Un emploi hors du commun

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Ça fait maintenant un mois que je suis déménagée à Séoul pour habiter avec mon copain. Malheureusement je ne le vois pas beaucoup parce qu'il travaille toujours très tard le soir. Du coup, je me cherche aussi un emploi pour m'occuper et mettre un peu d'argent de côté. La semaine dernière, j'ai été renvoyée du restaurant où je travaillais parce que j'avais renversé du café sur un client et il a porté plainte contre moi. Je suis du genre un peu gaffeuse et maladroite.
Ce jour là, j'ai posé des affiches dans les magasins pour offrir mes services en tant que femmes de ménage ou cuisinière à domicile.
Je suis rentrée chez moi et j'ai préparé le dîner pour mon copain, même s'il arrivait tard ce soir là. Il est enfin rentré, vers 11:30h pm.
- « Qu'est ce que tu fais? » m'a-t'il demandé.
- « Je t'ai préparé ton repas, » dis-je en souriant.
- « Ah vraiment? Répondît-il, d'un air méprisant. Mais j'ai déjà mangé. Tu as tout simplement gaspillé de la nourriture! Je gagne de l'argent et toi, tu le fous à la poubelle?! »
Et d'un geste violent, il me frappa au visage. Je tombais par terre.
Il me donna un coup de pied dans les côtes.
Puis, il se déshabilla et alla prendre une douche. À son retour, j'étais étendu dans notre lit et je pleurais, tout en essayant de rester silencieuse.
Il s'approcha et me serra dans ses bras.
- « Ce n'est pas grave, dit-il, mais ne prends pas ce genre d'initiatives sans que je te l'ai demandé. C'est moi qui dois te dire quoi faire. »
Son corps était chaud. Ce n'était pas un si mauvais garçon. Après tout, il était compréhensif, je l'aimais et il m'aimait aussi. C'était le plus important.
- « D'accord, répondis-je. Je t'aime. »
- « Je t'aime aussi. »
Je m'endormis à ses côtés. Je me sentais vulnérable. Mais il était là pour moi.

Le lendemain, il travaillait à nouveau. Je me rendis donc sur Séoul pour voir si mes annonces avaient eu du succès. Aucun numéro de téléphone que j'avais mis à disposition n'avait été décrochés. Je me mis à désespérer. Je me dis que je devrais peut être simplement travailler en temps que femme de chambre dans un hôtel. C'était moins bien payé, mais au moins j'aurais un emploi. Mais soudain, je me rendis compte que la dernière affiche dans le dernier magasin avait été arrachée. Pas seulement un numéro, mais l'affiche au complet. Peut-être que quelqu'un voulait être sûr que je ne serais pas engagé par quelqu'un d'autre que lui? Non... c'était trop stupide. L'affiche avait sûrement été arrachée par colère ou par jalousie, qui sait. Ou simplement par le patron du magasin qui n'aimait peut-être pas ce genre d'annonce.
Désespérée, je rentrais chez moi. Je m'endormis. Pourtant, je fus réveillée par une grosse giffle au visage. Mon copain était rentré plus tôt que prévu.
- « Qu'es-ce que tu fais endormie?! N'étais tu pas supposé chercher un emploi, et pourquoi n'as tu pas fait la lessive? »
La lessive, dans ma tristesse, je l'avais complètement oublié.
- « Désolé chéri, je... »
- « Tais toi! » dit-il en me jetant du lit.

[Une semaine plus tard]

Mon téléphone sonna. Je me précipitai dessus.
- « Allô? »
- « Mademoiselle Ji-Eun? »
- « Elle-même, » répondis-je, anxieuse.
- « Seriez-vous intéressée à travailler pour mon patron? Il cherche une nouvelle femme de ménage. »
- « Bien sur! Je suis toute à vous. »
- « Très bien. Vous commencez dès demain. »
Je raccrochais, toute excitée et heureuse. Les efforts avaient finalement portés fruits.

[Le lendemain]

Je me dirigeais à l'adresse qu'on m'avait donné. Cependant, on ne m'avait pas donné de nom. Je ne savais pas le nom de mon employeur. C'était dans un quartier riche de Séoul. La maison, soit dit en passant qui avait l'air immense, était la plus reculée du quartier. Elle semblait à part. Je me sentis toute petite et vraiment stressée.
Ce matin là, j'avais pris soin de me maquiller pour cacher les bleus qui couvraient mon visage et mon corps. Je voulais faire bonne impression et paraître normale.
Le cœur battant, je sonnais au grand portail qui s'offrait à moi. J'étais à l'heure. 9h am.
Un homme en veston cravate vint m'ouvrir.
- « Suivez-moi, » dit-il.
Même la cour de ce domaine me sembla immense. Il fallut marcher plusieurs mètres avant d'atteindre la porte principale. Mais contrairement à ce que je m'attendais, on ne franchit pas cette porte. Je me sentis soulagée. Traverser cette grande porte m'aurait beaucoup trop intimidé. Le jeune homme me conduisit sur le côté, et me fis entrer par une autre porte.
L'intérieur de cette pièce semblait être un grand endroit de rangement, mais je n'en avais jamais vu d'autant bien rangé et propre.
Une dame en uniforme s'approcha de moi.
- « Voici madame Kang, dit le jeune homme. Je vous laisse à ses soins. »
Et il se retira.
- « Bonjour Ji-Eun. Je suis madame Kang. Je suis une femme de ménage ici et dorénavant tu travaillera avec moi. J'espère que tu seras à la hauteur. Bienvenue ici. »
Madame Kang avait l'air sévère mais tout de même amicale. Je la salua avec une grande révérence.
- « Je vais faire de mon mieux, dis-je. Prenez soin de moi. »
- « Bien, suis-moi. »
Je la suivie dans la pièce suivante. Celle-ci était déjà un peu moins impressionnante. Il s'agissait de la salle de ménage. Balais, serpillières, torchons, tout y était.
- « Enfile ça, dit Mme Kang en me tendant un uniforme semblable au sien. Je vais te faire visiter les lieux. Mais étant donné que tu es débutante, tu ne ne t'occupera pas de la chambre du maître, du salon et de la salle à manger. Tu nettoiera la cuisine, les chambres d'amis, les toilettes et les salles de divertissement. »
Une fois changée, elle me fit visiter les endroits en question. Tout était si impressionnant! Je n'avais jamais rien vu de tel. Tout était luxueux et brillant. Rien à voir avec mon petit appartement. Il y avait même un cinéma et une salle de billard. Extraordinaire!
Mme Kang m'apprit comment nettoyer d'une certaine façon pour ne rien briser et ne pas rentrer dans l'intimité du patron. Je ne sus d'ailleurs jamais comment il se nommait. Je m'efforçais de rester très concentrée pour ne rien casser. Je ne voulais surtout pas me faire renvoyer et je voulais être à la hauteur. Je voulais qu'on soit content de mon travail. C'était toute une chance que j'avais eu de me faire engager ici.

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