Lucky Me He loves Me

Andrea

- La vue est absolument splendide déclarais-je tout en mettant ma main en porte vue.

Le ciel éclairait la ville et ses environs. 

On était tôt le matin, Théodore et moi avions grimpé tout en haut de la montagne qui surplombait la ville de Los Angeles. Celle-ci s'étendait devant nos yeux. Un mélange de rouge et de jaune perçant vrillait le ciel, un feu qui grandissait pour laisser place à une belle journée. J'avais réussi à convaincre Théo de m'accompagner pour une balade en amoureux en forêt.

 Je lui avais demandé de partir très tôt le matin pour que nous soyons seul tout les deux, bien sûr celui- ci avait accepté. C'était tellement facile de manipuler les hommes. Je claquais des doigts et je les avais en moins d'une minute dans la poche. 

Je regardais mes mains, et pensais qu'il fallait que je repasse me faire les ongles cette semaine. Je portais du blanc, mais ces temps-ci j'avais une envie de changement, je voulais découvrir une nouvelle couleur qui irait à ravir avec le teint de mes yeux. 

Théo s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Je me blottissais contre lui savourant ce moment car je savais bien que celui-ci serait gâché d'une seconde à l'autre. Théo avait beau compter énormément pour moi, d'ailleurs il était ma seule vrai chance de remporter cette couronne. 

Je voulais aller voir ce concert et il était hors de question que son stupide match me le gâche. C'est pour cette raison que j'avais accepté de serrer la main de ces deux loosers de pacotilles et que j'avais conclu un arrangement avec elles. Mon plan avait déjà été dessiné dans ma tête, il suffisait maintenant simplement qu'il marche.

- Tes cheveux sentent bon, dit-t-il tout en posant son menton dans mes cheveux, ses bras m'entourant de toutes part. 

Les veines de ses bras musclés étaient apparentes et moi je les admirais. Un dessin, mon petit-ami actuel était un dessin vivant, une œuvre d'art non exposé. Je pensais à la chance que j'avais pourtant je n'étais pas dupe, il changeait de filles comme de chemises, dans quelques mois au plus tard il en aurait fini avec moi. 

Pour l'instant j'étais sa favorite et je comptais bien tourner cette situation en ma faveur. S'il était un joueur, j'étais également une joueuse impitoyable. Je respirais une dernière fois son parfum, me retournais et l'embrassais de ma passion féminine puis me préparais à exécuter mon plan machiavélique, simple pourtant terriblement efficace. 

Je relâchais mon étreinte le regardais dans les yeux puis demandais :

- Théo j'ai soif !

- je m'attendais à une réponse plus sexy, mais puisque tu veux de l'eau, tes désirs sont des ordres, miss Andréa.

Je souris. Aussitôt qu'il se tourna, je tendis mon pied en arrière. J'y avais attaché un petit fil de fer qui était rattaché à un tronc d'arbre. Assez fin pour ne pas être repéré mais assez solide pour faire tomber quelqu'un. 

Je l'avais attaché ici pendant que monsieur avais mangé son sandwich un peu plus loin, moi j'étais resté ici prétextant admirer la vue, il était ensuite venu me rejoindre et maintenant il s'apprêtait à tomber par terre. Ce qu'il fit et en beauté. 

Pendant sa chute le fil se cassa et se fonda parmi le décor des feuilles au sol, demeurant ainsi invisible aux yeux de mon petit-ami. Je sentis ma voix partir dans les aigus pour la faire paraitre encore bien plus douce que d'habitude.

- Oh Théo ! Ça va ? Demandais-je tout en faisant semblant de m'inquiéter et d'être à la fois surprise.

- Aïe, je crois que je viens de me faire mal à la cheville, se plaignait-t-il. Il se tenait le pied comme pour essayer d'atténuer la douleur. Je suis tombé comme une abrutie, je suis censé être en pleine forme pour ce soir.

Mon travail était à present fini. J'espérais au fond que les deux losers assureraient au moins pour une fois dans leur vie et ferait leurs part du contrat. Je serrais les poings, ça allait peut-être marcher après tout.