Chapitre 14 : Intrusion

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Ils avaient presque dégondé la porte en l'ouvrant de leur pied, leurs mains étaient déjà occupées par des armes que l'on trouvait uniquement à mon époque, et ils n'avaient pas l'air d'avoir presque démoli le bois pour se faire une raclette avec des soldats. Ils ne braquaient pas encore leurs pistolets sur nous, mais la panique m'avait déjà envahie : ils avaient réussi à me retrouver malgré tout, ayant sûrement reconnu le blason du Bataillon sur les uniformes quand je m'étais enfuie avec Levi et les autres, la dernière fois.
Leurs yeux cachés par leurs opaques lunettes parcouraient la pièce à ma recherche, et je n'eu le temps de me remettre de mon choc qu'une main vint abaisser soudainement ma tête en dessous de la table dans un effort pour me cacher. J'avais terminé complètement pliée en deux, à moitié sous la planche, à moitié sur le banc, et je relevai alors les yeux vers la personne qui maintenait encore ma tête. Les réflexes surhumains de Levi m'avaient visiblement sauvé la vie, il regardait les intrus tout comme le reste de la pièce, elle-même devenue bien silencieuse. Je pris la petite pression sur mon crâne qu'il infligea comme un feu vert pour me placer correctement à l'abris des regards, sous la table, et je rencontrai pendant un fragment de seconde son regard froncé par ses fins sourcils, signe de sa concentration.

Le silence avait bien duré de longues secondes, nulle n'avait osé prendre la parole devant l'inhabituelle et brutale irruption qu'avaient causé ces étranges hommes. Mon coeur battait aussi vite que la fois où j'avais couru dans toute la ville pour leur échapper, et la maintenant familière sensation de peur découpait ma respiration en expirations saccadées. Ce calme trop long précédait la tempête, la tension dans l'air était si palpable qu'on aurait presque pu l'observer à l'oeil nu. Chaque seconde passait comme une demi-heure et je n'osais presque respirer de peur que ma terreur ne se fasse entendre dans le calme assourdissant. Une goutte de sueur froide longea le long de ma nuque.
Je devinai qu'ils avaient fini leur immobile tour de salle quand une voix rauque et inconnue se manifesta pour briser la glace. « (t/p) (t/n). » fut tout ce que l'un d'eux prononça, et mon souffle se coupa instantanément. Les choses se matérialisaient, la menace avait placé un nom sur sa proie, mon nom. Elle était venue me chercher.
Comme toute réponse à ce simple prénom, le banc sur lequel j'étais précédemment assise grinça et je ne vis que des bottes se déplacer en direction de la source du chaos silencieux. Par un interstice entre les pieds de la table et les jambes des attablés, je pu placer une image sur scène se déroulant sans craindre pour ma vie -ou moins, pas autant qu'à découvert- : Levi avançait à pas confiant vers ce groupe d'hommes, seul, mais d'une démarche qui ne laissait place à aucun doute quant à sa détermination. Tous les témoins y compris moi le suivaient des yeux, redoutant un quelconque éclat de verre dans la discussion qui allait prendre place d'une seconde à l'autre. Il s'arrêta finalement à quelques mètres d'eux avant de croiser les bras, comme pour bloquer le passage de son aura plus qu'intimidante.

« Vous allez commencer par dire qui vous êtes et ce que vous foutez là, ainsi que comment vous êtes entrés ici. » de mon point de vue, il était de dos, presque de trois quart, mais je pouvais sentir toute la noirceur de son regard se répandre dans l'atmosphère par les mots qu'il venait de prononcer

La pièce demeura silencieuse quelques instants de plus, les hommes en noir s'échangeaient quelques regards, comme prenant une décision sans émettre un son. Finalement, un d'eux se tenant au milieu du groupe avança d'un pas et se démarqua du groupe en prenant la parole. Je fus presque surprise en entendant une voix humaine et non une voix artificielle robotique. Il avait une apparence des plus banales qu'il soit avec ses cheveux bruns plaqués en arrière et sa carrure moyenne : aucune particularité physique pouvant réellement faire la différence avec les autres, accentué par ces lunettes noires cachant une partie de son âme, et l'éventualité qu'ils ne soient que des clones me parvint à l'esprit.

Universe || Levi x Reader (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant