1Je faisais la gueule !

165 7 7
                                    

Ma mère avait osé me réveiller à 10 h !
Un samedi !
Sachant que je me suis endormie il y a à peu près 4-5 heures, vous sentez la douille.
Je souffre.
Je veux mourir.
Je meurs.
Bleuargh.
Je suis morte .

-Claire ! Habilles toi, on part dans 30minutes.
Ça c'est ma mère .
- Sa race... je marmonne en me levant.

Je descend l'échelle de mon lit avec difficulté, car j'ai réussi à me défoncer me genoux en tombant dans la cour de récré mercredi. Maintenant j'me tape une attelle et un mega hématome de la mort qui tue.
J'aime ma vie.
Vraiment beaucoup.
J'aime aussi le sarcasme.

Je choisit une chemise et un jean noir. Je vais dans la salle de bain. À marcher sur la pointe de mon pied gauche, je dois avoir l'air d'une demeurée.

Après m'être habillé et avoir coiffé mes longs cheveux châtains lisses, je descend manger.
Crêpes.
Et Nutella.
Toute.
Ma.
Vie.
BOUFFE.

Je m'empiffre . Je sais, je suis une porcasse, mais c'est bon bordel !
Après m'être brossé les dents, j'enfile un manteau et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles.
Le rock agresse mes tympans et me détend .
Je sors dans la rue accompagnée de mon père et de ma mère. Ma sœur est restée à l'intérieur, évidemment quand on révise pour le bac, on est débarrassée de sortie en famille !
La chanceuse !

Je fais actuellement la gueule .
Lorsque je remarque un collier magnifique .
C'est une chaîne argentée abîmée ornée d'une croix elle aussi argentée, qui semble enroulée dans un rosier, lui aussi de couleur argentée avec quelques minuscules faux diamants pour donner de l'éclat .
C'était un chef-d'œuvre.

Je retire un de mes écouteurs et demande à ma mère si elle peut me l'acheter.
Elle le regarde quelques minutes avant de me répondre .

- Non ma chérie, c'est de mauvais goût .
C'est vrai, elle est ses goûts de petite bourgeoise !
- Mais maman, je le trouve magnifique !

- Non . Si tu veux un collier, on ira chez un vrai bijoutier .
- Mais oui ! Bien sûr ! Tout ce qui n'est pas à ton goût est moche, inutile et de mauvais goût ! C'est vrai, j'avais oublié !

Ok, je fais bien plus que la gueule maintenant.
Mes deux écouteurs dans les oreille, le son à fond. Je fusille du regard toutes les personnes osant me fixer dans les yeux .
Mon regard est plein de colère de frustration et de rage.
Mais soudain, mon regard brun en rencontre un vert.
Un vert d'émeraude .
Ces yeux l'hypnotisent, j'oublie immédiatement ma colère .

Tout disparaît autour de moi, ma poitrine se remplit d'air, une bouffée de chaleur et de joie de traverse .
Je m'empourpre en baissant les yeux, gênée .
Mais quand je relève mes yeux, le regard d'émeraude à disparut.
J'ai beau le chercher partout, je ne le retrouve plus.

- Claire ! Ma mère cris en me saisissant Le Bras.
- Ça fait cinq bonnes minutes que je t'appelle ! Avance ! Et arrête de secouer la tête les gens vont te prendre pour une folle bon Dieu.

Ah oui ! Dieu parlons en !
C'était quoi ça ?
....
...
...
...
J'avoue que j'apprécierais une réponse .
....
...
...
...
...
Vraiment pas ?
...
...
...
...
...
C'est bon, laisse tomber !

Nous finissons par rentrer à la maison, la semaine passé sans aucuns signes du regard émeraude .

Le samedi, je sors de mon lit à midi.
C'est les grandes vacances et je suis heureuse.
Ma mère m'attend dans le salon.
Elle me dit bonjour en me serrant dans ses bras et je fais un bisou sur la joue de mon père qui se mate une série de vikings.
- Ma chérie, j'ai quelque chose d'important à te dire.
- Mmh ?
Ouais, je suis pas très bavarde quand j'ai une crêpe dans la bouche.

-On va déménager à Québec au Canada pour la fac de ta sœur.
Je m'étouffe avec ma crêpe .
Une fois la crise d'étouffement passée, je lui répond.

- Mais pourquoi elle y va pas seule ? On habite ici depuis quatorze ans ! On va pas partir seulement parce que madame à peur de se retrouver seule !

-Ma chérie, ce n'est pas discutable, on a déjà acheté la maison.

Les larmes me montent aux yeux.
Comment peuvent-ils faire ça !?
C'est dans cette maison que j'ai grandi !
C'est la que j'ai vu pour la dernière fois mon grand père !
Et ma grand-mère !
Et vous voulez aussi que j'abandonne mes amis pour le bonheur d'une fille de 18 ans capricieuse !?
Mais bordel de merde !

Les larmes dévalent mes joues, je suis accroupi sur le sol de la salle de bain.
J'en peux plus ! Elle a toujours tout et moi je subis !

J'ai passé le reste de la journée à pleurer dans ma chambre .
Je n'ai pas mangé .
Je n'ai même pas faim .
Je n'ai envie de rien.
Même plus de dessiner .
Même plus de chanter ou danser.
Juste de pleurer.
Mais je n'ai plus de larmes.

Une fois dans mon lit, je pars et cauchemarde. Et si les élèves de mon nouveau lycée de m'acceptaient pas !?
Et s'ils me trouvaient trop bizarre ?
Je me fais alors une promesse.
Je n'irai vers personne là-bas. Si quelqu'un veut me parler, il le fera. Sinon, je resterai seule.

Je me réveille à 6h.
Je décide de faire mes valises .
Nous partons dans une semaine. Ma mère m'a prévenue par message.
Je souffre, de savoir que je vais bientôt quitter tout ce que je connais.

...
...
...
Une semaine plus tard.

Nous voilà à l'aéroport, nous sommes entrain d'embarquer.
Je n'ai quasiment rien mangé de la semaine, simplement le strict minimum.
Je n'ai même pas eu le courage de dire au revoir à mes amies.
Je leur ai simplement dit que je partais pour les vacances.
Je déteste les mensonges mais je n'arrivais tout simplement pas à le leur dire.

Je demeuré éveillée durant les douze heures de trajet.
Ma musique dans les oreilles, je récupérais mes valises. J'attendais que mon père ait récupéré les siennes, quand je crus voir un éclat d'émeraude .
Je me tournais précipitamment, je le cherchais.
Mais il ne pouvait être la.
Impossible.

- Claire, tu viens ?
Me dit mon père, ayant trouvé sa valise et se dirigeant vers la sortie avec ma mère et ma sœur.
Je les suivis et essayant s'oublie cet éclat d'émeraude .
Et de me convaincre que ce n'était qu'une hallucination.

À ce moment-là, la jeune fille n'avait pas remarqué le regard émeraude dans son dos, qui détaillais tous ses faits et gestes. Une lueur de de joie et d'espoir faisant scintiller les deux pierres précieuses vertes.

Il l'avait retrouvé .

Son âme sœur .

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Alors ? Ça vous plaît ?

Emerald eyes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant