CHAPITRE 1

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MILO | CHAPITRE 1
~ chapitre réécrit

DANS UN COIN DE LA PIÈCE , assis dans un fauteuil tout sauf confortable, je mangeais le reste des chips au fromage qui traînait dans un bol IKEA en plastique, me demandant où est-ce que l'on pouvait trouver des sofas aussi laids

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DANS UN COIN DE LA PIÈCE , assis dans un fauteuil tout sauf confortable, je mangeais le reste des chips au fromage qui traînait dans un bol IKEA en plastique, me demandant où est-ce que l'on pouvait trouver des sofas aussi laids. C'est pas que je voulais m'en acheter un, je n'avais pas encore l'intention d'emménager, ni de me marier et d'avoir des enfants sans oublier un labrador, j'ai que 16 ans, j'ai encore le temps. Sauf si je meurs du jour au lendemain dans un terrible accident, chose assez triste.

Soit, je suppose que vous vous demandez sans doute ce que je fais là, seul dans un sofa aussi laid que le caniche de ma tante Christine à observer la fausse plante verte posée sur une armoire en bambou acheté sur Amazon ? C'est simple. Il y a quelques jours, Ben avait insisté à m'emmener à une fête pour m'apprendre à "me décoincer et sociabiliser".

Ah ah. La bonne blague. Et un « non » clair et net, aussi tranchant qu'une lame de rasseoir Gillette à trois lames, était sorti aussitôt d'entre mes lèvres charnues. Sauf que Ben était pas du genre à facilement laisser tomber. Vous voyez le genre ? Non ? Toujours pas ? Si, ce genre de cousin relou qui met le lait avant les céréales, qui dort h24 à poil ( à croire qu'il ne connaît pas l'existence du pygama) - plus jamais je rentre dans sa chambre à l'improviste pour lui demander où se trouve mon paquet de céréale Lion - et qui squatte chez moi depuis 2 mois à cause d'un voyage improvisé de ses parents pour le Cambodge.

Il ne lui a fallu que quelques misérables jours pour faire croire à ma génitrice que je commençais une soi-disant dépression sociale m'empêchant d'avoir des amis et qu'il fallait vite que je fréquente des personnes de mon âge sinon ça ferait d'elle une mère irresponsable. Affolée, ma pauvre maman aussi naïve que Blanche Neige, croqua dans la pomme en laissant Ben organiser une fête chez nous pendant qu'elle partirait en week-end avec Christine, ma tante. J'aime ma mère mais des fois j'avoue elle fait des choix merdiques.

Et me voilà, un mardi soir, en juillet, à me dire que nos sofas sont horriblement laids. Benne à ordure - mon imagination est sans limite lorsque qu'il s'agit de lui trouver des surnoms - ne me calcule même plus, je suis dans l'impossibilité d'aller dans ma chambre, ayant trop peur d'y trouver un mort ou de devoir tomber sur une scène pas très catholique, j'avais déjà vu assez de film américain pour me faire une idée de ce qui peut se passer durant une fête, et mon t-shirt jaune poussin pue la bière à la framboise. C'est très grave et je ne sais pas si je m'en remettrais de perdre du temps à cette fête inutile et sans grand intérêt où la lumière d'un spot me bouffe la moitié du visage et où je commence à transpirer des aisselles avec cette chaleur étouffante, avec comme seul soutient mon verre de lait de noisette.

Bref, j'ai des envies de meurtres envers mon tendre cousin qui a depuis bien longtemps disparu de mon champ de vision.

Après 2 h 32 - oui j'ai compté - à regarder des vidéos de personnes qui coupent des savons sur Instagram, je finis par me séparer de mon pote le fauteuil pour rejoindre la sainte toilette, une envie urgente étant soudainement arrivée, sûrement dû au fait que j'ai bu au moins 5 verres de lait de noisette - je suis intolérant au lactose - et que j'ai sûrement dû manger plus de chips que de raison. J'ai dû jouer des bras comme un pro pour accéder au couloir qui menait au W-C, étonné que Benoît - oui c'est son vrai nom - ait autant d'amis et je finis pas m'y enfermer, me rendant compte que les murs était quand même mieux insonorisés ici que dans ma chambre, hésitant par la suite à installer mon lit dans cette pièce pour ne plus devoir entendre les cris de mon cousin pendant qu'il jouait à Fifa le soir où ma mère travaillait encore à l'hôpital.

Je finis par sortir, ne pouvant plus supporter cette odeur immonde et de peur de perdre à vie mon odorat. J'ai dû cas-y faire une épreuve de Koh-lanta pour réussir à me frayer un chemin dans cette masse de personne, priant qu'un bourré avec un penchant pyromane n'ai pas l'excellente idée de mettre le feu à la maison. On ne sait jamais, ça pourrait arriver.

Suite à un long périple où une nouvelle tâche d'alcool avait trouvée sa place sur mon haut, je retrouva ma place de sofa qui était malheureusement occupée. Un obstacle fit irruption.
Merde quoi, il y avait pleins de chaises, de fauteuils dans cette baraque, et c'est sur mon sofa qu'elle s'assoit ? J'aurais pu partir pour me trouver un nouveau coin tranquille avec une autre plante verte mais le taux de noisette élevé dans mon corps me donna, pour je ne sais quel raison, du courage. Sans vraiment me poser de question, je m'étais avancé vers elle, d'un pas décidé, avec une drôle de musique d'action dans ma tête de séries qui passent sur France 2.
En me voyant arrivé, moi et mes auréoles sous les bras, moi et ma détermination sans faille, elle avait relevé son regard vitreux vers ma personne et m'avait sourit de toutes ses dents. Bon, je suis maintenant presque sûr d'une chose. Soit son taux d'alcool dans son sang est un peu trop élevé, soit elle est chelou de nature.

Arrivé à sa hauteur, je me mis à hésité. Devais je lui dire clairement de dégager ou lui mentir en jouant la carte de la pitié en lui disant que j'ai une crampe à la fesse droite et que j'ai besoin de m'asseoir dans le seul fauteuil convenable pour cette situation ? Je me mis à réfléchir pendant quelques secondes avant de lâcher en perdant sûrement le peu de dignité qu'il me restait :

« - Tu peux dégagée ? J'ai une crampe au cul, j'veux m'asseoir. »

Note à moi même : le courage c'est bien, mais en petite quantité.

Elle continuait à me fixer sans vraiment me regarder, peut être qu'avec ce qu'elle avait dans le sang elle me voyait comme Brad Pitt ? Sûrement. Ou alors, elle ne me voyait pas du tout, et je penchais plus sur cette dernière pensée que je la vis soupirer et fermer les yeux pour s'endormir sur mon canapé.
Déjà, je me demanda comment elle allait faire pour réussir à dormir avec un vacarme pareil. Je savais que Morphée était puissant, mais pas autant que Djadja qui faisait vibrer les murs jusqu'à pouvoir en faire frissonner l'âme d'un sourd.
Mon égo en prit un sale coup et je dû prendre sur moi pour ne pas la faire partir moi-même, après tout on était chez moi ici.

Alors, je me mit à vouloir la réveiller, au risque qu'elle m'envoie bouler (faute au lait de noisette).

« - Si tu veux dormir quelque part, va dans la chambre de Ben, ici Morphée aura du mal à te tendre les bras » lui avait-je dis en essayant de me faire entendre.
Elle avait rouvert les yeux pour poser son regard vert perçant sur moi, ouvrant la bouche comme pour me dire quelque chose sauf qu'elle avait fini par vomir sur mes vans bleues.

Je déteste les gens bourrés.

J'ai dû faire preuve d'altruisme (le lait de noisette je vous dis) en tenant ses longs cheveux roux pendant au moins un quart d'heure durant lequel elle vomissait ses tripes et où elle me demandais depuis combien de temps j'avais cette crampe ou si c'était grave, sa tête au dessus des toilettes et la mienne posée contre le mur, assis sur le carrelage froid. J'entendis à un moment les gens chanter du Philippe Katerine dans le salon, hurlant des « oh oh oh » et des « hi hi hi » sur la chanson de la moustache tandis que Vomito dégobillait son âme en pls.

« - Et ça se soigne ?? » insista-t-elle sérieusement.

Je ne répondit à sa question que par un soupir désespéré. Non je n'avais pas de crampe à la fesse, et oui je pense que ça se soigne.

Puis, elle releva sa tête livide où les seules signes de couleurs étaient une pince verte jade qu'elle avait mise dans ses cheveux roux chaotiques. Elle me fixa longuement, plongeant son regard vague dans le mien, et je me surpris à la détailler à mon tour, comme pour essayer de la cerner, de savoir ce qui se passe dans sa tête.

« - T'es qui en fait ? Finit-elle par lancer d'un coup sans aucune pincette, d'une voix d'une langueur monotone. »

Je soupira une seconde fois en lâchant ses cheveux pour qu'ils retombent sur ses épaules lassement et croisant les bras, un air blasé sur mon visage pâle.

« - Milo, et pas besoin d'essayer de me trouver un surnom pour raccourcir mon prénom, y a pas plus court, à moins que tu ne veuille m'appeler Mi ou Lo mais c'est chelou et ça retirerai le peu de virilité que j'ai jusqu'à présent » lui répondis-je simplement.

Un petit ricanement sortit malgré elle de sa fine bouche incarnate, cette dernière ayant sûrement encore un taux élevé d'alcool dans son sang pourpre malgré sa séance de dégobillage.

« - Enchantée, moi c'est Willow » me répondit-elle avec un sourire rayonnant et nitescent qui aurait pu rendre le soleil jaloux et le ciel amoureux.

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