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Je me sentais mieux. Tim n'était pas Timothé mais il était incroyablement gentil avec moi, cela me faisait beaucoup de bien.

A la fac, je ne suis pas retournée m'isoler entre deux cours, je n'en ressens pas le besoin. Mario et Lara ont aussi l'air content de me voir dans cet état. Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de penser au fait que cet instant de joie ne va pas durer.

Je n'ai pas revu Tim depuis qu'il m'a offert un café. Je n'arrête pas de penser à sa main dans la mienne et à quel point cette chaleur était rassurante.

Ce soir, il fait doux et je me sens bien. Mario et Lara sont sortis pour aller à une soirée. Je ne me sentais pas du tout de les accompagner.

Je prends mon casque et décide d'aller me poser au parc pour lire. Je m'assois sur mon banc habituel et jette un léger coup d'œil au café. Il n'y a plus aucun client, il semblerait qu'il soit en train de fermer. Pourtant, je ne vois pas Tim.

Je me mets à lire, du son dans les oreilles mais avec la nuit qui tombe, il m'est de plus en plus difficile de percevoir les mots. Je me tourne vers le café qui cette fois-ci est totalement éteint. Je sursaute lorsqu'une ombre se poste devant moi. J'enlève mon casque, en posant une main sur mon coeur fragile.

– Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

Tim s'assoit tout proche de moi, en allumant une cigarette. Je ne le perçois que très peu dans la pénombre. Il reprend:

– Tu lis quoi ?

Je lui montre la couverture.

– Un livre pour la fac.
– Fac de lettres ?
– Comment tu sais ?

Il hausse les épaules sans rien dire de plus. Un silence s'installe un moment, puis il se met à soupirer.

– Tu as l'air triste Mia. Je ne parle pas spécialement d'aujourd'hui, non, car c'est bien la première fois que tu parles autant, mais au café, quand tu me parles, tu as l'air effrayé des personnes qui t'entourent. Je te vois tu sais, quand tu es assise sur ce banc. J'attends tous les jours de te voir t'asseoir ici.

Mon corps se réchauffe immédiatement et mes joues se mettent à rougir.

– Si je devais t'expliquer pourquoi je ne vais pas bien, il faudrait remonter loin dans de beaux souvenirs devenus douloureux...

Il se tourne vers moi.

– Mia, tu es si belle, aussi belle et encore plus belle qu'avant. Si tu savais à quel point je m'en veux d'être parti Mia.

le plus beau des souvenirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant