N•7

879 60 41
                                    

Une fois à l'intérieur du café, surtout après avoir tracés comme des malades, Toshinori comme Inko se laissèrent tomber sur les fauteuils.

-Je crois que je n'ai jamais été aussi pressé d'arriver dans un café, soupira All Might. Et pourtant, je suis du genre sportif.
-Je vous l'ai dis. J'adore les desserts. Je pense que c'est évident, dit-elle.
-Toujours avec cette histoire sur le poids, mais je vous assure que vous êtes très bien.
-Vous n'êtes qu'un flatteur...
-Peut-être mais je suis sincère.

Elle lui sourit tendrement. Son expression du visage rappela à Toshinori celle de Nana Shimura. Inko semblait avoir autant de tempérament qu'elle.

-Vous avez commandés ?, demanda une jolie serveuse aux cheveux violets.
-Je prendrais un assortiment de daifuku et un thé noir.
-Et je prendrai un dorayaki et un thé vert.
-Parfait, je reviens de suite avec votre commande.

Hissée sur ses talons d'au moins sept centimètres, cette jeune femme d'une vingtaine d'année avait encore toute sa fraîcheur. Inko n'était pas jalouse de la beauté des autres femmes mais elle regrettait de ne pas être à leur niveau. Déjà qu'elle n'était pas forcément très confiante, cela la faisait se sous-estimer davantage.

-Je me demande comment elle peut garder une taille de guêpe en travaillant dans un endroit pareil...
-Je pense qu'elle n'a pas le temps de manger des gâteaux, si le café est toujours plein.
-C'est quand même étonnant ! Pour que ça marche bien, il faut goûter les produits. Rien que d'y penser, je salive déjà...
-Je vois que vous êtes toujours aussi sérieuse !
-Comment ça ?, demanda-t-elle surprise de cette remarque. Je pensais m'être un peu détendue pourtant...
-Je voulais dire que je ne pensais pas que vous aimiez autant les pâtisseries !, rit-il.
-Il ne faut jamais sous-estimer une « grosse » quand elle parle de gâteaux !

Toshinori soupira et fit les gros yeux à Inko sans le vouloir. Par réflexe, elle baissa la tête. La serveuse apporta ce qu'ils avaient demandé et ils mangèrent leur dessert. Les yeux de la mère d'Izuku étaient remplis d'étoiles et All Might n'en revenait pas qu'elle semble si passionnée par des douceurs. À ses yeux, ça ne la rendait pas grosse, mais mignonne. On aurait dit une enfant qu'on avait emmenée dans un parc d'attraction. Quand ils quittèrent le café, Inko ne pouvait s'empêcher de sourire. C'est comme si tous ses soucis du quotidien s'étaient évaporés le temps d'un début d'après-midi. All Might pouvait en dire de même. Il n'avait pas été contacté pour combattre des vilains et sauver des civils et pour autant, il n'avait pas eu l'impression d'être inutile ou même de s'ennuyer. Ce moment avait été bénéfique pour les deux. Tant l'un que l'autre, avaient l'impression de revivre l'époque bénie de l'insouciance de l'adolescence. Ils en avaient oublié l'heure et l'endroit où ils étaient. C'était donc ça: vivre pour soi ?
Finalement, Inko regarda son portable. L'après-midi avait déjà bien avancé. Même si, au fond, elle n'avait pas envie de partir, une autre partie d'elle lui donnait l'ordre de rentrer à la maison et de remplir son devoir de maîtresse de maison. Toshinori appela alors un taxi pour la faire raccompagner. En attendant que le chauffeur arrive, ils continuèrent de discuter dans une ruelle à l'ombre. Inko mourrait de chaud alors elle avait gentiment fait déplacer l'homme qui l'accompagnait.

-Je suis désolée, je ne pouvais pas rester une minute de plus au soleil. J'allais littéralement cuire.
-Vous n'êtes jamais dans l'abus !, se moqua-t-il.

Un bruit retenti dans la ruelle et Inko prit peur. Alors qu'elle était à côté du mur, face à Toshinori, elle recula et failli chuter sur un sac poubelle. All Might plaça ses deux bras dans le dos de la femme aux cheveux verts pour l'empêcher de tomber dans les ordures ménagères. Penché sur Inko, All Might se senti rougir. Cette situation était assez gênante. Il remarqua qu'elle aussi, rougissait. Deux mèches de cheveux blonds tombaient à côté du visage d'Inko et elle pouvait sentir non seulement le souffle de Toshinori mais aussi son cœur qui battait étrangement vite. Pour la deuxième fois depuis leur rencontre, il venait de lui porter secours. Elle lui était reconnaissante, elle n'aurait vraiment pas souhaité finir sa course dans les poubelles. Il releva Inko à la force de ses maigres bras et elle se retrouva collée au mur. Aucun des deux ne parlaient. Cette fois-ci, le temps semblait s'être arrêté pour de bon. Toshinori s'avança, instinctivement, un peu plus vers elle. Inko ne bougeait pas, comme si elle n'était plus maîtresse de son corps. Il plaça ses mains sur les épaules de la jeune femme, ne sachant pas trop où les mettre. « Qu'est-ce que je suis en train de faire ? » se questionna-t-il. Toshinori savait pertinemment ce qui allait se passer mais il n'arrivait pas à réaliser qu'il était déjà trop tard pour reculer. Il pencha légèrement la tête, hésitant un instant, puis posa ses lèvres sur celles d'Inko. Cette dernière ne le repoussa pas. Alors, il continua de l'embrasser jusqu'à être sûr d'obtenir le baiser qu'il souhaitait vraiment lui donner. Ses bras se baissèrent jusqu'à les poser sur la taille de la femme aux cheveux verts. Inko se demandait depuis quand elle n'avait été pas embrassée. Ça devait remonter à longtemps, si bien qu'elle avait presque oublié comment faire. Mais elle n'arrivait même pas à se sentir ridicule. En réalité, elle comme lui, étaient juste en train de profiter pleinement de ce moment. Ils se détachèrent finalement l'un de l'autre. Ils rougissaient comme deux lycéens qui venaient d'embrasser pour la première fois. Mais la petite bulle en dehors du temps finit par éclater  complètement quand ils entendirent le klaxonne qui retentissait à l'entrée de la ruelle. Inko se dépêcha alors d'aller vers le taxi.

-Au... au revoir, monsieur Yagi !, murmura-t-elle en montant dans le véhicule.

Elle se retourna et vit à travers la vitre qu'il la saluait d'un geste de la main. « Ce qui s'est passé, n'était vraiment pas convenable mais... c'était vraiment plaisant ! » se surprit-elle à penser. Il n'empêche qu'elle redevint un peu inquiète. Pourquoi l'avait-il embrasser ? L'avait-il invité dans ce but ? Se faisait-il de fausses idées sur elle ? Avait-elle eu raison de ne pas le repousser ? Était-ce vraiment une bonne idée d'avoir accepté ce rendez-vous ? Les questions se bousculaient dans sa tête. Et puis d'un coup, elle se sentit très seule. L'espace d'un instant, elle avait eut l'impression d'être importante pour quelqu'un d'autre que son fils et maintenant, elle était toute seule dans ce taxi, à se demander si elle avait bien agis.
En arrivant chez elle, elle fit voler son portable jusqu'à elle et décida d'envoyer un message à Toshinori.

Moi:
Merci de m'avoir accompagnée pour le déjeuner et dans le café. Je crois que j'ai mieux saisi votre concept « d'amusant ».

Monsieur Yagi:
Tant mieux si vous avez aimé.

Ils ne firent pas d'allusion ni l'un, ni l'autre à ce qui s'était passé dans cette ruelle. Toshinori était mal à l'aise. Il avait embrassé une femme alors que ce n'était pas arrivé depuis longtemps. Mais ça, ce n'était qu'un détail à côté du vrai problème qui le travaillait vraiment. Il n'avait pas embrassé n'importe quelle femme, oh ça non ! All Might venait d'embrasser Inko Midoriya, la mère d'Izuku, le garçon à qui, il avait cédé son pouvoir. Pourquoi l'avait-il embrassé d'ailleurs ? Que lui était-il passé par la tête ? Il tapa sa main sur son front trois fois de suite. Et si Izuku l'apprenait ? Comment le prendrait-il ? Mais dans tout ça, Midoriya n'était pas le problème majeur. C'était plutôt Inko. Comment l'avait-elle prit ? Sachant comme elle était, elle devait sans doute être angoissée par ce témoignage d'affection soudain. Il ne souhaitait absolument pas la mettre mal à l'aise. Voudrait-elle le revoir, après ça ? En fait, un autre problème encore se confronter à All Might. Était-il tombé amoureux d'Inko Midoriya ?

All Might et... ma mère ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant