L'été de tes 18 ans. {BxB}

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TW

J'ouvre les yeux et la lumière du soleil m'éblouit un instant. Qu'est-ce que je fais par terre, moi? Je tente de me rappeler...Les vacances, Elio, les médicaments, la soirée, puis le coup de poing. Et merde. Un élan de panique s'empare de moi. Combien de temps j'étais inconscient? Deux minutes? Vingt? Une heure? Je me lève aussi vite que je peux, prend mon téléphone et compose le numéro de la seule personne qui pourrait m'aider. Après plusieurs sonnerie, sa voix retentit enfin.

-Allo?
-Allo mec, faut...
-Salut.
-ouais salut, mec...j'ai
-et non! Tu étais sur ma messagerie! Je t'ai bien eu! Allez, rappelle plus tard. Ce correspondant n'est pas disponible pour le moment, veuillez laisser un message après le bip sonore. Bip!

J'éclate de rire, d'un rire nerveux. Tout en courant, je lui laisse un message. Enfin, le visage en larme, j'arrive au niveau du pont qu'on a traversé quelques heures plus tôt. Il n'y a personne, étant donné qu'il est trois heures du matin.

-Putain Elio!

Je balance le téléphone et cours le rejoindre. Il est à califourchon sur la rambarde du pont.

-Merde Malo. Je...
-Elio, putain Elio, arrête. Arrête tout ça. Je t'en supplis.

Il tourne la tête vers l'horizon, et je vois son visage ruisselait de larmes.

-Malo...laisse moi parler.
-je ne te laisserai jamais faire ça.
-... Tout à l'heure...j'ai reçu un message, de l'hopital.
-de...quoi?
-mon père. Il est décédé. D'une overdose. En Belgique. Je ne peux plus. Tu n'en peux plus. Et de me dire que je suis la cause de tout ça! C'est trop pour moi. En ajoutant ce qu'il s'est passé hier, je ne te mérite pas. Tu souffre trop...à cause de moi. Et je ne peux plus supporter le fait de ne pas te voir sourire.
-mais...je suis heureux avec toi! Ne dis pas n'importe quoi! Je souris tout le temps. Dès que je te vois, je souris. Je t'aime, Elio. Ne fais pas ça, s'il te plaît. Je t'en supplis.

Les larmes redoublent sur mon visage. Combien de fois ais-je pleurer depuis que je l'ai rencontré? Les gens diront de moi que je suis quelqu'un d'optimiste, toujours souriant. Et pourtant...j'ai versé plus d'eau en un mois que je n'en ai versé durant toute ma vie. Mais ces larmes n'étaient pas des larmes de tristesse pour moi, mais pour Elio. Des larmes de compassion. De pitié. Et ce n'est pas ce qu'il voulait. Il ne cherchait pas de la pitié. Il cherchait de l'affection, et de l'amour. Je lui ai donné. Il compte partir avec. Me laissant vide. Sans amour à donner. Sans son amour.

-je t'aime,Malo. Et je t'aime trop pour te voir souffrir. Je suis désolé.

Il se penche en arrière et tombe. Je n'avais pas vu la corde autour de son cou, et la pierre suspendue au bout. PUTAIN DE MERDE! Mon temps de réaction me parait être une éternité, j'ai l'impression de courir au ralentie. Je me jette à sa suite dans l'eau glacé. Ma chute dure toute une vie. La pierre l'a déjà poussé vers les profondeurs. Je nage vers lui, d'une lenteur extreme. Je le prend sous les épaules comme la dernière fois, et tente de le remonter à la surface. Mais la pierre pèse de plus en plus lourde, et je peine à le remonter. De plus, je n'ai pas pris assez de souffle. Je ne peux pas le lâcher. Pas cette fois-ci. Je ne pourrai pas vivre avec le sentiment de culpabilité que j'aurai pu le sauver, et que je l'ai laissé tombé. Je ne peux pas l'abandonner. Je ne peux pas le voir mourir devant mes yeux. Je ne peux pas le perdre, tout simplement. Je ne veux pas. Il faut. Que je. Remonte. A. La. Surface. Respirer. Ne pas le lâcher. Je t'aime Elio. Je ne te laisserai pas tomber. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. J'espère que tu pourras m'entendre. Je cris son prénom sous l'eau. Je libère ma dernière respiration. Une bulle s'échappe de sa bouche, son dernier souffle. Je crois apercevoir un sourire. Puis c'est le noir. Le calme. Le silence. Ma main dans la sienne. Un sourire sur mon visage. Et des larmes, mélangé à l'eau du lac. Nous resterons ensemble, autant de temps que le numéro de ce chapitre à l'horizontal.

Que quelqu'un vienne nous sauver. Vienne le sauver.