Le quotidien du fils du numéro 2

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- Touya Todoroki, reçu avec les félicitations !
Le jeune homme se lève, mal à l'aise devant l'assemblé des parents d'élèves. Quand il monte sur l'estrade, des murmures se font entendre de toute part parmi la foule d'élèves et de parents
"C'est lui le fils de Endeavor ?"
"Il ressemble tellement à son père, c'est effrayant"
"Son père a surement payé pour qu'il soit diplômé"

Comme à son habitude, Touya serre les dents et ne dit rien, bien que la dernière remarque le fasse presque rire : son père ne dépensera jamais rien pour lui.
Il prend son diplome des mains du proviseur qui le gratifit d'un sourire bienveillant.
- Tout le corp étudiant est fier de vous mon garçon. Vous allez accomplir de grande chose
Des applaudissements retentissent dans toute la salle. Quand il observe les gens dans la salle, il voit que nombre d'entre eux ne se joignent pas à l'ovation. Mais sa petite soeur et son petit frêre sont là, ainsi que sa mère, qui a exceptionnellement eu l'autorisation de sortir de l'hopital. Mais celui qu'il aurait voulu voir applaudir aujourd'hui n'est pas là...

-Je suis si fier de toi mon grand, le felicite sa mère en le serrant dans ses bras.
- Merci maman, tu te sens bien ? Tu as besoin de quelque chose ?
Elle est encore fragile. On dirait une frêle chenille qui n'a jamais pu se transformer en papillon. Il y a 6 ans, après avoir brulé le dernier né des Todoroki, elle a été internée. D'ailleurs, Shoto n'est pas venu à la cérémonie. Il est surment avec leurs père, en train de s'entrainer, comme Touya a été entrainé lui aussi.
- Tu es très beau aujourd'hui, remarque la seule fille de la famille en ebourrifant la touffe rousse de son frêre
De l'exterieur, on pourrait croire à une famille ordinaire, soudée et heureuse. Mais sous cette fausse apparence de bonheur plane une lourde atmosphère, pour justement paraître normal.

Après avoir raccompagné leur mère à l'hopital, les 3 enfants rentrent chez eux en taxi.
Touya pense à ce que lui a dit sa mère : "Je suis désolée de te laisser seul avec lui"
Il n'a rien repondu et c'est contenté de serrer sa mère encore plus fort. Sans elle, sa maison était devenu un cauchemar, un lieu dans lequel il avait peur d'entrer au risque d'en ressortir blessé, au risque de prendre des coups, encore et encore.
C'est ce même sentiment d'étouffement qui le prend quand il fait glisser le paneau coulissant pour pénétrer dans l'ancienne batisse japonaise.

Fuyumi et Natsu se précipitent dans le jardin intérieur pour faire leur devoir en apparence, mais surtout pour ne pas entendre les cris qui viennent de la salle d'entrainement. Si ça ne tenait qu'à lui, Touya ferait comme les deux autres et ferait semblant d'ignorer et d'être sourd, mais en tant qu'aîné, il a des responsabilités.
La peur au ventre, il avance vers là d'où proviennent les cris et fait de nouveau glisser une porte.

Il découvre son plus jeune frère qui tremble de tout ses membres, retenant ses larmes. Il a des equimose sur les jambes et les bras. Touya admet intérieurement qu'il est plutôt dur à cuire. A dix ans lui, il ne tenait pas debout face à son père.
- Touya, remarque ce dernier, qu'est ce que tu fais ici ?
- J'étais à la cérémonie de remise des diplomes, pas toi ?
Son père le toisse de haut en bas, furieux du sarcasme dans la voix de son fils. Il lui jette une épée de bois dans les bras et lui ordonne de se mettre en position de combat. Touya obeit et se place à l'opposé de son frère, de façon à ce que Enji soit dos à lui.

Pendant plus de deux heures, le père "entraine" son fils, lui "apprend" comment manier une arme et surtout... il le force à utiliser son alter. Touya est un cas rare : son alter n'est pas adapté à son corps. Lorqu'il utilise ses flammes, elles lui brulent la chair de manière douloureuse. Ça, Endeavor le sait, et ça le rend dingue de constater que son fils est une erreur.
Lui qui voulait un successeur, il se retrouve avec un boulet au pied, incapable de maitriser un banale muscle comme un autre.
Quand la "torture" prend fin, Endeavor quitte la pièce sans un mot pour son aîné, qui se tord de douleur en tenant ses bras brûlés.

Lorsque les pas de leur père s'éloignent, Shoto se precipite au chevet de son grand frère.
- Je suis désolé, chouine t-il, je veux pas qu'il te fasse du mal ...
Les larmes dévisagent la figure éborgné du petit garçon.
Parfois, Touya est jaloux de son plus petit frère. La seule brûlure que celui-ci arbore ne vient pas de son alter, mais de leur mère. Et quand il utilise son alter de feu, les flammèches glissent sur sa peau sans le bruler. Et même si ça arrive, la glace de son coté droit le refroidit.
Oui, dans ces moments ou son alter le devore de l'intérieur, Touya est mort de jalousie contre son petit frère.
Il force, pose ses mains contre le sol et regarde ses bras trembler tandis qu'il se met sur les genoux en s'appuyant sur ses paumes.
- T'en fais pas fréro, fanfaronne t-il en retenant ses larmes de douleur. C'est rien...
Shoto est inquiet, mais ne repond pas. La culpabilité lui tord l'estomac et le moins qu'il puisse faire, c'est faire semblant de croire au mensonge de son frère.

Sur les ordres de son aîné, Shoto se dirige vers la cuisine pour aider sa soeur à mettre la table, et Touya va dans la salle de bain.
Une fois à l'intérieur, il arrache son t-shirt qui couvre ses bras et les plongent sous l'eau froide. Il pourrait demander à Fuyumi d'apaiser sa douleur grace à sa glace, mais sa soeur à n'a jamais eu affaire à ces histoires, et il l'en tiendra ecartée le plus possible.
Quand il regarde son reflet dans le miroir, il ne voit que ses brulures. Des marques rouges qui naissent à ses épaules pour se finir à la limite de ses poignets. ses jambes ont droit au même traitement, et son torse est presque dans le même état.
Malgré ça, les brulures ne sont pas l'aspect qu'il hait le plus dans son physique. Ce sont ses cheveux. Aussi roux et rebelles que le sont ceux de son père. Aussi indisipliné que le sont ceux de l'homme qu'il hait mais dont il veut l'admiration....

À feu et à sang, le passé de DabiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant