1 : Kurapika x Lettre

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Cher Léolio,

Comment vas-tu ? Avant de commencer, je tenais à te préciser que je te soutiendrai moralement pour ton entrée à la fac de médecine, ne t'inquiète pas. J'espère que tu pourras fêter ça.

Tu es intelligent, bien que j'ai pu souvent te dire le contraire, et je suis certain que tu atteindras ton but. Tu es fait pour cela, alors courage.

Mais là n'est pas la raison de cette lettre, qui est en réalité une réponse à la tienne.

Loin de moi l'idée de l'idée de me moquer de toi Léolio, je voulais juste te parler sans que des oreilles indiscrètes passent par là.

Dis-toi simplement que ce sera un moyen pour moi de t'avouer certaines choses.

Et pour commencer, je te le dis directement : je vais bien. Ou du moins, mieux que d'habitude. Merci de t'en être inquiété.
Mon travail me prends énormément de temps et je n'ai quasiment jamais le temps de te rappeler. C'est avec désolement que je t'annonce toutefois qu'il m'arrive souvent de laisser passer volontairement tes appels, préférant les laisser sur répondeur. J'espère que tu ne m'en voudra pas, et que tu comprendras les raisons pour lesquelles je ne te rappelle jamais... et ne te réponds pas non plus.

Il faut que tu comprennes une chose : mon travail est plutôt dangereux, je pense que tu le savais déjà. Seulement, un appel peut facilement être tracé jusqu'à l'expéditeur. M'étant fait plusieurs ennemis, j'aimerais qu'ils évitent de te faire du mal, on ne sait jamais. Il ne serait même pas étonnant que mon téléphone ait un mini-capteur dedans.
C'est pourquoi je préfère éviter toute situation qui donnerait l'avantage à des brigands, et ainsi que tu ne sois plus en sécurité : d'ailleurs, même t'écrire cette lettre peut t'être, ou m'être, fatal.

Ensuite, je te remercie profondément de m'avoir exposé ton point de vue clairement.
Tu as peut-être raison, me venger ne me rapportera rien. Trouver les yeux de mes feu frères aussi, bien que c'est quelque chose que je considère comme une nécessité.

Mais comprends-moi, Léolio. Il faut que j'accomplisse... toutes ces actions, c'est pour l'honneur de mon clan. Détruit par la Brigade Fantôme, mes frères n'ont jamais pu voir une vie en dehors de leur village. Ils en rêvaient pourtant.

Tout, tout ce qu'ils avaient, possédaient, pensaient, leur ont été arrachés, aussi violemment fût-il. Comment ne peux-tu pas te sentir en colère en constatant ça ?

... Comment ne veux-tu pas penser à redonner la clarté à ton clan, en déduisant ceci ?

Je t'avais dit que je n'avais réussi à survivre ce jour-là que parce que la chance m'accompagnait ? Je n'étais pas au village. J'étais parti chercher un médecin pour un ami, qui, tu t'en doutes, fut également assassiné ce jour-là.

Les remords m'accablent, me pèsent, me rongent jusqu'à l'intérieur de moi-même. J'aurais dû être présent, ne penses-tu pas ? Peut-être aurais-je réussi à défendre quelques uns de mes frères, mes parents, à les cacher, pour qu'ils puissent survivre ensemble.

Ou alors, je serais tombé raide mort avec eux, et ça aurait été sûrement  mieux comme ça.

Vraiment, j'aimerais bien savoir comment tu fais pour rester aussi calme, Léolio. Si tu as une idée, dis-la moi.  

Oh, je ne me moque pas de toi, tu sais ? En réalité, j'aime beaucoup tes intentions envers moi. Ça me fait vraiment plaisir, mais ça me rend triste en même temps.

Mêle-toi de tes affaires, Léolio. S'il-te-plaît, arrête. Pourquoi insistes-tu autant ? Je ne veux pas te voir mêler à des affaires louches sans même que tu ne t'en rende compte.
Léolio, tu ne vois pas que tu parles avec un criminel ? J'ai du sang sur les mains, contrairement à toi. Pourquoi es-tu si naïf ? Tu sais, j'ai vraiment envie de vous revoir, Gon, Killua et toi. Je voudrais encore vous toucher, vous voir, rire, vivre... Mais je n'en ai juste pas le droit.

Je te parle en tant qu'ami, Léolio : arrête d'essayer de me voir, ou de m'entendre. Ne m'appelle plus. La seule chose que tu accomplis en faisant cela... je l'ignore. M'enfoncer, je crois.

Tout cela m'amène à te dire pourquoi je ne réponds réellement plus à tes appels. Ce n'est pas l'envie qui manque, mais... j'ai peur de ce que tu pourrais me dire au téléphone.

Ta gentillesse me perturbe. Je sais ce que tu diras si je décroche : "Kurapika, où étais-tu pendant tout ce temps !? Pourquoi tu ne m'as pas rappelé ? T'es toujours dans la mafia ?"

Et je sais également que je n'aurais pas le courage de te répondre. Ni de te regarder en face.

Tu me détournerais de mon objectif, c'est-à-dire venger le déshonneur qu'a subi ma famille. Tu commencerais par me parler, peut-être tu m'engueulerais, tu me frapperas sûrement. Et puis tu me prendrais dans tes bras, j'en suis certain. Je ne serais jamais assez fort pour te repousser, et sûrement pas après tout ce temps.

Alors s'il-te-plaît, arrête. Ta gentillesse me tue, malgré toute l'amitié que j'éprouve pour toi.

Sinon, je te souhaite encore une fois, beaucoup de courage pour ton entrée dans cette fac. Les examens sont pour bientôt, alors ne te décourage pas !

Bonne chance. Ne réponds pas à cette lettre.

Kurapika.

P.-S : Ne montre cette lettre à personne, on ne sait jamais. Je compte sur toi. Et passe le bonjour à Gon et Killua. Je t'aime.

Recueils de LéoPika (Léolio x Kurapika)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant