Lucky Me He loves Me

Lycée sauvage

- Sierra ?

- Oui.

- Qu'est-ce que tu fabrique ? demanda une voix quelque peu intriguée.

- Je cherche quelque chose, quelque chose d'important.

Je fouillai mon casier, je poussais les objets de sorte à pouvoir trouver ce qui était si précieux à mes yeux. Un classeur, des stylos, du papier, un vieux bas de jogging... tout me passait sous les mains. Tout sauf... ça.

- Et c'est quoi exactement que tu cherches ?

- Un truc.

- Un truc ?

- Oui, répondis-je agacé.

Je continuais de fouiller, mais pas moyen de mettre la main dessus. Amanda, elle tapait du pied à mes côtés.

-Tu veux que je t'aide ? demanda-t-elle impatiente

- Non c'est... C'est bon. Merci Amanda

Je tournais la tête rapidement, et lui esquissais un sourire de remerciement. Je ne voulais pas qu'elle croît que je lui en veuille. C'était contre moi, que j'étais énervé. Si je l'avais perdue, tout était fini, beaucoup de choses serait terminé. Je me reconcentrais sur l'objet de mes recherches.

- Je pourrais savoir ce que c'est ? insita-t-elle.

- Euh, non, désolé, c'est...

- Personnel ! Bah oui, évidement, tu réponds ça à chaque fois. Mais dis-toi bien qu'un jour je découvrais tes sombres secret Sierra Collins !

Puis elle explosa de rire et moi aussi. Amanda était ma meilleure amie, elle connaissait mon fonctionnement d'ado bizarre. Elle savait que j'étais aussi étrange que secrète. Mais ça n'était pas à ça que servait les meilleurs amis ? A accepter nos bizarreries mutuelles ? Soudain mon doigt passa sur papier lisse que je ne pouvais que reconnaitre entre mille. Je l'avais trouvé.

Miracle

Je sortis la feuille pliée en quatre et l'exhibait comme si je venais de trouver l'Atlantide.

- Tu est la fille la plus curieuse que je connaisse, mais j'adore ! Parce que je suis pareil ! acquiesça Amanda

- Je confirme.

Je fermais la porte de mon casier et me retournais vers elle.

-C'est tellement précieux à mes yeux, ajoutai-je.

- C'est en rapport avec Camille ?

Camille était ma mère, l'être humain qui m'avait abandonné pour vivre en Europe.

- Oui

- Alors cache le, si quelque de mal intentionné le vois, comme par exemple je ne sais pas, cette peste de Andréa. Tu es fichue ma pauvre.

Elle posa une main compatissante sur mon épaule. Je lui fis une moue d'incompréhension puis logeais le papier dans ma poche. J'avais une poche qui se fermais dans chacun de mes pantalons. Chaque fois que fessais du shopping je m'assurais de prendre un jean avec au moins une poche qui se fermais. Chaque matin je prenais dix secondes pour vérifier si cette poche n'avait pas de trou pour laisser filer ma précieuse et ancienne feuille.

- On va être en retard en cours, déclara solennellement Amanda.

- Bof, de toute façon je suis déjà K.O après l'exercice du grimper à la corde de M. Robinson.

Ayant peur de perdre mon bien pendant le cours de gym, j'avais auparavant placé la feuille dans mon casier, voilà pourquoi Amanda et moi nous nous retrouvions presque en retard en cours de Mathématiques.

- Tu sais, si tu continue d'être aussi associable, un jour tu te marieras avec ton bout de papier.

- C'est peut-être un bout de papier, mais au moins, notre amour est réciproque, déclarais-je avec honneur.

- Sierra, regarde. Elle stoppa net, et me fit signe du coin de l'œil de regarder dans une direction bien précise.

- C'est la plus belle chose qu'il m'ai été de voir dans toute ma vie, dis-je

Je rajoutais :

- Après mon vieux bout de papier bien sûr.

- C'est certain, approuvât-elle. En tout cas pour moi, il passe en premier, avant ta vieille feuille plissée.

Elle se mordit la lèvre du bas et en bava presque. Théodore était certainement le plus craquant garçon que la planète n'ai jamais connu. Une vraie merveille. Son nom étant long et singulier, tout le monde l'appelait Théo, tout comme moi il m'arrivait d'appeler Amanda : Am. Pourtant tout le monde connaissait le vrai prénom de Théo, mais pratiquement personne ne l'appelait comme tel. C'était comme si son nom sonnait si noble que seule les plus brave et populaire osait le prononcer. J'avais déjà fait mes petites recherches, son nom était d'origine française et australienne, mais il provenait surtout du grec, du terme « theos » qui signifiait dieu. Je devais dire que Google n'avait pas tort. Théo était un vrai dieu à mes yeux.

Il longea le couloir, cette garce d'Andrea se tenant à son bras musclé. Celle-ci affichait un grand sourire béat. Elle était populaire, jolie et sortait avec Théo. Elle régnait et le savait. Tous le monde se retourna sur eux, même un type qui une minute avant avait pour seul obsession de boire son milkshake jusqu'à la dernière goutte, s'arrêta de boire. Tous les jours le même cinéma se répétait en boucle dès qu'ils passaient dans le hall. J'aurais parié n'importe quoi qu'ils étaient encore plus connu que Brad et Angelina dans notre jolie petite et immense ville de Los Angeles. Ils allaient sans aucun doute, encore gagner le titre de roi et reine du bal comme chaque années Théo le faisait. Peu importait la fille qui l'accompagnait il gagnait à chaque fois ; Théo n'était pas un prince, c'était un Dieu avec un D majuscule. Andréa était sa compagne pour le moment, qui seule savait jusqu'à quand son règne aller perdurer. La chute allait certainement être brutal. Mais je n'allais certainement pas plaindre une fille dans son genre, mais le fêter avec de la vodka. Même si je ne buvais pas.

- Tu as bien rangé ton papier ? me souffla Am sans quitter les deux célébrités du regard.

- Oui, oui.

Les deux se rapprochèrent jusqu'à arriver à notre hauteur. A ce moment précis Andrea fixa Am d'un sourire mauvais, je sus alors à ce moment précis que ça allait mal tourner. Elle bouscula mon ami et renversa sur elle son café qui j'en sur était un décaféiné. La boisson gicla et éclaboussa Amanda. Une grande flaque de café (décaféiné pour sûr) s'étendait sur le t-shirt noir de Am, le pauvre zèbre en son centre avait l'air désespéré.

- Fais attention ou tu mets les pied, pauvre tâche, s'exclama Andrea fière d'elle-même.

- Oh et n'oublie surtout pas de voter pour nous, ajouta-t-elle en partant.

Elle explosa alors d'un rire sadique qui résonnait encore dans les couloirs du lycée après sa majestueuse sortie.