Ce fut un charmant grincement de métal qui m'éveilla.
Je me relevai en sursaut à ce bruit, car pendant un instant, les événements de la veille n'avaient pas encore attaqué mon cerveau. Je me pensais chez moi, sur mon lit, et toutes les sensations désagréables qui m'entouraient ne ressemblaient pas à celles de ma chambre. L'humidité, la dure planche de bois, la voix peu familière venant me hurler de me lever...
Mon coeur battait à vive allure, et il me fallut quelques secondes pour retrouver la notion de réalité. Je n'étais pas chez moi, pas dans mon monde. Je tournai mon visage vers un homme visiblement irrité, et le reconnu dans la pénombre de par sa taille peu impressionnante.« Tu pourrais répondre quand je te parle, gamine. »
Je ne su tout d'abord pas comment lui répondre. J'avais une irrépressible envie de lui crier dessus à mon tour pour m'avoir réveillé de la sorte, mais l'adrénaline s'effaçant peu à peu me rendait muette.
« Allez, lèves-toi on a pas toute la journée. » il entoura mes poignets de lourdes menottes de fer, et tira sur la chaine pour me mettre debout.
Mon regard jongla entre les anneaux me tenant prisonnière et le Caporal.
« C'est une blague? Vous me menottez carrément? »
Il tira une nouvelle fois sur la chaîne, et me forca à le suivre hors de ma cellule.
« On est jamais trop prudents, j'ai aucune confiance en toi. »
Il me fit remonter des escaliers, toujours lui devant et moi essayant de suivre son rythme rapide. Il n'avait pas de grandes jambes, comment est-ce qu'il allait si vite?!
Une question fondamentale me vint à l'esprit, et j'osa l'exprimer.Je me raclai la gorge « Où m'emmenez-vous...? »
« En corvées. »
« Quoi?! »
« Tu vas nettoyer le QG aujourd'hui. »
J'en étais abasourdie. Il allait me faire travailler?!
« On était pas sensés aller à Sina pour prouver mon innocence?! »
« Erwin est occupé aujourd'hui, on ira demain. Maintenant, fermes-la et avance. »
Je déglutis difficilement et scellai mes lèvres. Il m'intimidait énormément, même avec ce ton calme et froid. Je vint à me demander pourquoi j'étais si polie avec lui en le vouvoyant, tandis que lui ne se gênait pas pour me demander de me taire très explicitement. Puis, je me souvint de sa menace de la veille, et chassai toute envie de faire l'insolente.
Il m'avait mené à travers des couloirs sans fin, jusqu'à une pièce où reposaient toute une panoplie d'instruments de nettoyage. Il me jeta dans les bras un balais, un sceau, des savons, et j'essayai tant bien que mal de tout rattraper malgré le peu d'envergure que j'avais à cause des menottes.
Je le vis fouiller dans une sorte de coffre rempli de tissus, avant de conclure ses courses par ce qui ressemblait à une robe.« Tes habits sont clairement pas normaux, alors tu vas te changer rapidement histoire de pas attirer l'attention. »
« Quoi? Ici? » je jetai un oeil autour de moi, et ne voyais aucun endroit où je puisse enfiler cette tenue en toute pudeur. Très vite, je vint a redouter qu'il ne me demande de me changer devant lui. Je le fixais avec de grands yeux apeurés, attendant la suite de ses ordres.
Il s'approcha de moi, et je fis un pas en arrière. Il était hors de question que je me déshabille en sa présence. Je le vis soupirer, et alors que je m'attendais à un tout autre geste, il libéra mes poignets de leur prison.« T'as deux minutes. » et avec ceci, il sortit de la pièce en refermant la porte derrière lui.
Je me retrouvais là, avec le coeur battant, les bras chargés, et deux minutes pour enfiler cette tenue. J'expirai un bon coup, reprenant mes esprits, puis déposai tout ce que je tenais au sol. Dépliant le tissus, j'en observa les détails. La robe était très simple, d'un blanc presque gris. Elle ne semblait pas neuve, mais pas vieille non plus. Une balance entre propre et sale, probablement lavée mais inutilisée depuis longtemps. À contre-coeur et avec la peur que la porte ne s'ouvre à un moment critique, j'enlevai mes vêtements, et me changeais en vitesse. Elle était en effet très longue, on ne voyait dépasser que mes chevilles, et les manches menaçaient de cacher mes paumes. J'enfilai les sandales qu'il m'avait donné, renonçant à mes Doc Martens favorites avec un pincement au coeur. Je resserrai les noeuds de la taille et des poignets, et sursautai à nouveau quand j'entendis la porte s'ouvrir en fracas.
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Universe || Levi x Reader (en pause)
Fanfiction"T'es qui?" "Comment ça j'suis qui? VOUS vous êtes qui?! Pis j'suis où, et pourquoi vous êtes habillés comme dans un donjon SM?" "Un donjon quoi?" Que faire quand on se retrouve perdu dans un univers qui n'est pas le notre? *** • cover dessinée par...