Phobie { Kuroko No Basket }

[Chapitre 8]

Le soleil leur fit un bien fou. Jamais ils n'avaient été aussi heureux de se retrouver dehors. Le vent qui leur caressait le visage, la luminosité rassurante... et leurs camarades, qui se trouvaient à leurs côtés.

Le manoir se trouvait derrière eux, mais ils n'y faisaient plus attention, se remettant simplement de leurs émotions. Il va sans dire que Kise et Midorima étaient les plus mal au point, ainsi que Murasakibara. Tous les trois s'étaient écroulés sur un banc, vidés de leur énergie, blanc comme neige. Leurs coéquipiers se tenaient à côtés d'eux : Kasamatsu caressait tranquillement le dos de son As pendant que Himuro donnait des sucreries au violet. Takao, quant à lui, refaisait correcteur les bandages de son Shin-chan, qui avait glissé de ses doigts.

Aomine s'était laissé tomber dans l'herbe, épuisé. Il avait fermé les yeux et respirait calmement, tentant d'effacer de son esprit toutes ces foutus poupées, en particulier celle mécanique. Kuroko et Kagami étaient assis à côté de lui sans un bruit, regardant le ciel, tandis que Wakamatsu se tenait debout.

« Que faisons-nous, maintenant ? finit par demander le joueur fantôme.
- On trouve Akashi et on demande des explications ! » s'exclama son coéquipier.

Les autres haussèrent un sourcil et Kasamatsu soupira :

« On a déjà eu le droit à des explications. Il a fait ça par vengeance. Dit le capitaine de Kaijo.
-... Mais c'est quand même bizarre... Dit le tigre de Seirin. Je n'avais pas l'impression qu'il était lui-même !
-Furihata nous a dit que son autre personnalité était revenu... » intervint Takao.

Les membres de la génération miracle froncèrent les sourcils, septiques.

« Non, dit Midorima. Si ça avait été le cas, nous l'aurions vu à ses yeux. »

Tiens... C'est vrai que le capitaine de Rakuzan n'avait pas eu les yeux vairons ! Comment avaient-ils pu passer à côté de ça ?

« Donc... Akashicchi voulait vraiment nous faire du mal... » murmura tristement Kise."

Il eut un silence.

« Non. »

Un mot. Un simple mot. Mais cela parvint à surprendre tout le groupe. Les regards se tournèrent vers Murasakibara, qui avait cesser de manger. Les yeux fixés vers un point invisible, il semblait en pleine réflexion, l'air sérieux.

« Aka-shin est gentil. Il nous a toujours protégé...

- Ben ça a changé ! s'exclama Aomine. Bordel Mura, t'a failli crever ! »

Le violet resta silencieux. Un éclair de tristesse passa dans son regard.
Douleur. Culpabilité. Incompréhension. Voilà ce que ressentait le géant. Il avait toujours adoré Akashi, qui l'avait soutenue à de nombreuses reprises. C'était donc inconcevable pour lui que le plus petit lui fasse du mal.
Cependant... n'était-ce pas à cause de lui si son ex-capitaine avait développé une seconde personnalité ? N'était-ce pas à cause de son impertinence, son arrogance ?

« Tout est de ma faute... » lâcha-t-il tristement en se prenant la tête dans les mains.

Sans la seconde personnalité d'Akashi, l'équipe de Teiko serait restée soudée et unis. Jamais ils ne se seraient séparés. Jamais ils n'auraient pris des chemins différents. Jamais ce qui est arrivé aujourd'hui ne serait arrivé...

« Tout est de ma faute... » répéta-t-il au bord des larmes.

Ses camarades restèrent choqués. Murasakibara ne s'était jamais remis en question, n'avait jamais estimé être coupable de quoi-que-ce-soit. Mais les choses avaient changé. Tout avait changé. Plus d'arrogance. Plus de vanité. Plus de supériorité.