Orientation

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Après avoir pansé ses blessures, Touya se rend dans la cuisine ou la table est déjà dressée. Pas un mot n'est prononcé tandis qu'il s'assit en tailleur, à côtés de Natsuo.
Chez les Todoroki le silence est de mise lors des repas... pas seulement pendant les repas d'ailleurs, la moindre parole peut devenir source de conflit et de coups.

- Touya, quand les résultats de l'examen de Yuei arriveront-il ? demande Enji, brisant le silence

Le jeune garçon prend le temps de finir sa gorgée de soupe et se tourne vers son père, évitant de le regarder dans les yeux

- Je ne sais pas, l'école n'a rien précisé à se sujet

- Tu as passé l'examen il y a maintenant 1 mois et demi, tu dois bien être au courant de quelque chose !

Touya baisse encore plus les yeux et ne dit rien, pensant à cette journée ou il était devant l'établissement prestigieux

- Répond moi quand je te parle !

La colère dans la voix de son père le fait sursauter et il le regarde dans les yeux, en essayant de controler ses tremblements.

- L'administrations a plus d'un milliers de demande, se justifie t-il, ça ne devrait plus tarder.

Enji toise son fils avec froideur pendant plusieurs minutes avant de recommencer à manger. Touya réprime un soupir de soulagement, alors qu'Endeavor commence à le sermonner.

- Tu aurais au moins pu passer l'examen réservé aux élèves admis sur recommandation ! Si tu te concentrais sur tes études au lieu de dessiner sans arrêt ! En y mettant du tiens, tu aurais pus devenir meilleur que moi ! Tu aurais pu être meilleur que All-Might ! Heureusement que ton petit frère est là pour redrésser l'honneur de la famille !

Gêné, Shoto ne dit rien et fixe son bol de soupe.
Touya lui sert les poings et se retiens de hurler. Premièrement, cela ne ferait que lui recolter des coups, et surtout il n'a pas été élevé ainsi. Même s'il a envie de hurler, il n'a pas le cran de le faire. Endeavor a vraiment "bien" fait son travail.
Après un repas de famille particulièrement joyeux, Touya s'enferme dans sa chambre.

Dans l'ambiance tamisé de sa petite pièce, Touya sort son carnet à dessins et commence à griffoner les traits de sa mère. Elle l'a toujours encouragé à dessiner, même si ses croquis sont loin d'égaler ceux des professionels. Il s'agit plus d'un moyen d'expression plutôt qu'un projet d'avenir.

Il y a 1 mois, alors que Touya attendais devant Yuei, il a pour la première fois de sa vie désobeï. Il a fait volte face à l'appel de son prénom et s'est balladé toute la journée dans les rues de la ville. Le sentiment d'euphorie qu'il avait ressentie à l'idée de ne pas suivre le chemin que son père lui avait tracé l'a quitté dès qu'il était revenue à la résidence Todoroki.

Depuis ce jour, il vit dans la peur que son père sache ce qu'il a fait. Il va devoir fabriquer une lettre de refus, mais il a encore plus peur de la réaction de Enji quand celui-ci apprendra qu'il n'a pas réussi.
Son fusain se brise sur la feuille de papier, à force de serrer l'objet. Il attrape son téléphone et compose un numéro.

- Salut, bégaille t-il, tu pourrais me rendre un service s'teup ?

- Tu veux bruler ta maison ? ricane son interlocuteur

- Une lettre de Yuei qui dit que je ne suis pas admis dans leur école et une lettre d'admision pour une école, n'importe laquelle.

- Ok... Mais tu m'expliques ?

- Quand on se verras. Tu peux m'obtenir ça pour quand ?

- On se voit dans combien de temps ?
- 3 jours ?

- Ça seras fait ! A plus bruh.

Touya ricane en raccrochant. Juste parler à son ami d'enfance lui redonne du baume au coeur. Un truc que son père n'a pas foiré au moins.
Il lui a présenté ce garçon lorsqu'ils étaient encore petit et depuis ils ne se quittent plus. Enfin, l'un et plus occupé que l'autre alors forcément les rencontres s'écartent un peu.

D'un coup, sans prévenir, il attrape ses avant bras et tombe au sol.

- LA FERME TOUYA ! hurle son père en cognant contre sa porte.

Il râle sans ouvrir la bouche, ne produisant qu'un son abominable et rauque. Il siffle entre ses dents, ses bras le rongeant comme jamais, comme si une multitude d'aiguilles lui transperçaient la peau.

- TU POURRAS TE PLAINDRE QUAND TU SAURAS MAITRISER TON ALTER, FAINEANT !

Il siffle encore plus, sa respiration s'accélérant dangeuresement. Il se met sur ses deux jambes, déboule dans le couloir, manquant de tomber quand il ouvre la porte. Pas de trace de son père.

Il entre dans la salle de bain, vérouille la porte, et fais couler de l'eau glacée dans la baignoire. Il y plonge ses bras, pour finalement y entrer en entier, encore habillé.

C'est vraiment pas bon signe. Qu'il ai mal quand il utilise son alter, il l'accepte, mais pourquoi son corps le brule alors qu'il n'y a pas la moindre trace de flammes bleus sur sa peau ? Pour le moment les brulures se limitent à ses bras et ses jambes, mais pour combien de temps ? Si son père continue à l'obliger à utiliser son alter, cette crise pourrait bien être la première d'une longue série.
Il s'endort dans son bain glacée, qui lui gèlent le torse et lui appaisent les bras.

Que va-t-il faire à la rentrée ? Pas dans une école, il a trop donné. Il pourrait trainer dans les rues, continuer à dessiner ...

Ses cauchemars sont ponctués de fournaises infernales, de claquement de fouets, et de cris de son jeune frêre, pleurant sous les coups de leur père.
Lorsqu'il se réveille, il met longtemps à bouger à nouveau, de la glace s'étant formé autour des parties immergées de son corps. Une fois levé, il se traine dans sa chambre, et s'effondre sur son lit, sa douleur appaisé. Son portable vibre, il tend la main :

"Essaye de dormir bruh ! On avance le rendez-vous à dans 2 jours, ça sera près d'ici là. Fais attention à toi"

Il sourit et se pelotonne dans sa couette toute douce. Heureusement qu'il y a quelqu'un qui prenne soin de lui et qui ne soit pas dans un hopital...
Malgré son coeur plus léger, il s'endort pour retourner dans ses cauchemars.

À feu et à sang, le passé de DabiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant