- Je viens d'avoir ton grand-père au téléphone, il était furieux ! s'écria Mr Suzuki avant même que Nobuyuki soit rentré dans son bureau.
Le Yakuza avait les sourcils froncés et son regard froid fit frissonner son fils.
- As-tu la moindre idée de l'impact de tes actes ? continua-t-il. Je ne te pensais pas capable de gérer les choses... Aussi bien... souffla-t-il le sourire aux lèvres.
- P-pardon ? bégaya Nobuyuki surpris. Vous n'êtes pas furieux vous aussi ?
- Pas du tout, tu es le digne fils de tes parents ! Je voulais te faire une blague ! Ton grand-père a en effet téléphoné et il était furieux que tu aies aidé la police à démanteler le trafic de drogue de Yamamoto qui rapportait beaucoup à la famille, sauf qu'il ignorait pour le trafic d'enfants et la prostitution des adolescents. Je lui en ai donc fait part, et j'ai aussi insinué que c'était une bonne chose pour toi que tu aies un peu la police dans ta poche pour certaines affaires... Quoiqu'il en soit, je suis fier de toi, et tu peux l'être tout autant ! sourit-il.
- Merci Père, je suis touché... Mais ne craignez-vous pas que je fasse un changement des règles sur notre territoire ? Ma soif de justice peut prendre le dessus sur ce que vous avez pu instaurer Grand-père et vous...
- Tout dépend de ce que tu appelles changer les règles... Il faut que tu saches que nous avons plutôt instauré la peur autour de nous. Les gens ne nous font pas confiance, ils restent fidèles car ils sont terrifiés à l'idée de finir dans le lagon, une balle dans la tête. Je pense que ta tactique est meilleure que celle de la plupart des Yakuza qui peuplent notre pays. Instaurer de la confiance entre le peuple et nous est une bonne idée. Cela permettra aux gens de s'allier à notre famille de leur plein gré et non par la force. Je suis fier de ce que tu es devenu mon fils, tu vas pouvoir réaliser tout ce que j'ai refréné toute ma vie... Oh, d'ailleurs, pour célébrer ta victoire, j'ai pris rendez-vous avec le tatoueur pour qu'il finisse ta manchette. Kazuma pourra en profiter pour faire son premier tatouage d'intégration.
Le sourire qu'arborait Nobuyuki fit plaisir à son père. Il le remercia et le Yakuza lui demanda de lui envoyer le jeune danseur pour s'entretenir avec lui. Le jeune Yakuza le remercia de nouveau et quitta le bureau. Il prévint Kazuma de s'y rendre à son tour. Le visage inquiet du plus jeune l'attendrit et il le rassura en lui racontant brièvement son entretien avec son père. Il lui pria de le rejoindre à la bibliothèque par la suite.
Le danseur frappa timidement à la porte, Eikichi sourit derrière ses dossiers et lui demanda d'entrer.
Il l'invita à s'asseoir et lui posa des questions sur le règlement intérieur, comment gérer une affaire en cours, comment monter des dossiers et comment recruter des volontaires et des hommes de main. Comme il s'y attendait, Kazuma répondit brillamment, sans aucun problème. En seulement deux jours il avait tout lu et enregistré, confirmant sa grande capacité intellectuelle. Monsieur Suzuki le félicita, lui annonça le rendez-vous avec le tatoueur le surlendemain mais vint le moment que Kazuma craignait le plus, la discussion sur son attirance pour le fils Suzuki.
- Je vais te confier un petit secret Kazuma. L'amour que vous vous portez mon fils et toi ne me laisse pas indifférent. Je ne l'admettrai jamais devant lui mais je suis satisfait qu'il soit tombé amoureux de toi. Je t'apprécie et je veux que tu sois celui qui le rende heureux mais dehors, le monde est dangereux pour vous. Alors je vous accorde de vous mettre ensemble à une seule condition... restez cachés, vous pouvez être vous-même ici mais à l'extérieur soyez professionnels. Je me fâcherai si votre amour venait à se savoir. Le personnel de maison et mes plus proches hommes de main sont au courant et de toute façon, ils savent très bien que si nos secrets de familles sortent de ces murs, ils finiront enterrés à Aokigahara avec les auriculaires en moins...
VOUS LISEZ
Une histoire de Yakuza
FanfictionKazuma a des problèmes depuis l'enfance, abandonné par son père alors qu'il n'était qu'un foetus, sa mère l'élève seule, dans la précarité la plus totale. A l'adolescence, elle le vire en apprend qu'il est gay. Recueillit par le patron d'un bar, sur...