μ Flashback //7:49 a.m μ

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22 décembre :

La lumière montante, celle du matin brumeux, presque honteux de la nuit et ses étoiles, aveugle Thomas.
L'ombre de ses bouclettes rebondit contre le macadam froid où ses pas résonnent sans hâte. Le visage fin du garçon est marqué par des cernes traînant jusqu'à ses pieds. Il semble las, du monde sans doute, de ses pensées, de son corps. Les trois n'en font qu'à leur tête, ce qui laisse Laink dans un tourbillon désagréable d'amertume et d'inertie. Ses doigts rentrent dans la poche ventrale de son hoodie, lui procurant une vague de chaleur dans toute son enveloppe, ils les entremêlent, tel un enfant surpris en plein délit.
Réagir à l'avance sur ce qu'il va se passer.
Il aperçoit son immeuble, quelques mètres plus loin, une vague d'appréhension le prend aux tripes, le frappe à la gorge, rendant ses pensées malades... Et pourtant, il reste neutre, rien dans ses yeux, son visage semble lisse, il n'est plus qu'une pâle copie de Thomas.
Rester neutre.
Les pas du bouclé ralentissent, freinent. Il ne veut pas arriver à destination, Terra ne lui a pas dit, mais il a senti quelque chose dans son cou et il doute que ce soit un simple coup.
Ses joues froides rougissent, prenant une jolie teinte rosée.
Oh que non, il ne veut pas arriver.
Et pourtant, il est enfin là, devant ce grand bâtiment gris aux murs rêches et à l'air d'asile qui lui sert d'habitation. Il est devant la sortie de secours, le purgatoire, parce que Thomas doit expier ses fautes. Il doit arriver à se contenir, ne pas pleurer, ne pas crier, ne pas montrer ses émotions, rester sur sa face froide et cynique.
Mais c'est un masque difficile à porter et ses jambes frêles le lâchent plus d'une fois alors qu'il tape le code.
Inspire, expire, c'est le seul mot d'ordre.
Sa tête se tourne une dernière fois sur le ciel qui ne lui rend plus qu'une faible lumière gênée, le faisant cligner des yeux. Deux nuages du ciel s'évaporent dans sa pupille alors qu'il reprend difficilement sa marche jusqu'aux escaliers.

•°•°•°•

Une clef qui tourne dans la serrure, un raclement très léger sortant du gosier du bouclé et il observe la pièce qui semble ne pas avoir bougé.
Tout est à sa place, sa veste toujours nonchalamment posée sur le porte-manteau du vestibule et le chat toujours posé contre l'étagère, rien n'a changé dans ce couloir depuis la dernière fois où il y a posé sa moue boudeuse...
Sauf peut-être la furie rousse qui l'attend de pied ferme, le faciès encore trop flou pour y distinguer la moindre colère, mais l'aura si puissante qu'elle pourrait coucher à ses pieds n'importe quel démon.
Inspire, expire, inspire, expire, inspire, expire-
Son pas douloureux s'avance sur le parquet :

"Salut, Aurore."

Phrase de trop, ou bien phrase de peu, cela semble fâcher la dénommée Aurore.

"Salut ? Salut ?! Tout ce que tu oses me dire après être parti te bourrer la gueule avec tes potes sans me prévenir ?"

Son timbre de voix clair monte peu à peu dans les aigus, ses doigts fins se serrent à en faire blanchir ses phalanges.

"Tout c'que tu trouves à me dire alors qu- oh."

Ses yeux amandes se baissent dangereusement vers le cou tendu du garçon, devenu silencieux pendant cet éclat de voix, il hésite à reprendre, à lui expliquer, à se faire pardonner et à tout recommencer. Mais étrangement, cette idée est balayée, elle fond dans la peinture de deux yeux bleus remplis de luxure. Son esprit chasse cette envie, son regard totalement neutre est traversé par une émotion.
Ne bouge plus, dis rien, tout s'passera bien pour toi.

"Qui t'as fait ça ? demande-t-elle d'une voix froide, haineuse et pourtant tremblante, Dis-moi Thomas, qui est la pétasse qui t'as marqué ?"

Ce dernier soupire, titube, s'adosse à la porte et se laisse couler contre.
Si tu parles, tu dis pas la vérité. Mens. Pour son bonheur.

Mais Laink pense trop au bonheur des gens, au bonheur de ses copines. Il est soucieux d'elles puis se lasse. Alors il attend, il attend que ça passe, que la petite flamme qui luisait lui soit allumée avec autre chose qu'un briquet bon marché. Il veut qu'on foute de l'essence sur son cœur avant d'y mettre le feu.
Deux orbes bleues prennent place dans sa tête, ses oreilles bourdonnent d'une voix grave et moqueuse, non de celle aiguë et douce de sa conjointe.

La jeune fille trépigne, partagée entre la colère et la tristesse. Son amant s'est fait toucher par une autre que lui, même s'il était soûl, elle voit mal comment pardonner ce geste. Pourtant, son cœur lui dicte de passer outre, d'ignorer ses blessures ouvertes en attendant qu'elles cicatrisent, de refaire le chemin en sens inverse avec lui pour voir où ils se sont plantés.

"C'était pas une pétasse. J'ai couché avec mon meilleur ami."

En dix mots, les faibles fondations d'avenir se sont écroulées. En trois secondes soixante sept, un petit con à bouclettes à réussi à détruire cette fille rousse habituellement pleine de vie et d'entrain. Les yeux pétillants de malice sont maintenant pétillants de larmes. Une à une, elles s'écrasent au sol, gouttes de pluies du passé.

Elle a mal, Aurore a mal et Thomas ne bouge pas, il ne bouge plus. Le bouclé semble avoir perdu la vie, la tête appuyée contre l'étagère blanche. Seul son torse se soulevant dans un rythme à la limite de l'inquiétant prouve qu'il survit.

Aurore a mal et le monde s'en fout royalement, pourquoi la Terre ne s'est-elle pas arrêtée ? Pourquoi les astres n'ont pas abattus leur courroux sur leurs têtes ?
P

ourquoi s'obstine-t-on à aimer leur putain de couple entre ces deux-là ?
Aurore a mal et Aurore est en colère. La douleur la plie, l'assoit, la couche au sol. Mais elle ne pleure plus, non.
Aurore est forte.

Aurore est si forte qu'elle se lève, déplisse sa jupe d'un revers de main et arrange ses cheveux, elle fait le tour de ce qui était son appartement et réuni le plus d'affaires qu'elle peut. Elle fait semblant de ne pas remarquer que Laink la suit, masque tombé et douleur sourde aux tempes.
Comme elle hait ce surnom.
Dignement, elle marche. Regarde droit devant, prend le couloir où ses larmes gisent encore, ouvre la porte. Pourtant, quand elle prend la parole, sa voix tourbillonne, prend des montagnes russes, passe par le haut et par le bas.
Toujours est-il que sa réplique a du cran.

"Joyeux Noël, Thomas."

La porte claque et le corps frêle du jeune homme s'effondre dans le canapé.

{1107 mots}

•°•°•°•

COUCOU LES NAMIS

(Intro d'merde comme d'hab')

J'ai l'impression que cette fin est bâclée, jsp vous

Brefons, les gens qui lisent ce truc, vous êtes beaucoup trop gentils roh la la (⺣◡⺣)♡* mon cœur explose à chaque fois <3

Je sais paaaas non plus si vous avez bien ressenti tout c'que j'voulais ehejsjw

J'me barre deux jours et je crois pas qu'y ait de wifi donc je serai pas là T°T

Sinon, j'vous aime.

L'heure BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant