Chapitre 12 : Dernier Espoir

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Je m'étais retrouvée à sprinter de toutes mes forces, emportée par une puissante adrénaline suite à la légère menace de mort indirecte que j'avais reçu.

« Arrêtes-toi! » j'entendis dès mes premiers mètres la voix des trois hommes me courant déjà après, ôtant tout doute sur le fait qu'ils m'aient reconnu ou non.

J'entendis très distinctement les pas précipités me suivre dans ma course frénétique, et mon coeur battait à présent plus fort qu'il ne l'avait jamais fait avant. Mon cerveau était trop paniqué pour réfléchir correctement, alors je fis la chose la plus logique à laquelle je pouvais penser à ce moment-ci : regagner les allées principales. Je repris alors le mêmes rues qui m'avaient éloignées de la place, et retrouvai celle-ci en quelques longues secondes seulement. Je n'avais pas le temps d'écouter les interpellations qu'ils m'envoyaient ou de regarder si ils me rattrapaient ou non. Tout ce que je savais, c'était que je n'allais pas pouvoir les semer si facilement et que j'allais bientôt être à court d'énergie si je continuais de courir à cette allure. De plus, ils étaient sûrement des hommes entraînés, alors mes secondes étaient comptées. La seule chose que je pouvais essayer de faire, c'était les perdre (ou tout du moins les ralentir) parmi la foule.
C'était ce que je m'affairai à faire dès mon arrivée en place centrale. Par chance, il y avait toujours autant de monde, et je prenais le soin de prendre les passages les plus exigus dans les foules, empruntant les allées les plus bondées et me faufilant entre les personnes outrées par mon comportement. Une jeune fille comme moi glissait bien mieux et plus aisément que trois grands hommes, et cela eut au moins le mérite d'agrandir considérablement l'écart entre nous. Je risquai alors un petit regard en arrière, et fut quelques peu soulagée quand je vis qu'ils perdaient de la vitesse et avaient du mal à garder le rythme et à ne pas rentrer dans les passants. Je repris exactement la même allée où j'avais interrogé le marchand, la remonta jusqu'où j'avais échangé mon collier contre des vêtements, et, guettant en même temps l'horloge du clocher, constata que l'heure et demi était déjà passée d'une dizaine de minutes. Je su alors que Levi et les autres étaient sûrement déjà reparti vers les écuries à l'entrée de la ville, et après un calcul rapide comprenant le temps de trajet entre les écuries et l'atelier, je me décidai à tenter le tout pour le tout et à me rendre là où la petite troupe devait arriver dans quelques minutes seulement. Il allait falloir entre temps que je sème les trois cons derrière qui allaient sûrement être rejoins par le reste, et que je retrouve le chemin. Après un autre rapide regard en arrière où je les aperçu parler dans un sorte de talkie-walkie, signifiant sûrement que plus d'hommes en noir allaient venir à ma rencontre, je me décidai à tourner brutalement dans une fine rue adjacente, dans une tentative de les perdre. Visiblement, cela ne marcha que pour quelques secondes, car ils n'hésitèrent que peu de temps avant de trouver vers là où j'étais passée. C'était là le moment d'utiliser un peu plus d'énergie en tournant dans les passages les plus exiguës tout en tentant de garder la direction qui me semblait être juste. Malheureusement, ils semblaient toujours me suivre, et maintenant qu'il n'y avait plus la foule pour les ralentir, ils regagnaient grandement du terrain. Il fallut donc que je reprenne les rues bondées, et que je gagne du temps. Une fois de plus dans l'allée principale, je me maudis par avance de ce que j'allais faire, mais c'était une de mes seules solutions. Sur mon passage, je renversai alors caisses et tonneaux derrière moi, de sorte à ce que les hommes en noir se les ramassent. Je récoltai bien quelques insultes des civils et des marchands, mais là était la dernière de mes préoccupations. Je commençais sérieusement à fatiguer mais je touchais bientôt au but : au loin, je pouvais voir la sortie très clairement. J'entendais encore vaguement les interpellations de mes poursuivants, et par là pouvait me rendre compte qu'ils me rattrapaient rapidement. Malgré moi, je ralentissais.
Les écuries étaient bien dans mon champ de vision, et je pu remarquer devant un petit groupe de personnes sur leur chevaux. Ils devaient être six et je devinai qui ils étaient assez rapidement, même sans totalement les discerner dans ma panique. J'avais bien calculé mon coup, visiblement. Eux aussi m'avaient sûrement reconnu, puisque en me voyant courir comme une dératée poursuivie par un groupe d'hommes bizarres et énervés voulant clairement ma peau, je vis l'un galoper à ma rencontre. Je tendis une main quand il arriva près de moi, et dans son demi tour, il saisit mon bras et me hissa avec force derrière lui avant de repartir vers le reste du groupe.

Universe || Levi x Reader (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant