs pouvoirs.
Là, il doit m'en rester un ou deux, et c'est déjà plus que la moyenne.
Je ne suis pas folle, mais logique.
Je regarde ensuite autour de moi.
Je vois mes amies danser en cercle sous ma pluie, se félicitant de leur exploit.
En parlant de pluie...
Je regarde mes cheveux et découvre que ma transformation en s'est pas enclenchée.
Normal, mon corps n'est pas entièrement mouillé....Je m'exaspère.
Laissant Lise et Léa batifoler dans la boue, je marche tranquillement vers la porte.
Je toque timidement, puis recommence au bout de deux minutes.
Irritée par l'absence de réaction, et maintenant rejointe de mes deux camarades, je lève le pied, m'apprêtant à enfoncer cette satanée porte, lorsque celle ci s'ouvre d'elle même.
Les deux filles se précipitent à l'intérieur et regarde la hall avec admiration.
Elles commentent chaque recoin et au bout du compte, ça commence sérieusement à m'énerver.
<<- Vous allez pas la fermer !>> M'écriais  je, les oreilles défoncées.
Les filles se précipitent vers un coin où une personne dort tranquillement.
Elles s'arrêtent devant lui et pousse des cris de souris.
Sans m'en rendre compte, je me retrouve à mon tour devant lui.
Ah, ma vitesse est revenue.
C'est bon à savoir.
Étonnée que les rongeurs n'aient.pas réveillé le garçon, je lui touche la joue.
Il est froid. Trop froid.
<<- Alors lui, il est mort. Dis je en me relevant et en m'étirant. Voilà, C'est bon, vous avez vu votre cadavre et vous êtes contente ? On peut rentrer ?>>
Nouveaux petits hurlements.
Cette endroit, je ne le sens vraiment pas. Il faudrait vraiment qu'on parte.
Une idée géniale me traverse alors l'esprit.
Sans un bruits, je me glisse derrière Lise et l'assome. De une.
Je dois m'y prendre à deux fois avec Léa et son don de voyance, mais finit par la sonner. Et de deux.
Je soupire et me craque les doigts avant de les prendre chacune sur une de mes épaules.
La force, c'est Ok. Notais je mentalement.
Je partais d'un pas tranquille lorsqu'une voix m'interpelle.
<<- Oy chichinashi.
Je me tourne et voit le cadavre aux cheveux rouges qui me parle.
<<- T'es pas censé être mort toi ? Demandais je blasée en sautant d'un pied à l'autre.
Je m'élève un peu avant de retourner au sol.
La hauteur, c'est Ok.
Je me rends alors compte que le rouge m'observe.
<<- Qui es tu ?
- Une fille qui a deux amies folles. Allez bye. L'ignorais je en commençant à marcher vers la sortie.
J'entends qu'il se lève.
<<- Tu n'iras pas bien loin.
Je trottine et pose même même les corps inanimés par terre pour ouvrir la porte.
Qui reste close.
Une idée diabolique me traverse alors la tête.
Je ricane et coule un regard à Léa.
<<- Désolée Léa, je sais que je devais arrêter de casser des choses, mais ce n'est pas chez moi, alors on s'en fout non ?>>
Je prends appui sur mon pied arrière et saute les pieds en avant.
La porte s'ouvre.
<<- Elle est solide ! M'écriais je en ramassant mes amies. D'habitude, les portes tombent quand je fais ça.>>
Me rapellant alors la présence du cadavre, je me tourne et le voit m'observer, surpris, avec à ses côtés un autre garçon tout aussi pâle avec des cheveux noirs.
<<- Oh zut... JE REPAYE PAS LA PORTE ! Criais je en utilisant ma vitesse pour courir. Sur le chemin, je vois derrière moi un léger nuage de poussière, et ça me fait un peu penser aux animés.
Arrivées au bout du chemin, je vois une grande grille avec des piques. Testant sans grande espérance ma gravité, et constate, déçue, que ça aussi m'a été enlevé.
Je saute, chargée de mes deux amies.
Je fais néanmoins une sorte de salto jambes tendues pour retourner à terre car j'avais trop de hauteur.
En raterrissant de l'autre côté, je fais une pose pour bien me placer.
Bon bah alors Rachelle est bonne pour courir.
Reprenant mes esprits, je cours comme une dérangée à travers la forêt, comme avant que je ne sois placée en orphelinat. Je vivais seule dans une grande forêt, et j'adorais me déplacer de branches en branches.
Mais là, je veux juste courir, sauter par dessus les racines et les troncs morts, traverser les petits ruisseaux.
Je veux juste m'éloigner.
Au bout d'un moment, je me rends compte que j'ai oublié Lise et Léa.
<<- Oupsi ! >> M'écriais je.

RachelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant