Chapitre 7

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"J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre." Nelson Mandela

Les gradins étaient pleins à craquer, j'avais eu du mal à rejoindre ma place, et me retrouvai entre une grand-mère imposante qui empiétait sur mon siège et un enfant turbulent, derrière un homme gigantesque qui me cachait une bonne partie de la vue. Je me retins de râler... Je devais bien ça à Jaya.

Je vis arriver son équipe sur la piste de course, s'attelant à s'échauffer et prendre leur place. Pendant que le présentateur parlait pour annoncer chaque équipe, je me levai de mon siège pour faire signe à Jaya. Elle me repéra facilement et me rendit l'appareil en sautant sur place. Elle n'avait pratiquement pas réussi à dormir, avait enfilé ses baskets tôt ce matin et était partit en trombe s'entrainer.

Je cherchai des yeux les recruteurs dont elle espérait tant, et les trouvai sur une rangée aux premières loges. Un groupe d'hommes et femmes qui détonnaient avec l'ambiance familiale du reste du public. Beaucoup avait des calepins et un stylo, déjà concentrés sur les compétiteurs.

Je croisai les doigts si fort qu'ils devinrent tout blanc.

Le début de la course de Relay fut annoncé, Jaya en dernière position dans la chaine, Elodie en première. Au top-départ Élodie s'élança. À chacune de ses enjambées, elle écartait de plus en plus ses longues jambes. Elle fut la première à passer son relais. La fille suivante me sembla beaucoup moins agile avec ses petits pieds mais elle changeait d'appuis bien plus rapidement et compensait largement ce défaut. Celle d'après s'emmêla les pieds, mais rien de grave. La Suivante eut un peu plus de mal et perdit l'avance de l'équipe.

Puis Jaya prit le Relay et courut de toutes ses forces. Le mouvement de ses bras et de ses jambes balançait tellement que je ne pouvais pas le suivre. L'homme devant moi s'agita et je perdis le contact visuel avec Jaya.

J'entendis la foule prendre de grandes inspirations et je compris qu'il venait de se passer quelque chose. Je poussai l'homme devant moi et vis Jaya, étendu à terre, sa jambe avait pris un drôle d'angle. Elle se releva tant bien que mal, verte, et passa la ligne d'arrivée, en dernière place.

Un médecin lui courut après et l'obligea à s'arrêter, elle tomba dans ses bras et perdue connaissance.

Je me mis à enjambée les jambes du public pour rejoindre la piste. J'allais y arriver, quand de grands bras m'interceptèrent. Ils appartenaient à un agent de sécurité qui n'était visiblement pas très compréhensif. Je fus donc forcé de regarder ma meilleure amie se faire évacuer sur un brancard puis emporter par une ambulance.

Je quittai les gradins et pris un taxi. Quand il me demanda où je voulais aller, je rendis compte que je ne savais pas dans quel hôpital Jaya allait être prise en charge, il y en avait tellement sur Paris. De toutes les courses qu'elle avait faites, il avait fallu qu'elle se blesse ici, à Paris, pendant la plus importante des compétitions (à ses yeux d'étudiante).

Je donnai l'adresse de notre hôtel pour y attendre de ses nouvelles. Ce ne fut que 3 heures plus tard que je reçue un appel de sa part.

- Allo ??

- Allo, ne t'inquiètes pas je suis en vie. Je viens de me faire opérer donc je suis un peu dans les vapes. Dit la voix enjouée de mon amie.

- Est-ce que tu as mal ?

- Non pas vraiment, je suis encore sous sédatifs.

- Quand est-ce que tu sors et où es-tu ?

- Mes parents vont venir me chercher, je vais rester un peu chez eux le temps de voire quelques médecins.

- Alors je prends le train toute seule demain ?

La vie après TomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant