I - Souvenirs

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Je  rangea machinalement les boîtes de bonbons tout en rouspétant contre mes petits enfants de n'avoir pas débarrassé la table. Discrètement, je prit un chocolat et le mastiqua,  tout en le laissant fondre. Quel délice ... J'en ai été privé pendant bien des années, pourquoi ne pas en profiter lorsqu'y a ces délices à portée de main ? Soudain, je sentit une pression sur mon épaule et me retourna tout en cachant l'emballage. Manie que je n'ai cesser de faire dès lorsque je mange, suite aux souvenirs vécues dans le camp .

"Mamie, ce n'est que moi, tu as besoin d'aide ?" demanda Julia.

"Et bien il fallait demander avant ! j'ai tout débarrassé maintenant ! répondit-je. Qu'est ce que les jeunes d'aujourd'hui sont devenues fainéants ! à mon époque, les enfants se précipitaient pour aider les plus âgés !"

Julia après un temps de réflexion me questionna:

"Comment était-ce à ton époque ? Tu ne parles jamais de ton passé, de la guerre. Peut-être que cela te ferait du bien, non ?"

Je regarda ma petite fille dans les yeux, puis les baissa. Un regard voilé et empreint de tristesse. Après une hésitation, je répondit.

" Peut-être quand tu seras plus âgée je te parlerais de ce que j'ai vécue, mais pas pour l'instant. Non. " 

Puis après ces paroles prononcées, je tournai les talons et partit dans ma chambre, abandonnant ma famille et les festivités de Noël. Une fois arrivé, je me posa dans mon vieux fauteuil, et réfléchit, réfléchit, et réfléchit de nouveau . A vrai dire, ce n'est pas que je ne veuille pas expliquer à ma chère petite fille mon passé.  Mais ma mémoire défaille, des bribes de souvenirs reviennent, d'autres disparaissent, et d'autres encore se transforment. Mon passé n'est plus claire, seul persiste les cris des enfants arrachés à leurs mères, l'odeur pestilentielle des corps brûlés et la vue des cadavres amonceler. Seulement les parties les plus sombres de mon passé. Mais où sont passées ces rares moments de joies en compagnies de mes trois compagnons d'infortunes ? Presque plus rien . Leurs visages se sont effacés au fil du temps . De plus, l'hypnose pour effacer ces souvenirs douloureux n'ont pas aider... Je voulais effacer toutes ces horreurs, ne plus m'en souvenir afin de mener une vie ordinaire, mais quelques fois, ils reviennent. Je soupirai, me massa les tempes et regarda à l'extérieur. Il faisait déjà nuit, ils ont déjà dû tous partir. Je décida d'aller me préparer pour se coucher, me déshabilla, brossa ma longue chevelure argentée et la coiffa en tresse. Puis je me borda avant de fermer les yeux.

Un visage m'apparait , un visage qui m'était familier mais dont je n'arrivait pas à trouver le nom . Josiane ? Jocelyne ? Non, Josie , presque ... Joséphine ! C'était son nom, Joséphine Desnoizay. Ma mère. Mais que fait-elle donc ici ? Cela devait sans doute être un rêve . Je la voyait cuisiner, portant son tablier blanc immaculé, comme tout dans son apparence d'ailleurs. C'était une femme soignée et qui mettait de l'importance dans les apparences. Elle faisait cuisiner des œufs et du pain, les odeurs montèrent à mes narines et mon ventre gargouilla . "J'ai l'air d'avoir si faim, pourtant j'ai mangé il n'y a pas très longtemps..." marmonnais-je. Joséphine arriva avec une assiette remplie et me fit un grand sourire:

"Allez mon petit, il faut manger, regarde comme tu es maigre..." dit-elle

Je regarda ma mère, oui c'était bien elle. Puis je prêta plus d'attention autour de moi, la cuisine. Une vieille cuisine rustique, peinte en jaune . Elle  m'était familière, c'était la cuisine de ma maison d'enfance; puis je vit ce bon vieil évier en pierre, le dallage du sol, la fenêtre grande ouverte qui donnait lieu sur le champ de mon père. Je se remémora de ce-dernier, un vieux paysan, mais bien bâti qui cultivait des légumes et les vendaient au marché du village, petite commune d'environ 300 habitants qui se situait en Auvergne et où tout le monde se connaissaient et se côtoyaient . Je vit par la fenêtre le travail acharné et matinal de mon père, labourant les terres, puis je posa mon regard sur le miroir en face de moi et fixa l'image qu'elle renvoyer: une jeune fille, de 18 ans environ, avec des longs cheveux détachés et blond comme des épis de blé, les yeux d'un bleu perçant . Je me rappelai que j'était plutôt jolie fille à l'époque. 

En me voyant  me lever, Joséphine Desnoizay accourra, me donna un panier et me dit:

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En me voyant  me lever, Joséphine Desnoizay accourra, me donna un panier et me dit:

"N'oublie pas d'aller donner ceci au vieux rabbin Jakob, d'accord ?Et profite en pour prier !" 

Prier ? Ah oui, c'est vrai, j'étais issue d'une famille juive. Mais j'avait fait en sorte de refouler mes croyances après la guerre. Trop de mauvaises choses se sont passées, et après avoir vécu l'enfer, je ne croyait plus en l'existence d'un Dieu. Quel Dieu ne réagirait-il pas aux injustices causés contre ses fidèles ? La seule explication possible pour moi était qu'il n'existait pas de Dieu.Je décida de prendre le panier, et franchit le seuil de la petite maison . Je regarda ce paysage si familier et e dit: "Tant que c'est un rêve, rien ne pourra m'arriver. Profitons en.. Cela ne me fera pas de mal." Alors, j'entreprit de marcher en direction du village, sans me souvenir de ce qui s'est passé quelques heures après ...


// Hey ! voici donc ma première fiction écrite, en espérant qu'elle vous plaira ^^ ! Je m'excuse des fautes ou des erreurs de syntaxe et espère que vous aurez du plaisir à lire la suite *^* //

Jusqu'au bout du mondeWhere stories live. Discover now