Tous le monde explosa de rire pour se moquer d'Amanda. Je me mis devant elle, pour la couvrir du mieux que je le pouvais. Je réouvris mon casier rouge, saisie un t-shirt que je gardais au cas où (et j'avais bien raison de le faire) et le lui tendit.
-Viens on va dans les toilettes, tu pourras t'y changer en vitesse.
- Tu vas être en retard à cause de moi Sierra
- Non pas à cause de toi, à cause de Andréa, déclarai-je
Elle prit le t-shirt et me suivit jusqu'au toilettes des filles. Elle rentra dans une cabine et je l'entendis se cogner contre la porte de plastique pendant qu'elle se changeait.
- Vivement le jour où il la larguera, ajoutais-je.
- J'attend ce jour avec impatience. On y ira fêter ça, hurla-t-elle avec joie.
- Promis ! Et ne tant fais pas ! Demain, elle trouvera déjà une nouvelle victime.
- Oui, cette fille choisie tous les jours une nouvelle cible, au moins mon tour est passée.
Je pouffais
- Il rigolent tous bêtement, parce qu'ils sont heureux de ne pas être ta place c'est tout. Tous des moutons. Mais tu veux que je te dise ?
- Oui, j'écoute.
- On des loups, déclarais-je.
- Sans aucun doute.
Elle sortit de la cabine, les cheveux détachés, coulant sur le haut que lui avais prêté. Un t-shirt rouge.
- ça va, tu as un pantalon noir, ça passe. Tu as plutôt la classe en fait Am.
- Merci chère Sisi.
Amanda m'appelait souvent Sisi, ce qui me fessait sourire intérieurement. Elle était la meilleure amie que l'on puisse rêver d'avoir.
Elle me fit révérence. Puis nous allâmes en cours en rigolant. Je portais mes bouquins de mathématiques dans mes bras et les posais sur la table sur à laquelle je m'asseyais habituellement. Am posa le siens sur la table à coté de la mienne. M. Miller, notre professeur de mathématiques, n'avait pas l'air ravie de sa journée. Il avait tous les jours un air las et fatigué sur le visage. Mais aujourd'hui c'était encore pire. Je savais qu'il n'attendait qu'une chose, gagner au loto et partir loin de ce lycée peuplé d'adolescent s'abrutissant sur les réseaux sociaux. Notre école était une vraie niche de clichés. Il y avait la bande des intellos, qui s'asseyait toujours au même endroit : à droite au premier rang. Ils espéraient chaque jour, ne pas se faire embêter par Kyle et sa bande. Pourtant chaque jour, leurs espoirs tombaient à l'eau et ils se recevaient ainsi des morceaux de papier chiffonné en pleine tête.
Au milieu, situé entre les deux axes de notre classe, ni trop devant, ni trop au fond, s'asseyaient tout le temps Andréa et ses sbires. De jeunes filles à la peau fraiches comme le vent (rosé du matin) mais asphyxier sous des couches de maquillages. Je plaignais leurs pauvres parents de devoir supporter d'élever des gamines aussi stupides et égocentriques. Elles se comportaient toutes trois comme si leurs vies dépendaient entièrement de ce que faisait ou non Andréa Chevalier. Cette fille se prenait pour le nombril du monde et s'en était insupportable. J'ignorais comment il pouvait être humainement possible de supporter une garce pareille. Un être aussi capricieux qu'intolérable. Pendant que je m'amusais à penser à quel point elle était effroyable, elle me surprit en train de la fixer et de la détailler.
Oh mince ! Quelle idiote !
Je fis mine de regarder ailleurs, pourtant la crise était imminente.
- Et toi ! fit-elle, tout en me désignant avec son crayon, qu'elle avait déjà à moitié rongé et qui devait être recouvert de bave toxique. Oui, toi, c'est quoi ton problème ?
Gênée, je me retournais à nouveau vers elle, pour lui faire face.
Elle reprit :
- T'es bouché ? Je te parle. Elle continua d'articuler tout en mâchant un chewing-gum que je pouvais apercevoir de là ou j'étais assise. Pourquoi tu me fixe comme ça ?
- Hum, laisse-moi réfléchir, peut-être parce que je me demandais comment est-ce qu'on peut être aussi vulgaire et stupide en même temps. Je me demandais si tous les matins avant de venir en cours tu répéter pour être au top dans ton rôle de fille écervelé au lycée. Oh et puis j'ai un prénom tu sais, mais c'est vrai qu'avec tes facultés cérébrales ça doit être dur de t'en souvenir.
Tout le monde y compris le prof s'était tut, pour nous écouter. Me rendant expressément compte de ce que je venais de faire, je rougis. Comment avais-je pus me lançer là-dedans ? Je connaissais pourtant bien les risque du lycée.
Règle numéro 1 : toujours préserver sa vie sociale à n'importe quel prix afin de survivre jusqu'au diplôme.
Règle numéro 2 : Trouver une meilleure amie qui connait mes bizarreries, qui m'aime ainsi et surtout tout faire pour la garder.
Comment avais-je pus oublier de ne pas respecter la règle numéro 1 ?
Je n'avais pas tout simplement pas pus supporter que Andréa s'en prenne à ce point à Am, sans aucune raison d'ailleurs. (Il ne lui fallait jamais aucun motif, un vrai dragon cette fille).
Un des garçons siffla, Théodore explosa de rire, puis toute la classe suivie. Andréa parus déconcerté pendant l'espace de quelques secondes, elle regarda tout autour d'elle et je la sentis gênée. Je l'avais touché et j'avais gagné, mais ce que je craignais malgré et surtout plus que tout c'était sa revanche car elle n'était jamais tendre, surtout pas celle d'Andréa. Elle se mit à me fixer d'une manière dangereuse. Puis réalisant que M. Miller n'attendait qu'une chose c'était de me coincer, elle commença à geindre. Elle prit une moue dévastée et commença à verser une larme, (larme de crocodile, bien évidement).
- Comment peux-tu être cruelle Sierra ? commença-t-elle d'une voix douce que je ne lui connaissais pas. Je te croyais plus humaine que ça, moi qui t'ai aidé à faire tes exercices de math hier soir, ça n'est pas ma faute si tu n'y comprenais rien. Je sais bien que tu ne m'aime pas parce que tu craque su Théodore et qu'il est avec moi mais ça n'est pas une raison pour être aussi odieuse avec moi.
J'eus un rire ironique.
- Toi ? M'aider ? Tu ne sais déjà pas comment lacer tes propres chaussures, répondis-je.
Je crus rêver, son petit cinéma n'avait convaincu personne. Mais ça n'était pas son but, son objectif était tout autre : celui que M. Miller me pénalise. Et comme par hasard, elle connaissait mon nom ! Quelle menteuse !
- Mademoiselle, Clarris, dans le bureau du directeur immédiatement. Je ne tolérerais pas ce genre de comportement dans mon cours, et je suppose que M. Atter ne supporte pas celui-ci dans son établissement non-plus. Et cela n'est pas la peine de revenir, je vous verrais demain.
Je rangeais mes affaires dans mon sac, le fermais et sortit sans même un regard, pourtant je la sentais sourire dans mon dos. Je la haïssais librement et de tout mon cœur.
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Lucky Me He loves Me
Novela JuvenilSierra est une fille simple, pourtant elle cache un secret, un secret qu'elle n'avouerai pour rien au monde. Sauf bien sûre à sa meilleur amie, Amanda. Toutes deux tentent chaque jours en vain de survivre au lycée. Lieux sauvage et dangereux au yeux...