N•1

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-Izuku, réveille-toi mon ange, murmura Inko.
-Hmmm... hmmm... encore cinq minutes...
-Si tu dors encore cinq minutes, tu seras en retard pour le lycée.

Le garçon se leva aussitôt. Aujourd'hui, il avait un cours important et rendez-vous avec All Might en fin d'après-midi, pour discuter. Inko fila à la cuisine et prépara le petit-déjeuner.
Ce qu'elle ignorait c'est qu'elle aussi aujourd'hui, elle allait rencontrer All Might, mais pas sous sa forme commune.
Izuku prit le petit déjeuner et se dépêcha de finir de se préparer pour ne pas arriver en retard. En plus, Uraraka lui avait demandé de faire la moitié du chemin avec elle et il lui avait promis qu'il le ferait. Il avait mal au coeur rien que d'imaginer sa déception s'il lui posait un lapin.

-À ce soir maman !, cria-t-il en fermant la porte brutalement.

La porte claqua avant qu'Inko puisse ajouter quoi que ce soit. Toujours aussi inquiète, elle se précipita vers la baie vitrée de leur petit appartement pour vérifier qu'il n'arrivait rien à son fils. Une fois sorti de son champs de vision, elle se décida à aller prendre un bon bain bien chaud.
Deux heures plus tard, Inko était prête. Elle ferma soigneusement la porte d'entrée avant d'aller en ville. Travaillant à mi-temps dans une entreprise d'import-export, Inko avait beaucoup de temps à tuer. Ce n'était pas son travail de secrétaire qui allait la crever. Depuis qu'Izuku passait la plupart du temps entre le lycée et les trajets interminables, elle s'ennuyait ferme, n'ayant plus sa présence auprès d'elle. En faisant ses courses pour la semaine, elle réalisa qu'elle se sentait terriblement seule. C'est le regard triste, qu'elle s'apprêtait à retourner chez elle. Mais son attention s'arrêta sur un homme accroupi en face d'un chat. En s'approchant de lui, elle vit qu'il était en train d'apposer un bandage sur une des patte de l'animal en question. Quand le chat s'en alla, l'homme se releva face à Inko qui se rendit compte qu'elle s'était peut-être un peu trop avancée vers lui.

-Je peux vous aider ?
-Non... non... je ne faisais que passer...

Inko se retourna, un peu mal à l'aise. Depuis quand n'avait-elle pas adressé la parole à un inconnu ? La vraie question était plutôt de savoir si c'était déjà arrivé. En s'avançant davantage, elle trébucha et s'écroula en sol. L'homme accouru vers elle.

-Vous allez bien ?, demanda-t-il en s'accroupissant à côté d'elle.
-Hmmm... hmmm... hmmm...
-Pardon ?

Allongée sur le ventre, rougissante, les larmes aux yeux, Inko releva la tête totalement déconfite.

-Je crois juste que je me suis bien ramassée comme il faut, murmura-t-elle.

Sa tête retomba théâtralement au sol et l'homme à côté d'elle la secoua pour être sûr qu'elle n'avait pas fait un malaise. Elle releva de nouveau la tête, renifla en tentant de ravaler ses larmes pour se donner un peu de prestance, puis s'appuya sur ses bras pour tenter de se relever. Il l'aida à le faire.

-Merci bien.
-Je vous en prie, madame. Vous voulez que je vous aide à marcher ?
-Ça ne sera pas nécessaire.

Ses vêtements étaient tous sales et elle avait des plaies aux genoux et aux avant-bras. Elle commença à marcher, toujours tenue par l'inconnu et se tordit de douleur.

-Ma cheville..., chuchota-t-elle.

Il plaça instinctivement son bras autour d'elle et Inko fit de même.

-On passe à l'hôpital, déclara-t-il avec un sourire.
-Non, je vous jure que ça va aller... j'ai juste dû me tordre la cheville...
-Et si c'était une fracture ? Ne prenez pas le risque, je vous y conduis.

Elle ne riposta pas et se laissa diriger par cet inconnu fort sympathique. Il appela un taxi et ils se firent emmener jusqu'aux urgences les plus proches.
Effectivement, Inko venait de se faire une belle entorse à la cheville gauche et devait porter un plâtre pendant un minimum de quinze jours. En apprenant la nouvelle, elle soupira.

-Ce n'est rien de grave, je dois juste porter un plâtre pour quinze jours, dit-elle pour en informer l'homme qui l'avait escorté jusqu'ici.

Il l'avait attendu dans le couloir et se frotta les mains avec un large sourire.

-Bien. Tant mieux si ce n'est pas grave !
-Merci en tout cas.
-Il n'y a pas de quoi !
-Je peux vous demander votre prénom, je ne sais même pas qui je suis en train de remercier.

Il eut un moment d'hésitation avant de lui donner son identité.

-Toshinori. Toshinori Yagi.
-Merci beaucoup monsieur Yagi, je vous suis très reconnaissante, dit-elle en se courbant.

Il la saisit par les épaules pour la forcer à lui faire face. En relevant la tête, elle remarqua qu'il souriait toujours autant. Inko eut une impression de déjà vu, en plongeant ses yeux dans ceux de son héros du jour. Elle se surprit à sourire. Il la lâcha alors et proposa de la raccompagner jusqu'à chez elle. Cette fois-ci, Inko ne refusa pas.
Quand le taxi déposa Inko, cette dernière sorti un billet mais le chauffeur le refusa.

-Le monsieur à l'arrière a déjà payé pour vous.
-Merci encore pour tout, monsieur Yagi. À une prochaine fois, j'espère.
-Moi aussi...

Le taxi démarra et Inko se dépêcha de rentrer chez elle. Enfin elle essaya, parce qu'avec un pied dans le plâtre, c'était bien plus difficile qu'il n'y paraissait. En mettant les mains dans les poches de son gilet avant de le laver, elle découvrit un petit papier griffonné. Elle le déplia minutieusement, se demandant comment un vieux dessin d'Izuku avait pu venir se perdre ici. C'était loin d'être un vieux dessin d'enfant qu'elle vit, il s'agissait plutôt d'une suite de chiffre. Inko mit un moment à comprendre ce dont il était question. Les sourcils froncés, elle tourna puis retourna la feuille avant de comprendre que c'était un numéro de téléphone. Juste en dessous, était noté deux petites lettres en pattes de mouches: « Y. T ». Un sourire se dessina sur le visage de la mère d'Izuku et elle se demanda comment et quand cet inconnu avait pu lui laisser son numéro de téléphone.
All Might prit la direction de la plage où il avait rendez-vous avec Izuku. Bien évidemment, ce n'était pas le All Might que tout le monde connaissait parfaitement bien qui déambulait dans les rues, mais un All Might maigre, affaibli, presque fragile. Le vrai All Might, c'était donc comme ça que le héros était en réalité. Dans ce cas là, il redevenait un citoyen ordinaire, sans pseudonyme fracassant. Il redevenait celui qu'il était avant de posséder son Alter. Mais même sans cette allure d'All Might, il essayait de commettre de bonnes actions et aujourd'hui il en avait fait deux: premièrement, il avait soigné un chat en piteuse état et deuxièmement, il avait relevé une femme qui était tombée dans la rue après l'avoir observé en train de faire sa première bonne action. Étrangement, son visage ne lui était pas étranger, il n'aurait pas su dire pourquoi, mais il était sûr qu'il avait déjà rencontré cette femme. Bien sûr, All Might en avait croisé des centaines, des gens à qui, il avait un jour porté secours. Mais dans ce cas, ça semblait différent. En y pensant bien, elle ne lui avait pas décliné son identité. Il se tapa le front en se disant qu'il n'avait même pas demandé son nom. Heureusement qu'il lui avait glissé son numéro de téléphone dans la poche pendant qu'il l'aidait à monter dans le taxi pour la ramener chez elle. Il s'en félicita: il n'avait pas tout foiré. Pourquoi avoir mis son numéro dans la poche de cette inconnue ? Il avait juste agis sur un coup de tête. D'habitude, All Might ne communiquait jamais ses coordonnées, mais cette fois-ci, il avait eu l'envie de le faire. En arrivant, Izuku était déjà là.

-All Might !, lui cria-t-il.

C'est à ce moment-là qu'All Might cessa de se tracasser sur cette histoire et descendit sur la plage pour rejoindre le garçon aux cheveux verts.

All Might et... ma mère ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant