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- Quel âge as-tu?
- Oh, tu es là... Cinq, c'est ça? C'est bizzare comme prénom. C'est même pas un prénom, en fait... C'est un nombre... Entier naturel, moins bien que Six, mais meilleur que Quatre. Tu es les cinq doigt d'une main à toi tout seul...
- On dirait pas aux premiers abords, mais t'as une grande gueule, dis-je.
- ...D'accord, je me tais.

Je souffla.

- Dis-moi d'abord quel âge tu as. Je lacherais pas l'affaire, gamine.
- Gamine? On a tout les deux les physique d'un enfant de quinze ou seize ans... C'est plutôt rabaissant de me traiter de gamine, je trouve...
- Quel âge as-tu?
Elle haussa les épaules.
- 'Sais pas, dit-elle.
- Sais pas?
- 'Sais pas.
- Tu ne sais pas quel âge tu as?
- Je ne sais pas quel âge j'ai.
(...)
- Comment c'est possible?
- Je n'ai pas compté, expliqua-t-elle.
Je m'assis sur le lit de la chambre pour réfléchir. Il était couvert de vêtements sales et de déchets en tout genre. Klaus avait sûrement décidé de cacher ses drogues sous son lit. Jamais ça ne m'aurait étonné.

- Alors... tu peux voyager dans le temps? demandais-je, déjà sûr de la réponse.
- Bien vu, Sherlock.
- Est-ce que-
- Bon, je suis à la Umbrella Academy, ou dans une salle d'interrogatoire, là? On ne m'a même pas fait visiter les lieux c'est in-dé-scent, râla-t-elle.
- Eh bien excusez-moi, mais j'essaie de comprendre!
- Tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir. Alors, va essayer de comprendre ailleurs, trancha-t-elle, avant de se téléporter.

Je laissa échapper un long soupir. La lettre de Madame Dawiekins se tenait toujours dans le creux de ma main. Je la ré-ouvrit, énervé. Une casette vidéo, taille miniature, tomba de l'enveloppe.

- Comment ais-je fait pour ne pas te voir? dis-je, tout sourire.

J'inspecte le boitier. J'en suis sûr, c'est une vraie. Mais, elle est minuscule. C'est étrange. Il faut que je trouve de quoi la rembobiner.
Et la visionner.

Je met le petit objet dans la poche de ma veste. Soudain, j'aperçois Luther dans l'encadrement de la porte.

- Qu'est-ce que tu me veux, Luther?
Il prit une grande inspiration pour ensuite déferler sa montagne de question.

- C'est qui cette fille? C'est quoi son pouvoir? Qu'est-ce que...

- Po-po-po-pop. On se calme. Son pouvoir, de ce que je vois, c'est...

Je pris un réveil-matin sur la table de chevet et commença à le démonter.

- Le voyage dans le temps? comprit Luther, au bout de quelques minutes, médusé.
- Le temps... et l'espace, corrigais-je, les engrenages de l'appareil entre mes doigts.
- Comment c'est...
- Comment c'est possible? Oui, je n'en sais pas plus que toi, dis-je, agaçé. Après tout, on est 43 enfants, si pas plus. Alors ça ne serait pas impossible que certains d'entre eux...

Je reposa ce qui restait du réveil, gardant le cadran, les aiguilles et les petites pièces dans mes mains.

- Aient les mêmes... dons, que nous, terminais-je.

Il s'écrase sur la chaise de bureau, qu'il faillit de briser sous son poids. Il acquiesce avant de me demander:

- Si pas plus? Qu'est-ce qui te fait dire qu'il y aurait plus de 43 enfants?
- Qu'est-ce qui te fait dire qu'il y en aurait seulement 43? répliquais-je.
- Notre père a dit qu'il y en avait 43, qu'il en avait adopté 7, c'est...
- C'est là que tu te trompes, Luther. Il a dit que 43 femmes avaient accouché. Il n'a jamais dit de combien d'enfants.

- ...Des jumeaux?
- Ou des triplés. Des quadruplés, même. On en sait rien. On pourrait tout remettre en cause, maintenant.

- Cinq, il faut qu'on comprenne qui est cette fille. On peut pas croire la première venue comme ça, dit Diego en entrant dans la pièce.
- Elle se téléporte. C'est déjà une preuve, tu crois pas? dit Luther.
- Certainement pas, tu es un abruti prêt à gober le premier truc qui te vient et...

En fait, il ne devrait rien avoir à apprendre de plus sur cette fille. Elle dit elle-même qu'on sait tout. Et pourtant, il est évident que ce n'est pas le cas.

- Laissez-moi faire. Je vais me débrouiller seul, déclarais-je, interrompant leur énième chamaillerie.
- Oh, non. La dernière fois qu'on t'a laissé te 《débrouiller seul》 ça a très mal fini. Du genre explosion de la lune et voyage dans les années 60. Je te lâcherais pas du regard cette fois, décida Diego.
- Ouais. Ça me tue de dire ça, mais Diego a raison. On te lâchera pas d'une semelle dans cette affaire.

C'est une blague?

- T'as beau avoir la cinquantaine, ton corps de gosse te rend bien honneur, affirma Diego, sur un ton que ne me plaisait pas du tout.
- Pardon? T'essaies de me dire quoi, là? dis-je, menaçant.
- T'es qu'un sale gamin qui fait de la merde quand il est pas surveillé.

Non mais je rêve. Il se fout de moi?

- Dis pas de choses que tu pourrais regretter, Diego, dis-je.
- Ce sont des menaces? rigola-t-il sèchement.
- Et pas des moindres, crachais-je.

Pour qui il se prend, cette enflure? Il n'a pas idée de ce que j'ai vu et fait.

- Ouais, comme il y a plus de 20 ans, quand t'as disparu pour ta petite crise d'ado, rajouta Luther.

Mais c'est qu'il me cherche ce connard.

Je maintenu quelques secondes son regard, lui laissant l'occasion de se reprendre.

- Pour une petite quoi? Répète pour voir?! Ferme-là, sinon je peux faire en sorte que Numéro 1 ne voie jamais le jour. Ce que t'appelles une crise d'ado, c'est le POINT DE COMMENCEMENT de ma VIE, Luther! Tu peux comprendre ça?! Non! Car ta vie pitoyable s'est résumée à lécher les bottes de celui qui t'as changé en monstre! Et maintenant, tu veux de nouveau tout commander, en tant que "Numéro 1", alors que t'es le plus paumé de nous tous! Alors n'essaie plus JAMAIS de me rabaisser au sale gamin que TU es!

                                 ***

Je respire. Sans m'en apercevoir, je me suis retrouvé dans le salon. Klaus est allongé de côté sur le divan, au cas où il dégobillerai.
Vanya, qui lisait un livre tout en le surveillant, me regarde, incrédule.
- Cinq... Qu'est-ce qu'il s'est passé?
Je la regarde. Elle hausse ses sourcils, pendant que j'hausse les miens.

- Il s'est passé que j'en au marre de cette famille... de merde, dis-je, énervé.
Je lui tourne le dos et ouvre un placard. Café noir.
Je le bois d'une traite et repose violemment la tasse sur la table, ce qui réveille ce putain de drogué en sursaut.

Je m'appuie lourdement contre le comptoir, et observe le fond de la tasse. L'ombrelle y est imprimée, entourée de phrases en latin. Je reprend la poignée de ce qui devait être de la porcelaine, et fracasse l'objet au sol dans un bruit sourd.
- Cinq, Qu'est-ce que tu-
- LA FERME!
Vanya baisse les yeux, perplexe.

Maxime, qui venait d'arriver dans la pièce, me regarde, surprise de me voir hurler.
- C'est moi qui pose problème, n'est-ce pas?
Je la regarde, ne sachant quoi répondre.
Eh bah putain. Quelle merveilleuse journée.

 Quelle merveilleuse journée

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Larmes noires ☂︎ [The Umbrella Academy Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant