Chapitre 4

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Il est 07:00, mon réveil sonne. Habituellement, je déteste cette sonnerie, mais les événements sont tels que je mets peu de temps pour sortir du lit, et me préparer. Ma mère remarque ma soudaine énergie, que je n'ai pas tous les jours, et rigole de me voir ainsi. 

- Ça change de te voir comme ça ! Dit-elle avec un grand sourire.

08:00

J'arrive devant la fac. Comme chaque matin, ma mère m'embrasse et repart, avec un signe de la main. 

D'un pas déterminé, j'arrive devant les grilles. Nils est là, avec plusieurs personnes que je n'ai encore jamais croisées dans l'établissement. Nous sommes bien nombreux, il m'est impossible de connaître tout le monde. On se sourit. 

Et puis, le joli visage de Lyse apparaît dans le décor. Un grand sourire aux lèvres, elle m'annonce qu'elle a des tas de choses à me raconter. Même s'il me semble déjà savoir, il me tarde de l'écouter.

Durant la première heure de cours, elle me montre la discussion qu'elle a eue hier, avec Ethan. Un réel jeu de séduction. Je l'envie beaucoup pour ce genre de chose, elle réussie toujours à obtenir l'attention qu'elle recherche. J'aimerai, moi aussi, avoir de si doux messages, de si belles paroles. Une pensée surgit alors dans mon esprit, et je m'empresse de lui partager. 

- Moi aussi j'ai quelque chose à te raconter !

- Ça m'a l'air sérieux Mademoiselle Brown, raconte-moi tout ! Avec les détails ! 

Je souris, me mords les lèvres, et annonce après quelques secondes de silence.. 

- Hier, Arron m'a envoyé un message, pour me demander de manger avec lui ce midi. Il m'a dit qu'il avait besoin de me parler. 

Lyse, contente pour moi, commence à me poser des questions auxquelles je n'ai moi-même toujours pas de réponse. 

- Un seul pas de travers, et tu n'hésites pas à m'appeler. Il aura à faire à moi. 

Je lui souris, qu'est-ce que je peux l'aimer cette fille-là. Parfois, je lui porte l'image d'une certaine sécurité que je peux avoir avec le monde extérieur, j'ai besoin d'elle. 

12:03 

De Arron, à Meïla : 

Je suis devant les grilles, où est-ce que tu es? 

Je tremble, et lui réponds que je sors seulement de mon dernier cours. Je marche dans les couloirs, ils  deviennent interminables. En sortant, je l'aperçois. Je ne me trompais pas, mon cœur s'emballe et je n'arrive pas à le calmer. Je ne dois rien montrer. 

Il est là, à me sourire comme à chaque fois. Ses yeux noisettes fixent celle que je suis, et je ne me détache plus de son regard. Une fois devant lui, toute gênée je lui dis : 

- Alors ? Où est-ce qu'on va ? 

Il rigole, passe une main dans ses cheveux bouclés, et me demande de le suivre. Je m'exécute, avec une totale confiance en lui. Il marche devant moi, et je ne peux m'empêcher de l'observer, lui et le moindre de ses mouvements. J'ai l'air un peu stupide, un peu perdue et surtout bien amoureuse. Nos pas s'enchaînent, par quel moyen le monde a-t-il pu créer une si jolie créature ? 

12:44 

Nous voilà donc assis, ayant fini ce que nous nous étions commandé l'un l'autre, dans un petit restaurant à quelques pas de la fac. En mangeant mon dessert, il soupire, secoue la tête et me dit : " Bon ". Je fronce les sur-cils, penche un peu la tête, et commence à stresser. 

- Si je t'ai fait venir jusqu'ici, c'est parce que j'avais besoin de te parler. Dimanche soir, tous les deux on s'est pris la tête et tu es partie. Encore et toujours pour la même raison, Zoé. 

Effectivement, Zoé est sa petite amie, depuis maintenant un peu plus d'un an. Elle ne fait que de le faire tourner en rond, sans arrêt, elle ne veut pas se poser dans une relation pour le moment. Lui ne l'accepte pas, parce qu'il est amoureux. Il continue.

- Ce même-soir, j'ai mis fin à la relation que j'avais avec elle.

J'avale ce que j'ai dans la bouche, et le regarde avec de grands yeux. Il poursuit.

- J'ai compris, le fait que tu te sois énervée contre moi parce que j'étais têtu de vouloir me battre pour une fille qui ne me mènerait nul part. Je ne veux plus d'elle, et pour toi, je fais la promesse de ne jamais retomber dans ses bras. 

Je ne trouve plus mes mots, je reste surprise par ses paroles. Il n'est donc pas si bête après tout.

- Tu sais, je suis vraiment fière de toi de te voir avancer comme ça. Elle ne méritait pas tout ce que tu pouvais bien lui donner. Puis un jour, tu trouveras celle qu'il te faut, je n'ai pas de doute là-dessus, lui dis-je en souriant, espérant qu'il comprenne que j'étais tout de même en train de parler de moi. 

- Pour le moment, je ne préfère pas. J'ai besoin de me vider la tête, de m'amuser un peu. J'ai 18 ans Meïla, c'est un bel âge et je passe à côté avec une trop grande préoccupation pour les sentiments. Mais toi aussi, tu trouveras celui qu'il te faut, je te le souhaite de tout mon cœur. 

Bon, à priori, il a pas tout compris. Qu'est-ce que ça veut dire s'amuser un peu? Je ne préfère pas avoir de réponses à cette question, mes pensées me déchirent déjà bien assez le cœur. Je vais devoir l'attendre plus longtemps que prévu. 

Je lui souris, puis regarde mon dessert, je ne me sens plus capable de le terminer. 

On discute, encore et encore. Il me parle de sa toute petite sœur, de ses amis, ses cours, et même de son chat. Puis il prononce quelques mots, qui ne me laissent pas indifférente. 

- Il serait temps qu'on passe un peu plus de temps ensemble, toi et moi. 

Je le regarde, ne réponds pas, reste bouche-bée, et ne sais plus quoi dire. 

- Bien sûr ! 

Il me sourit.

20:32

Le soir, chez moi, j'y repense. Je viens de passer une bonne demi-heure à raconter tout ce qu'il s'est passé ce midi à Lyse, qui d'ailleurs, m'a annoncé de son côté qu'elle ne viendrait pas en cours demain après-midi, qu'elle décidait de les sécher. Je me sens mal à l'idée qu'elle puisse préparer mon anniversaire en laissant autant de cours, et de devoirs derrière elle seulement pour me faire plaisir ce jour J de l'année. Mais je n'ose toujours pas lui parler, et préfère garder le silence plutôt que de deviner ce qu'elle ne cesse de cacher. 

Soudain, des claquements de sabots contre la route se font entendre. Étrange, il est rare que des chevaux passent devant la maison. Je me lève de mon lit, curieuse, et m'approche de la fenêtre encore ouverte depuis déjà plusieurs heures, laissant ma chambre se rafraîchir un peu. 

Étonnée, j'aperçois Nils sur un cheval gris. Je l'appelle, puis il me regarde et souris. Je fais de même. Confuse, je repars dans mon lit. Je suis épuisée.

La routine deviendrait-elle seulement le fond d'un décor? 

Seule.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant