05.

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J'ouvre péniblement les yeux en entendant mon téléphone sonner, signe qu'on m'appelle. Assis sur le grand canapé en tissu du salon, je regarde autour de moi. La tête de Dana est posée sur mon épaule droite, les yeux sont clos et ses mains sont accrochées à mon bras. J'essaye de bouger le moins possible pour ne pas la réveiller. Nous nous sommes endormis ici en terminant de regarder sa série qui, soit dit en passant, était complexe pour rien. J'attrape mon téléphone. Le nom de Nathan s'affiche et je soupire en vouant l'heure à laquelle il appelle.

- Qu'est-ce qui te prend de m'appeler à sept heures trois? je chuchote après avoir décroché. D'habitude tu dors à cette heure.

- Bonjour Aaron, j'ai bien dormi. Merci.

- Mais encore.

Je baille.

- Tu viens ce soir à l'anniversaire de ma petite femme?

- Ta petite femme? je hausse un sourcil.

- Ouais, Lara.

- Attends deux minutes, ne raccroche pas.

Je cale mon téléphone entre mon oreille et mon épaule gauche. De ma main libre, je retire doucement sa tête de là où elle s'était installée. Elle ouvre ses grands yeux bruns à l'instant où je dépose la sur le haut du dossier du canapé. Je dépose un baiser sur sa joue et lui murmure de dormir. Ses mains me lâchent. Je me lève. J'embrasse cette fois-ci son front. Elle me repousse comme à son habitude.

- Arrête de me déranger, elle souffle en se tournant sur son flan.

Je lève les yeux au ciel avant d'aller dans ma chambre.

- Lara? Elle ne t'avait pas trompé? je reprends après avoir fermé la porte.

- Tromper c'est un grand mot.

- Faire une fellation dans les toilettes de chez toi, le jour de ton anniversaire, je pense que c'est tromper.

- On a décidé de repartir sur de bonnes bases. Et ce n'est pas comme si je ne l'avais jamais fait.

- Toi aussi t'as taillé une pipe à Raphaël?

- Putain mais ne me dis pas ça! il hurle dans mes oreilles. Pourquoi je lui sucerais la bite à ce connard?

Je ricane.

- Bref, je l'entends souffler. C'est au Boston Steak House, à vingt heures.

- Ça ne me tente pas plus que ça.

- Je te payerai.

- Le plat, la boisson et le dessert si j'en prends?

- Ouais, il faut juste que tu viennes.

- À ce soir alors.

Je raccroche avant qu'il ne change d'avis. Déjà que fêter son anniversaire au Boston Steak House c'est vraiment un truc vu et revu, je n'allais pas payer. Pour être parmi des invités qui à nonante-cinq pour cent m'étaient inconnus ou étaient des pseudos stars de Bruxelles.

J'ouvre mon tiroir à vêtement après avoir déposé mon téléphone sur mon lit. Je prends des habits propres avant de sortir de la pièce. Je me dirige vers la salle de bain. Je toque pour être sûr que personne n'y est. Aucun son ne sort de la porte donc je l'ouvre et m'introduis dedans. J'enlève tout ce qu'il y a sur mon corps excepté le collier en argent que mon grand-père paternel m'avait offert avant de mourir. Je me regarde quelques minutes dans le petit miroir au dessus du lavabo. Mes cheveux sont écrasés sur mon front. Je secoue la tête pour voir ce que ça donnera après ça mais ce n'est pas mieux. Je vais alors dans la douche. J'y passe une bonne vingtaine de minutes avant d'en ressortir en laissant s'échapper de la fumée. J'essuie mon corps, enfile mon chino et mon polo tous les deux noirs, puis sors de là.

DisparateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant