Je regarda Magda avec de grands yeux. C'est vrai qu'ont s'étaient rencontrées comme ça ! A son tour Magda me regarda et fronça ses sourcils parfaitement dessiné.
- Tu vas enfin me dire ce qui y a? Quoi, c'est le fait que j'ai encore mes cheveux, c'est ça ? s'exprime t-elle en polonais
Je continuais à fixer Magda: c'était mon amie, celle avec qui j'avait vécu tant d'épreuves, de souffrances... Enfin même si Magda était privilégiée par sa beauté . Cette dernière possédait une belle chevelure brune et avait des yeux marrons sombres à s'y noyer. Son nez était fin et pointait à l'extrémité, et sa bouche était celle dont rêvait beaucoup de femmes.
Ce genre de fille avait de la chance d'être née comme ça, et cela leur sauvait la vie dans ces conditions là. Elles avaient la faveur des kapos, bien que trop entrepreneur, que ce soit homme ou femme. Mais aussi du côté des soldats, qui était bien plus favorable à les diriger dans des travaux beaucoup moins dures et vigoureux. Et cela sera le cas pour Magda, qui éviteras les travaux agricole, de machinerie ou de construction.
Alors que j'était encore dans mes pensées, la cloche du repas sonna. C'est à ce moment que je ressentit une grande brûlure au niveau de l'estomac signifiant la faim, que j'avais oublié avec cette joyeuse retrouvaille . Un soldat allemand entra dans le bloc et demanda quelque chose en Allemand, demandant si il y avait quelqu'un qui comprenait l'Allemand pour traduire. Une Polonaise se leva et se chargea de traduire en polonais et en Français les ordres du soldat:
- Le dîner va arriver, il se composera d'un bouillon et de pain . Vous ne bougerez pas et des prisonniers seront chargés de donner les rations .
Evidemment, ceux qui donner les rations étaient avantagés. Les soldats ne contrôlaient pas si tout le monde avait une ration équivalente, à vrai dire, ils s'en fichent . De ce fait, ceux qui donne à manger avait tendance à se remplir la gamelle à ras-bord ou tout du moins plus qu'il n'en faut ... Quitte à laisser mourir les uns. Les premiers jours, cette sensation de détresse et ces petits tours sournois n'était pas très important et peu des serveurs le faisaient . Mais lorsque les mois passent et que la faim vous tenaille constamment, votre vie est mis en jeu. C'est à partir de ce moment que la pitié n'est plus de mise, et que seul la survie compte.
Je reçu mon bouillon, pas très consistant qui était fait majoritairement d'eau et de pomme de terre. Puis, j'eu mon pain et dévora mon repas en deux minutes . La traductrice, qui se trouvait être une polonaise professeur de Français, continua à traduire les paroles du soldat.
" Le couvre-feu est dans 20 minutes. Toutes personne vu entrain de sortir du bloc ou essayer de s'enfuir du camp sera irrémédiablement fusillé . Le réveil se fera à 3h30, vous aurez 30 minutes pour vous préparer et que les lits soient correctement ajustés ."
Sur ces dernières paroles, l'officier sort et un grand silence s'installa dans la pièce.
* *
Je m'était endormie comme un bébé, j'était exténuée après le long voyage fait dans des conditions difficiles. Mais le réveil fut encore plus douloureux et j'ouvrit les yeux péniblement. Je regarda à ma droite et vit que Magda était déjà réveillée, cette dernière me dit, toujours en polonais:
"Allez, bouge toi donc, il faut faire le lit rapidement si l'on veut pouvoir passer au toilette"
Je la regarda dans les yeux et lui dit en anglais que je n'était pas polonaise mais Française.
" Tu as de la chance que je parle Anglais alors... Parce qu'on doit se dépêcher si tu veux aller au toilette !"
En effet, un file interminable se distinguait près des WC. Pour 1000 femmes dans le block, il n'y a que 10 toilettes, et premières arrivées premières servies... Les toilettes étaient ignobles, des excréments, du sang et des ordures de toutes part jonchés le sol et la cuvette. Lucille dut se faire violence pour ne pas vomir en plus de l'odeur insoutenable.
Je fit mon lit en vitesse, bien qu'il n'y ait pas grand choses à faire... Puis je vais en direction du Waschraum, la pièce où se laver ou du moins se débarbouiller. Encore une fois, la salle est bondée et nous peinions à trouver un coin de lavabo.
Puis vient l'heure du petit déjeuner. Au repas : du café et un morceau de pain. Le café était très amer, sans sucre et rare était ceux encore chaud et fumants. Magda et moi parvenions à obtenir les dernières tasses de café, refroidies mais qui calmait les douleurs intestinaux. Mais à peine fini, des cris retentissent et la sirène pour l'appel sonne. Les femmes se bousculaient, ne voulant pas recevoir des coups de bâton et des jet d'eau glaciale. Une fois sortit, le troupeau est encore en marche et les soldats, regroupés de toutes parts avec des chiens en laisse leurs hurlaient de se mettre en rang.
Au terme d'une effort difficile, toutes les femmes parviennent à se ranger en lignes et colonnes. Le "Zählappells" dure des heures, Je n'arriva même plus à savoir combien d'heures sont passés. Deux heures, peut-être trois. Soudain, ses souvenirs reviennent, ces appels interminable, exténuant, matin et soir. Les nazi font exprès de se tromper et recomptent encore et encore. Ils faisaient trainer l'appel pour mieux se délecter des souffrances des prisonniers, et dès lors qu'une des femmes tombaient, les coups pleuvaient. Et dans ces moment-là, deux cas s'offraient à elle: la mort ou se relever pour reprendre de plus belle son immobilisation malgré le sang qui coule.
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Jusqu'au bout du monde
Historical FictionAoût 1942. 4 personnes issus de pays et de cultures différentes arrivent en enfer. Un enfer appelé Majdanek, camp d'extermination et de concentration . Ces 4 personnes, devenus désormais prisonnier se lient d'amitié et planifient de s'évader du camp...