Le soldat me demanda en allemand :
- Name und Vorname .
Je regarda l'Allemand, il était jeune, blond, yeux bleus . Le visuel d'un parfait petit soldat du Reich.. je ne savait pas parler Allemand mais je connaissais quelques mots clés, dû à mon passé.
- Lucille Desnoizay
L'Allemand marqua sur un papier et demanda ensuite mon âge, ma provenance et mon statut. Si j'était Juive, résistante.. . Je répondis et après l'interrogatoire je suivit une file où les soldats séparaient les femmes. D'un côté, les femmes âgées, malade, enceinte ainsi que les enfants à bas-âge . Je me rappelais qu'elles sont destinées au gazage, triste destin qui me fit de la peine .
Un soldat me jaugea et m'envoya du côté de la file où les femmes les plus vigoureuses, et dans le bel âge sont placées . Je les regarda une par une , et me désole de savoir que peu d'entre elles vont survivre . Je me remémora d'une fille que j' avais rencontrée dans ce camp et dont je m'étais liée d'amitié, et chercha parmi les visages, quelque chose qui me remémorerai cette vieille connaissance.
"Comment s'appelais t-elle déjà ? Marie ? Malia ? Non, c'était plus Ma.. Magda ! " dis-je en réflechissant
Magdalena Biczysko. Un polonaise juive elle aussi, sacrée caractère et jolie fille . C'était d'ailleurs ce qui l'avait sauvé de la tonte et de l'humiliation . En parlant de tonte,je vit les femmes se faire raser en file indienne, et c'était bientôt mon tour .
"Je me souviens avoir détesté ce moment, les soldats et les kapos se moquaient de nous, et après nous avoir enlevé nos vêtements, nous n'étions devenus que des bêtes de foires." me remémorais-je.
Puis vint mon tour . On m(ordonna de me déshabiller, je le fit avec lenteur et me risqua un coup de bâton de la part des kapos, ces prisonniers qui surveillaient les autres prisonniers et qui se croyaient au dessus de tous .. Une fois dénudée, je regarda autour de moi et vit la détresse se peindre sur les visages des autres femmes. On allait leurs enlever leurs dignité d'être humains.
Après avoir été tondue, on me donna des infâmes habits rayés, ronger par les rats et qui empestait la chair en putréfaction. J'enfila tant bien que mal le pantalon, trop court pour moi et qui m'arriver au mollet, tandis que le haut flottait autour de ma taille . On me donna aussi des chaussures, dépareillés au niveau de la taille et qui me fit un mal de chien. Puis on me matricula un numéro :14689 . Numéro que je porterais toute ma vie et que je ne fit que cacher sous des manches et du fond de teint pour éviter les questions et les apitoiements.
On me demanda par la suite ainsi qu'aux autres femmes de se mettre en rang afin de les compter. Cela prit deux heures et je n'en pouvait plus. Ont devaient rester droites comme un piquet et ne pas bouger sous peine d'arborer des bleus dû aux coups de bâtons. Mes muscles me brûlaient et mes mollets tremblaient. Puis finalement, le compte étant fini, les femmes sont amenés dans un bloc.
Le Bloc semblait grand, mais était petit au vu de la quantité de résidentes . Les lits étaient en bois et arboraient trois étages de couchages, ont avaient pour matelas une simple planche en bois, n'avaient pas d'oreillers et un simple chiffon en guise de couverture . Les couchages étaient répartis de manière à ce qu'au moins trois femmes soit installées par étages. Je choisit sa place et prit en guise de coussin la gamelle qu'on m'a donné pour les maigres repas . Une fille s'installa à côté de moi, je fut surprise de voir qu'elle arborait encore ses cheveux. La jeune fille, une belle brune se tourna vers moi et me dit:
"Tu veux ma photo ?"
Puis je la reconnait, c'était Magdalena.
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Jusqu'au bout du monde
Tarihi KurguAoût 1942. 4 personnes issus de pays et de cultures différentes arrivent en enfer. Un enfer appelé Majdanek, camp d'extermination et de concentration . Ces 4 personnes, devenus désormais prisonnier se lient d'amitié et planifient de s'évader du camp...