Avis de tempête

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- Liz passe moi mon téléphone s'il te plaît !

J'hoche la tête en attrapant l'objet rectangulaire posé à même le sol à ma droite. Je le tends ensuite lassement à ma meilleure amie, bien trop surexcitée pour moi.

- Tiens, fais plus attention à tes affaires imbécile..., soupirais-je.

- Yah ! S'offusque t-elle faussement.

- Elle n'a pas tord ceci dit, rajouta l'homme assis à ma gauche en haussant les épaules.

Mon amie le dévisage en lui faisant les gros yeux, l'air encore une fois faussement vexée, alors que lui souriait avec arrogance. Je les regardais de loin, sur la réserve face à ce spectacle auquel j'aurais préféré ne jamais assister.

- Toi aussi tu t'y mets ?! Espèce de traitre !

Elle se leva brusquement, la main en l'air dans le but de le tapper gentiment quand il écarta soudainement sa main et prit le corps de mon amie dans ses bras.

Elle fut surprise mais il ne lui laissa pas le temps de réagir qu'il posa ses lèvres sur les siennes. Je tournais la tête par gêne, je me sentais de trop.

Le baiser dura longtemps, du moins assez pour que j'ai le temps de me poser pour une énième fois cette même question : qu'est-ce que je fais ici ?

Mon amie finit par se décoller de son copain les joues rougies, tandis que lui ne semblait pas vraiment gêné. "Sûrement en avait-il l'habitude", pensai-je avec animosité.

- Je vais chercher à manger, dis-je en me relevant pour fuir la scène.

Je n'attendis pas leur réponse que j'avais déjà passé le pas de la porte. Je descends ensuite doucement les escaliers, ne jugeant pas utile de me presser, ou n'en ressentant tout simplement pas le besoin.

Une fois arrivée dans le salon je me dirige vers la cuisine ouverte, ou plus précisément vers les placards que je commence à ouvrir.

Seul le son de la voix du journaliste à la télévision du salon animait la pièce. J'étais cependant trop occupée à chercher de quoi me nourrir pour pouvoir comprendre de quoi le flash info de 17h40 parlait.

Ma langue claque contre mon palais, et j'abandonne les bras ballants. Pas grand chose dans ces foutus placards, alors que mon ventre criait famine. Je me rabats donc sur le frigo, priant pour qu'il reste quelques aliments de nos dernières courses, qui remontaient à deux semaines auparavant.

Neewa devait les faire aujourd'hui, mais a bien évidemment préféré inviter son copain dans notre - je précise - chez nous, insistant bien pour que je fasse connaissance avec lui.

Un râle plaintif passe la barrière de mes lèvres quand je m'aperçois que le frigo est vide. Je n'avais en main que de pauvres raisins secs qui traînaient dans un des placards.

Résignée, je sors de la pièce en laissant derrière moi la voix accentuée du journaliste. Je grimpe les marches une à une, peu pressée de retrouver ma meilleure amie sous le charme d'un homme auquel je ne faisais pas confiance.

Je lui avais plusieurs fois fait part de mes impressions quant à lui, mais elle n'avait jamais voulu m'écouter sous prétexte que je n'avais jamais été en couple et donc que je ne comprenais pas ces choses là.

Nuit d'Orage /P.Jm [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant