D pour Départ

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 Accoudé à la fenêtre, Jim Moriarty était d'humeur morose

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Accoudé à la fenêtre, Jim Moriarty était d'humeur morose. Cette mauvaise humeur qu'il traînait depuis plusieurs jours était dû au départ de Sebastian. En effet, le mercenaire avait décidé de plier bagage et de quitter la villa qu'ils partageaient depuis le début de leur relation.

Le criminel consultant se repassait le film de leur dernière conversation avant que Seb ne s'en aille.

« Non, Jim, je te parle sérieusement : je ne suis pas de la chair à canon, et les autres non plus ! »

« Mais de quoi tu te plains ? Tu as l'habitude de ce genre de missions ! »

Seb se pinçait l'arête du nez : comment faire comprendre à un génie psychopathe tête de mule que la mission russe avait failli tourner au fiasco ? Heureusement, il n'y avait pas eu mort d'homme dans l'équipe de Sebastian, mais ça avait énervé le mercenaire et il décida de demander des comptes à Jim.

« Oui, peut-être, mais je te signale que c'est un miracle si on n'a pas eu de mort ! »

« Oh, tout de suite, tu dramatises ! »

« Mais merde, tu m'écoutes à la fin ? On n'est pas que des pions avec lesquels tu t'amuses, jusqu'à ce qu'il y en ait un qui finit criblé de balles comme une passoire ! »

Le ton employé par son amant agaça le criminel consultant.

« Ce n'est pas parce que tu es mon petit ami qu'il faut te croire tout permis ! »

« Puisque je suis le plus proche de toi, je pense pouvoir dire ce que les autres ne peuvent pas dire ! »

« Tu te prends pour un représentant syndical ? Et puisque tu décides de jouer les têtes de mule, laisse-moi te dire que tu n'es pas non plus irremplaçable ! Si tu n'es pas content, je trouverais quelqu'un pour faire le boulot à ta place ! »

Jim vit un instant une lueur de tristesse passer dans le regard de son amant. C'était bien la première fois qu'il avait l'air... blessé ? Déçu ? Triste ? Il ne saurait le dire. Sebastian se reprit et déclara froidement

« Si tu as fini, je peux y aller ? J'ai du boulot qui m'attend ! »

Et avant même que le criminel consultant n'ait eu le temps de répondre, le mercenaire se dirigea vers la sortie et claqua la porte derrière lui. Ce serait la dernière fois qu'ils se parlaient...


Le psychopathe se maudissait intérieurement : comment avait-il pu dire une chose aussi débile ? Évidemment que Sebastian lui était indispensable : personne d'autre que lui ne pouvait mieux le protéger !

Jim soupira de dépit : pendant un temps, il avait pensé que Seb reviendrait ici et lui demanderait pardon... mais il avait sous-estimé la colère de l'ex-colonel. 

Personne n'oserait tourner le dos à Moriarty parce qu'on ne sait jamais ce qu'il pourrait manigancer pour vous le faire payer. Mais Moran avait tellement vu la mort en face en Afghanistan et en Irak qu'il ne craignait plus rien... et encore moins les crises de colère de son compagnon.

Jim laissa échapper un soupir : il avait essayé de s'occuper l'esprit par n'importe quel moyen, mais même le seul fait d'avoir envoyé un virus dans l'ordinateur de Mycroft ne le mettait pas en joie, bien au contraire. 

L'avis de Sebastian lui manquait : il n'entendait plus sa belle voix grave commenter ses actions. Le pire était de ne plus entendre son rire : un éclat de rire franc et joyeux qui illuminait la pièce...

Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas arriver son frère Ciaran : le seul qui puisse entrer dans le bureau sans avoir à craindre les sautes d'humeur du criminel consultant. Ce ne fut que quand le jeune homme posa un papier sur le bureau que Jim remarqua sa présence.

« Que fais-tu là ?

« Je venais voir combien de temps tu comptais rester là à te morfondre ! Faut savoir reconnaître ses torts, grand frère ! Et ce papier te serait fort utile, si tu vois ce que je veux dire... »

Sans relever l'impertinence de son jeune frère, Jim prit le papier et le déplia. Son contenu réussit à étirer un sourire sur son visage et l'instant d'après, il était dans sa voiture, au pied d'un immeuble de l'Ouest londonien. Se glissant à l'intérieur de l'habitation, il se dirigea vers l'appartement n°8 et frappa à la porte. 

Il n'eut pas à attendre longtemps quand la porte s'ouvrit sur un Sebastian vêtu seulement d'un pantalon et le torse trempé - visiblement, il sortait de la douche. Et la vue des gouttes perlant sur les muscles impeccables de l'ex-colonel fit confirmer au criminel consultant ses regrets d'avoir poussé son amant vers la sortie - et pas seulement pour une question de physique... 

La voix légèrement moqueuse de l'ex-colonel le tira de sa rêverie 

« Dis, tu comptes me dire quelque chose ou tu vas rester là à me mater ? »

Revenu à lui, le criminel consultant ne dit rien et se contenta de rentrer à l'intérieur de l'appartement. Mais à peine Sebastian eut-il fermé la porte derrière lui qu'il se retrouva plaqué au sol et sentit une paire de lèvres prendre possession des siennes dans un baiser passionné.

Si d'abord il fut surpris par l'action, le mercenaire ne fut pas en reste et répondit avec la même fougue. Lorsqu'ils se séparèrent, il entendit de ces mêmes lèvres, des mots qu'il ne pensait jamais venir de son amant :

« Je suis désolé. Et j'aimerais que tu reviennes, si ça n'est pas trop demandé... »

Devant le regard empli d'espoir de Jim, il se rendit sans discussion et répondit, juste avant de réclamer un autre baiser :

« Toi aussi, tu m'as manqué, mon génie ! »



Et voilà un autre one-shot/bonbon de tendresse 🍬dans ce monde de brutes ! J'espère qu'il vous aura conquis comme les précédents et rdv pour le suivant !

Bisous et à la prochaine ! 😘

King and Soldier - Abécédaire MormorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant