7

6.7K 215 80
                                    

Je m'apprête à lui répondre, sèchement, mais Elio prend mon visage entre ses mains et m'embrasse.

-voilà.

Je tente de réprimer un sourire mais mes lèvres se lèvent automatiquement.

-depuis quand?
-depuis qu'il est sorti avec toi, je crois., dit-il en passant son bras autour de mes épaules.

Je vois son visage se décomposer et Leïla jubiler.

-Elio! Non, depuis...je sais pas trop.
-tu ne m'as jamais aimé, Malo?

Sa lèvre commence à trembler, et ses yeux se remplissent petit à petit de larmes.

-Quoi? non, attend, ne pleure pas. Si, je t'ai aimais. Dès qu'on s'est vu, et puis...

Je sens Elio se crisper. Soit je fais de la peine à Marion, qui ne le mérite pas, et Leïla sera contente, soit je lui brise le coeur et Elio sera content.

-non, tu mens. Tu t'es foutus de ma gueule! Tu as toujours été gay, je n'étais qu'une couverture!

S'il y a bien une chose que je n'aime pas, c'est qu'on me fasse passer pour quelqu'un que je ne suis pas.

-non! Je t'ai aimais. Puis j'ai rencontré Elio. Et c'est finis.

Elio retire son bras et met ses mains dans les poches de son jean.

-c'est vrai? Autant que Leïla?
-quoi? Mais arrête de te comparer à Leïla! C'est du passé!
-heu...je suis là.

Elle me regarde et tout à coup, je suis énervé. C'est injuste que tout me retombe dessus.

-mais putain! J'ai eu un coup de coeur pour toi, Marion, Leïla c'est mon ex alors oui je l'ai aimais et maintenant je suis gay et j'aime Elio plus que n'importe qui. Vous êtes content? Vous me saoulez tous!

Sans attendre de réaction de leur part, je leur tourne dos et pars. Loin de cette maison. Loin de cette fête. Loin de ces personnes. J'entends des pas derrière moi, qui se rapproche, puis une main vient se poser sur mon épaule. Sa main, douce, rassurante.

-désolé.
-je t'ai déjà dis d'arrêter de t'excuser pour rien.
-sauf que ce n'est pas pour rien, cette fois. J'ai mal réagis; c'est juste que...

J'attend qu'il finisse sa phrase mais il se mut dans un silence. Nous marchons comme ça deux minutes puis nous asseyons sur un banc, seul dans la rue.

-je crois que tu mérite quelques explications.

Je m'abstiens de répondre "enfin", pas sûr qu'il se réjouisse. Je lui répond donc par un hochement de tête silencieux.

-après...non, je vais tout reprendre depuis le début. Dès que je t'ai vu, je suis tombé amoureux. Ca ne m'était jamais arrivé, d'être vraiment amoureux. Et en plus, d'un mec ! J'ai eu peur de tous ces nouveaux sentiments, j'arrivais pas à les gérer! Quand j'ai fugué, je cherchais...mon père. Il y a tellement de choses que je ne t'ai pas dit, je ne sais pas par où commencer!
-tu n'es pas obligé de tout me dire maintenant.
-...quand je suis revenu, tu étais le seul à t'être inquiété pour moi. Le seul à avoir tenté de me joindre. Le seul à m'aider. A me comprendre. Et j'ai eu peur. Peur de trop m'attaché. Peur de te perdre. Et puis, mon passé, qui pesait sur moi. Et ma maladie. Je ne voulais pas te donner cette responsabilité. J'ai essayer de m'éloigner de toi, c'est pour ça que je ne t'ai pas envoyé de messages. Je te jure que plus d'une fois, j'avais écris le message, le doigt au-dessus de la touche "envoyer" mais...quelque chose m'empêcher de le faire. Et, avec du recul, je me rend compte que c'était vraiment stupide, que je t'ai blesser, et que je t'aime. Je t'ai toujours aimé.
-...moi aussi, Elio.
-et...qu'est-ce que tu dirai...si on s'en allé?
-quoi?
-on pourrait partir, je sais pas...on prend le train et on part, tout les deux. Vers l'inconnu.
-mais...maintenant?
-oui! Là, maintenant, ce soir. Tu viens?
-...je...on reviendrai?
-...peut-être...oui, non, je sais pas. On a toute la vie devant nous! On pourrait manger ce qu'on veut, faire ce qu'on veut!

L'été de tes 18 ans. {BxB}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant