Chapitre 5 : Promenade en ville

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J'avais réussi à trouver par terre une pièce de monnaie en cuivre, et avais acheté un pain de la taille d'une main. Les gens du Bataillon ne m'avaient pas nourri depuis que j'étais arrivée en plein milieu de cette plaine, la veille, alors pour combler ma faim j'avais misé sur la chance. Mine de rien, elle m'avait sourit. J'étais alors là, déambulant dans les rues se vidant progressivement, avalant mon unique repas en scrutant les environs, tandis que le soleil commençait à se coucher. Personne ne m'avait retrouvé en ces quelques heures après mon évasion, et je ne me souciais pas trop de me promener au grand jour. Cette ville dans laquelle je m'étais retrouvée après presque une heure de marche en sortant de ma prison me paraissait assez grande et peuplée pour m'y fondre sans avoir à me cacher. Cependant, comme les rues se faisaient de plus en plus vides avec les minutes s'écoulant, je décidais d'éviter d'emprunter les allées principales, et d'utiliser la pénombre à mon avantage.

Je traversais la ville en quête d'un endroit où me poser pour la nuit, quand deux étranges silhouettes au loin me mirent en alerte. Le bruit qu'ils émettaient se rapprochait du métal, et la forme qu'ils prenaient me rappelaient le système avec lequel j'avais vu le Caporal Ackerman s'envoler. Instinctivement, je me cachai derrière un tas de tonneaux et de sacs qui se trouvaient comme par miracle sur mon chemin, et tendis l'oreille.

« Elle a pas pu aller aussi loin c'est pas possible. » j'entendis une voix familièrement rauque parler

Une voix féminine à ses côtés éclata de rire

« J'en reviens toujours pas, comment t'as pu la laisser s'échapper si facilement? » articula-t-elle entre deux rires vainement contenus

« Mais je sais pas, bordel! J'ai baissé ma garde deux minutes, et elle était plus là! Je m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi discrète, cette petite conne. »

« Du calme, shorty, on va la retrouver. » la femme tenta

« Tch... Y a intérêt, sinon je vais me faire défoncer par Erwin et tous les supérieurs de mes couilles. »

Ils continuaient d'avancer, et quand ils dépassèrent ma cachette, je retint ma respiration, tentant de faire le moins de bruit possible. J'avais très bien reconnu qui arpentait cette rue, et maudissait mon karma qui me jouait des tours. Quand je n'entendis plus rien qu'un faint « Je vais l'étriper quand je la retrouverais. » qui m'arracha un frisson d'effroi, avant le silence complet, je me décidai à sortir de ma cachette. Si le Bataillon était en ville cette nuit, cela voulait dire que je n'allais pas beaucoup dormir. Je me mis à marcher à pas de velours vers la ruelle la plus proche, il fallait que je me cache rapidement. Je ne me sentais pas rassurée du tout à l'idée de pénétrer cet interstice entre deux bâtiments, et je restai quelques secondes devant à observer la pénombre y flotter tranquillement. J'allais renoncer, car j'avais un très mauvais pressentiment, mais finit par m'y précipiter quand j'entendis quelqu'un s'approcher au loin. J'allais pour observer qui marchait, quand un bras me tira violemment la taille, et m'entraîna en arrière.

Je lâchai un cris de surprise, et mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Rapidement, une main se plaqua sur ma bouche, et je sentis un souffle rencontrer mon oreille.

« Eh bien, ma jolie. Qu'est-ce que tu fais dans un endroit pareil si tard? »

J'essayai tant bien que mal de crier, de me débattre, mais la seule chose que j'arrivais à faire, c'était de resserrer la prise de cet homme sur moi. J'avais soudainement peur pour ma vie, et je ne voyais même pas mon agresseur, mon dos collé à son torse. J'entendis un rire sadique plus loin, et ce fut à ce moment que je me rendis compte qu'il n'était pas seul. Si j'avais pu me voir, j'aurais su que mon visage était devenu livide. Plus fort qu'avant, je me débattit en criant, mais ma détresse ne fut qu'étouffée dans la main de celui me retenant.

Universe || Levi x Reader (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant