Petit recueil de one-shots MorMor basés sur les lettres de l'alphabet.
Chaque histoire a une chanson en fond sonore et peuvent se lire de manière indépendante.
Les personnages ne m'appartiennent pas !
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
William Shakespeare a écrit « Rien n'est plus commun que le désir d'être remarqué ». Certes, tout le monde veut son quart d'heure de gloire, mais pour quelqu'un comme Jim Moriarty, ça ne suffit pas. Ce que désirait plus que tout le criminel consultant était qu'on se souvienne de lui, que son nom soit prononcé avec crainte et respect et que l'Histoire le retienne comme l'homme qui a volé les joyaux de la Couronne et qui a fait flancher le royaume britannique...
Cela dit, il savait qu'une seule personne lui faisait de l'ombre : Sherlock Holmes, l'unique détective consultant au monde. Tout aussi intelligent et brillant que le criminel consultant, la seule différence qui existe entre les deux est leur camp qu'ils ont choisi : si Sherlock utilise son talent pour faire tomber des criminels, Jim, lui, préfère élaborer des stratégies machiavéliques pour mettre en échec la police du pays et tous ceux qui osaient se prétendre plus malins que la moyenne...
Si au début, le psychopathe ne se plaignait pas d'avoir cette rivalité d'intellects qui mettait un peu de piment dans son jeu, il commençait progressivement à trouver le sociopathe du 221B Baker Street encombrant.
Petit à petit, il comprenait que Sherlock Holmes commençait à lui faire de l'ombre : plus la presse évoquait ses exploits lors d'enquêtes complexes, plus les manigances du criminel consultant devenaient moins intéressantes aux yeux de la population.
Bien qu'il essayait de rester au-dessus de tout ça, Moriarty sentait que quelque chose n'allait pas : c'est comme si tout ce qu'il faisait était inutile, tout à coup. Même son coup d'éclat sur le toit de l'hôpital St Bart n'a pas suffi à faire flancher le détective qui a réussi un retour éclatant...
Tout cela a fait ressurgir en Jim une peur viscérale : celle de l'oubli. Que son nom ne soit qu'un vague souvenir, un simple mot qu'on évoque et qu'on laisse partir dans les airs, sans chercher à connaître son sens. Être reconnu : Jim frôlait ce désir du bout des doigts depuis tant d'années, que ça n'était pas le moment de tout laisser s'écrouler.
Il aurait pu abandonner, s'avouer vaincu devant son alter ego... Mais non, il ne le fera pas : personne ne fait courber l'échine à Jim Moriarty sans avoir de réponse.C'est ce que lui avait dit Sebastian, alors qu'il se maltraitait les méninges sur un nouveau jeu, qu'il avait spécialement prépare pour sa némésis :
« Personne ne peut t'oublier. D'accord, l'Histoire nous haïra, mais elle n'oubliera jamais nos noms ! Et ça, tu as réussi ce tour de force ! »
Se rapprochant de son patron/amant, l'ex-colonel murmura :
« Et si jamais on tentait de t'effacer, je me chargerais personnellement de graver tes initiales sur le portail de Buckingham Palace ! »
Cette idée a fait apparaître un large sourire sur le visage du criminel consultant : après la couronne, pourquoi pas le palais ? Ayant repris du poil de la bête, le psychopathe mit ses oreillettes et mit en place son nouveau casse-tête, sous les yeux amusés de son Tigre, en fredonnant cet air :
Some legends untold Some turn to dust or to gold But you will remember me, remember me for centuries And just one mistake It's all it will take, we'll go down in history Remember me for centuries
Tout en se consacrant à son nouveau plan, Moriarty en était désormais certain : les limbes de l'oubli ne seront pas pour lui, ou pour Seb. Aussi longtemps qu'ils seront là, la Grande-Bretagne aura du souci à se faire, et même son champion à la drôle de casquette, aura à se battre sur tous les fronts...
Et voilà pour cette nouvelle lettre de l'alphabet : j'espère qu'elle vous aura plu (désolée de l'avoir publiée aussi tard !) et que vous aimez toujours autant ce que je vous propose...
A bientôt pour la prochaine lettre : je vous laisse deviner le thème pour celui-là...
