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2168. J'arrive pas à dormir. Comme d'habitude. Ca fait bientôt 2 semaines que plus personne ne dort. Enfin...ceux qui sont restés sur Terre. Je n'ai pas encore réussi à m'habituer au fait qu'il n'y ai plus de lumière la nuit.

Je me lève de mon lit de fortune confectionné de ce que j'ai pu trouver dans les parages.J'ouvre la fenêtre pour laisser entrer la fraîcheur d'une nuit de printemps. Au moins sans lampadaires fonctionnels, les étoiles qui forment comme un dôme sont plus belles à admirer. Je pense à mes parents qui devraient être là, avec moi. Au lieu de ça ils ont préféré tenter leur chance ailleurs. Cet ailleurs, c'est une autre planète. Ceux qui n'y vont pas ne connaissent le nom de cette fameuse sauveuse. Alors, on l'a baptisé « Le Jardin » en référence au Jardin d'Adam et Eve censé être une sorte de  paradis sur Terre. Ironique, j'avoue quand on y pense. Mes parents ne m'aimaient pas. Quand on aime sa fille, on ne l'abandonne pas sur une planète prête à mourir à cause d'un putain d'astre solaire prêt à tous nous engloutir !

A chaque moment, quand je m'apitoie sur mon sort ( chose à ne pas faire si on veut survivre le plus longtemps ), je repense à ce moment qui a tout changé. Dans ma vie puis dans celles des 10 milliards d'êtres humains qui étaient encore là. C'est dur d'imaginer que c'était il y a quelques semaines seulement. Tout a changé en peu de temps. Je devais aller dormir mais à cette époque j'adorais resté dans le couloir à écouter les discussions de mes parents. Entendre ma mère se plaindre d'un nouveau dossier d'affaire et mon père râlé contre ses collègues « sans cervelles », comme il disait, me passionnait. J'avais l'impression d'être comme l'espionne Black Widow dans le film Marvel qui passait quelquefois à la télé. Je ne comprenais rien, en revanche, à leurs discussions, leurs jargons m'était totalement inconnue. . Mon père était un brillant astrologue travaillant pour notre belle nation qu'est la France. Ma mère était le genre d'avocate à passer tout le temps à la télé pour des affaires très médiatisés ayant fait beaucoup de bruits et de polémiques. Cétait un peu une « Dupont-Morretti » du22ème siècle. Cette soirée-là, j'ai fais comme tous les soirs, je me suis accroupis et j'ai écouté attentivement. Cependant, ce n'était pas pareil. Mes parents parlaient beaucoup moins fort contrairement à leurs habitudes. Je me suis rapproché du salon, à mes risques et périls. Mon père parlait d'un air saccadé, il était complètement paniqué. Il parlait de Soleil et de Terre, d'une explosion, de la mort de toute la population, de fuite,...

Le lendemain, quand je me suis réveillée, ils s'étaient tout simplement envolés. Disparus.

J'ai allumé la télé.Toutes les chaînes avaient interrompus leurs programmes  initiales pour passer une alerte prioritaire. Selon les scientifiques, dans des millions d'années, le Soleil allait mourir. Il allait donc grossir,grossir, grossir, jusqu'à « engloutir » toutes les planètes du système solaire. Au fur et à mesure, la zone d'habilité ou nous pourrons vivre se décalera jusqu'à Mars et puis jusqu'à la planète suivante...etc. Une fois toutes les planètes disparus, le Soleil explosera et voilà. Fini. Fin de l'histoire de l'humanité et du système solaire. Cet événement aurait du se produire dans longtemps. Mais quelque chose dans les calculs des scientifiques étaient incorrect. Au fait, ils ne nous restaient que3 semaines. 3 semaines pour partir. 3 semaines pour aller sur une autre planète que les scientifiques disent habitable. 3 semaines pour fuir. Ou 3 semaines pour mourir. Et ces connards ne nous l'on annoncé qu'à ce moment-là. 3 semaines avant l'apocalypse. Bravo les gars, vous êtes vraiment des génies ! Et vous voulez savoir la cerise sur le gâteau ? Il n'y avait pas assez de capsules de voyage spatiale pour 10 milliards de personnes.

Ils ont d'abord fait évacuer les chefs d'Etat. Hop ! Plus personne pour gouverner un peuple qui justement, à ce moment précis, à besoin d'être guidé.Puis les plus riches se sont payés un billet pour continuer à vivre. Et ça a continué comme ça. Les infrastructures ont été abandonnées. Si ils ne nous reste que 3 semaines à vivre, autant aller profiter de la vie et faire un doigt à son travail doublé de son patron. Non ? Résulat : plus d'éléctricité.Blackout Mondial. On s'est tous retrouvés dans les ténèbres. Plus de feux de circulation: la police faisait la circulation les premiers jours puis à préférer faire comme les autres. Abandonné leur boulot. Plus de courant pour recharger nos téléphones. Donc plus aucune communication entre les villes, entre les pays, entre les continents. Nous étions tout simplement seul, chacun pour sa pomme,à lutter pour sa survie dans un monde devenu cruel prêt à tout pour vivre. Nous étions encore plus pauvres que nous ne l'étions déjà. Les distributeurs de billets ne nous donnaient même plus le moindre euros car, eux aussi fonctionnaient normalement grâce au précieux courant. Les supermarchés ont été pris d'assaut et ont été l'objet de violentes émeutes. Chacun tuerait pour une boîte de conserve en plus car les frigos ne fonctionnent plus. La population doit s'approvisionner en eau dans les rivières et fleuves qui sont souvent pollués dans certains pays et porteurs de maladies car il n'y a plus l'eau courante. Des pillages étaient commis,d'abord occasionnellement puis tous les soirs, après que le soleil se soit couché pour une autre nuit de désordre et de misère.

Depuis l'annonce qui atout fait basculé, je traîne. J'essaye de survivre avec ce que je trouve. J'attend mon heure. L'heure où le soleil sera tellement haut dans le ciel et près de la Terre que la température va monter enflèche, nous brûlant tous à petit feux, sans mauvais jeux de mots bien sûr. Je pense que d'une façon je me crois dans un film, que tout à coup, le billet pour le Jardin va tomber du ciel et je pourrais y rejoindre mes parents, rencontrer quelqu'un, continuer àvivre et être heureuse jusqu'à la fin. Sauf que la vraie vie cen'est pas ça. Je ne sais pas comment faire. Je ne sais pas quoi faire. Je suis comme un poisson d'aquarium qu'on aurait relâché dans la mer sauvage et déchainé, tout seul et sans connaissance d'un monde violent.

Mais j'ai appris à me débrouiller. Il le faut. Depuis toute petite, je n'ai besoin de personne à cause de mes parents absents. Et si je ne bat pas, je le regretterai même dans la mort. Enfin...si il y a une vie après la mort. Je le saurai bientôt. Soyez pas jaloux, j'essayerai de vous envoyer une carte postale.

Je décide de rassembler le peu d'affaires que j'ai en ma possession : les vivres que j'ai pu amassé, mon portable ( on ne sait jamais ), une boussole, et mon doudou. J'ai 16 ans, j'essaye de survivre à une apocalypse inévitable et le plus gros truc que je transporte dans mon sac à dos Quechua c'est ma peluche, oui ça ne fait pas très professionnel ! Je passe mon sac sur l'épaule, me retourne pour regarder une dernière fois cette maison qui m'a servi de refuge. Une façon pour moi de remercier les propriétaires qui, j'en suis sûr,sont déjà très loin de cette endroit. Je sers dans mes doigts mon collier avec inscrit mon prénom, « Harley », prénom américain pour une petite française, merci la logique ! Et non, mon nom de famille n'est pas « Davidson ». De plus,j'ai toujours détesté les motos. Je me retourne, passe la tête pour voir si il n'y a personne dans le quartier et je claque la porte derrière moi.

3 semaines pour survivre { TERMINÉ }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant