7. Une seconde chance ?

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Harry

Il y a des gestes qui blessent bien plus que des mots. Des gestes qui marquent le cœur au fer rouge et qui tuent à petit feu.

J'ai mal. Un feu cruel me bouffe les entrailles et j'aimerais fuir plutôt que de souffrir plus longtemps. Fuir loin plutôt que de devoir le croiser tous les jours dans les couloirs. Sa présence me torture. La main de Parkinson dans sa main pâle me rend malade. Les lèvres de cette fille sur les siennes m'écœurent. Sa main dans ses cheveux blonds, ses doigts sur sa joue. Je n'arrive pas à le supporter. J'aimerais qu'elle souffre autant que je souffre. J'aimerais écraser son cœur, le réduire en bouillie comme il a fait avec le mien.

J'aurais pu l'attendre. Je l'aurais attendu. S'il lui avait seulement fallu du temps pour accepter tout ça.

En réalité, je ne suis qu'un con. Je me demande encore comment j'ai pu croire qu'il s'intéressait à moi. Comment j'ai pu imaginer qu'il partagerait une once de ce que je ressens.

Il s'est emparé de mon cœur et l'a brisé en mille morceaux. Je suis le seul coupable. Je croyais quoi en désirant le garçon le plus inaccessible de l'école ? Qu'il me tomberait dans les bras ? Et merde ! Je ne suis qu'un con.

Ma stupidité m'insupporte. J'aimerais effacer ses dernières semaines et que tout redevienne comme avant. J'aimerais oublier son foutu baiser, sa foutue caresse. Ça ne signifiait absolument rien ! J'aimerais éteindre ce feu qui me consume, effacer cette douleur diffuse, faire disparaître la colère qui m'enveloppe quand je le croise.

C'est comme si rien n'avait été réel. Comme si les souvenirs de cette dernière semaine était tout droit issus d'un songe.

J'aimerais tellement l'oublier. Comme si c'était facile... Je me donne à corps perdu dans les entraînements et les préparatifs de cette guerre qui m'attend. J'ai accepté les entraînements tous les soirs. Lupin et Rogue se relayent pour m'enseigner les défenses contre les Forces du Mal. Ne penser qu'au combat me permet de le mettre en parenthèses quelques heures par jour. La douleur physique des contresorts ratés est presque plus agréable que mon cœur qui saigne. Rogue s'acharne à m'enseigner des parades complexes et la colère que j'ai pour l'enseignant me détourne presque de la rage que j'éprouve pour lui.

.oOoOo.

Lorsque je rentre des entraînements, il est si tard dans la salle commune qu'il ne reste plus personne. Et ça m'arrange. Je ne veux plus croiser personne. Je suis fatigué des autres.

Seuls Hermione et Ron ont veillé pour écouter mon retour sur la mission avec Dumbledore. Ils sont assis côte à côté sur le sofa. La tête d'Hermione repose sur l'épaule de Ron qui s'est endormi. Quand elle m'entend, elle sursaute, s'éloigne de Ron. Elle le réveille, il râle un peu. Je leur raconte ma sortie avec Dumbledore. Toujours les mêmes excursions dans les souvenirs rassemblés de Tom Jedusor. Je hausse les épaules. Ron acquiesce, s'excuse de ne pas rester plus longtemps et monte se coucher.

Hermione reste un peu. Elle prend des nouvelles des entraînements. Je suis si peu loquace que je me demande parfois comment elle supporte encore de me côtoyer.

Elle s'assoit sur l'accoudoir de mon fauteuil et soupire.

- Tu veux en parler ?

- De quoi ?

- De Malfoy.

Je me redresse dans mon siège. Pas envie de penser à lui.

- Non. Juste ne me dis pas « j'te l'avais dit »

- Je ne le dirais pas. Parce que ça ne plait pas de te voir comme ça... Je ne sais pas ce qu'il t'a fait mais... tu veux m'en parler ?

- Y a rien à dire. C'était idiot de croire qu'il changerait. Je ne veux plus parler de cet enfoiré.

Rien qu'un point sur une carte ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant