Polarité | MHA - Kacchako

22 ✩ Bakatsuki !

[Point de vue d'Ochaco]

J'ai les pieds en feu et le cœur qui va exploser mais je continue à courir à en perdre haleine, sans me retourner.

Sans le regarder.

J'ai l'impression que si mes yeux croisent les siens, je vais craquer. Que tous mes efforts pour être une fille forte vont s'envoler en une explosion.

Avec Deku, Iida et Kirishima, nous suivons le plan de fuite et courrons en direction de la gare là où Todoroki et Momo doivent nous retrouver. Grâce au plan de Deku, nous avons évité le conflit tout en utilisant nos alters dans le seul but de sauver Katsuki. Enfin « sauver », je sais qu'il n'aimerait pas qu'on dise ça.

Nous étions sa « meilleure option ».

Notre course se fait plus discrète avant d'être remplacée par de la marche à cause de l'affluence des gens autour de nous se dirigeant vers la gare. Alors qu'Iida nous guide et que Deku essaie de joindre Todoroki par téléphone, je vois Kirishima tenter d'entrer en contact avec Katsuki qui n'a rien dit depuis son sauvetage.

« Soyons clairs ! Personne ne m'a secouru ! Vous étiez juste ma meilleure option ! » s'écrie-t-il soudain.

Et voilà... J'avais vu juste.

*CLAC*

Mon corps à réagit tout seul, guider par mes émotions, et je n'ai pas pu me retenir de frapper de toutes mes forces les joues de cet entêté que j'aime malgré moi.

Alors que les autres garçons ne comprennent pas mon geste et sont déjà à vouloir retenir Katsuki de me frapper, ce dernier est sous le choc et me regarde les yeux écarquillés.

Et soudain, ma vision se brouille. Mes joues deviennent mouillées.

Les larmes coulent sans que je ne puisse les retenir et la tension qui m'habitait pendant des jours sans savoir s'il allait bien, disparait aussitôt.

« Crétin... Crétin ! BAKATSUKI ! »

Je tente de stopper le flot de larmes alors que j'entends vaguement Deku dire aux autres de se rapprocher de la gare pour nous laisser seuls. Enfin « seul », toujours entouré d'étrangers perdus comme nous.

Je n'arrête pas de renifler, n'entendant plus le brouhaha autour de moi mais seulement les battements de mon propre cœur, lorsqu'il m'attrape subitement les poignets. Katsuki m'entraine dans ses bras et me serre fort contre lui en appuyant son front contre mon crâne.

Blottie dans ses bras, les larmes coulent de plus belle.

— T-Tu n-.. commencé-je à bégayer. Tu n'es qu'un crétin !

— C'est toi la crétine, Ochaco.

Mon cœur bat la chamade en l'entendant prononcer mon prénom avec douceur malgré son propos.

Je suis atteinte. C'était déjà sûr mais là j'ai l'impression que je vais fondre dans ses bras.

— J-Je me suis inquiétée pour toi ! On n'avait aucune nouvelle et j'ai même cru qu'ils t'avaient...

— Quoi ? Qu'il m'avait recruté dans leur groupe de vilain ?

— Non ! Non ça jamais... Je sais que jamais tu ne deviendras comme eux.

Katsuki accentue soudainement son étreinte avant de se racler la gorge et de s'exclamer :

— T'es une crétine parce que tu as pris des risques pour venir et, même si grâce à toi et aux autres j'ai pu m'en sortir, t'avais pas à faire ça !