CHAPITRE 6

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Aujourd'hui, c'est mon père que j'accompagne, enfin, pas pour travailler, c'est compliqué de travailler avec lui, mais plus pour lui tenir compagnie. Il n'y a rien de mieux, mon père est plutôt cool, étant donné qu'il n'a pas vraiment le temps de rentrer, je vais le voir pour passer du temps avec lui, ce que Clara ne faisait jamais. Je suis assise dans son bureau, normalement, il va venir et il aura le temps de manger avec moi. Mon père arrive enfin, il me fait un bisou sur le haut de la tête, il ne s'assoit pas à son bureau mais il vient se mettre en face de moi.

« - Tu ne t'es pas trop ennuyé ?
- Non, ça va, je parlais avec Noah.
- Noah ? Il me dit avec un sourire en coin.
- Papa, tu es pire que Ryan. On rigole tous les deux mais je reçois une notification qui nous coupe. Oh. J'arrive dans deux minutes, attends-moi.
- D'accord. Tu veux que je réchauffes le sandwich que ta mère a préparé ? J'ai une expression de dégoût sur le visage qui le fait rire. Très bien. »

Je sors rapidement de son bureau, je vais chercher ce qu'il me faut, puis je retourne dans son bureau. J'ouvre la porte, je cache tout dans mon dos, mon père fronce les sourcils. Je lui sors les sacs de fast-food que j'ai commandé ici. Il explose de rire en voyant ça, parce qu'il n'a pas vraiment le droit, enfin si, il a le droit, mais ma mère veut qu'il perde du poids, alors qu'il a un corps si bien taillé ! Ma mère fait ça plus pour le punir, elle n'a pas aimé qu'il lui parle comme il l'a fait devant le proviseur donc elle le nourrit mal. Mais moi, je ne suis pas ma mère. On mange avec mon père qui est très heureux, il l'est toujours quand il est avec moi, je le suis aussi quand je suis avec lui.

« - Si ta mère voyait ça.
- Maman et moi sommes toujours en contradiction, tu sais. Elle veut que je sois comme les autres gosses, sages, impeccables, hyper gentil. Je ne peux pas.
- Je sais, et tu as raison de ne pas l'écouter. Sois naturelle, Maria, restes comme tu es, c'est ce qui compte.
- Parfois, j'ai... Laisse tomber. Je dis en riant.
- Non, jamais je ne laisserai tomber quoi que ce soit avec toi. Je veux que tu me parles, que cette sorcière arrête de dire que tu es malade alors que tu ne l'es pas. Parles-moi, Maria.
- Parfois, j'ai l'impression qu'elle voudrait ne pas m'avoir, qu'elle n'aurait jamais voulu que je sois son enfant. »

Mon père pose son burger, il me regarde droit dans les yeux et il prend ma main entre les siennes. Je n'aime pas parler de mes sentiments à mon père, je n'aime pas en parler à qui que ce soit, je n'en parle jamais, c'est d'ailleurs les rares fois où je lui en parle. Autrement, je suis comme une boîte à mystère, on ne sait jamais ce qu'il y a dedans, on sait juste à quoi ça ressemble de l'extérieur.

« - Ta mère n'arrive pas à te gérer. Je hausse les sourcils. C'est vrai. Elle a toujours pu s'occuper de Clara, mais toi, tu n'es pas Clara, tu es Maria et tu es différente. Tu nous en fais baver, mais moi ça ne me gène pas, ta mère, ce n'est pas pareil, elle déteste ça, elle veut que tu sois une fille parfaite, mais c'est impossible.
- Clara n'est pas parfaite, elle est horrible.
- Oui, je sais. Mais pour ta mère, elle est parfaite. Chacun a sa vision des choses. »

Je hausse les épaules, on continue de manger et discuter sur des sujets différents, moins sentimentaux. Mon père tente de savoir si j'ai un « amoureux » mais en me lui rire à la figure, il a laissé tomber cette idée, parce que bien évidemment, pour moi, ces conneries sont justes des conneries. Mais quelle idée ! Amour. Beurk ! J'y crois pas, je continuerai de ne pas y croire. Quand je reçois un message de Noah, je me rappelle d'une chose que mon père m'avait dit jeudi, ça m'est resté en tête. Je ne touche pas à mon téléphone, même pour Noah, parce que je veux passer tout mon temps avec mon père.

« - Papa, tu sais, tu m'avais dit que parfois il y a des personnes à qui on ne peut juste pas faire la gueule. Si c'est pas maman, c'est qui alors ? »

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