68 Confrontation

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-Mais qu'est ce que tu fous là! Réveilles toi, putain!

-Mmh? Ambre?

-Non, bien sûr que non, c'est pas Ambre! Mon dieu, mais quelle loque tu fais, c'est pas croyable, regarde toi...

La lumière me frappe de plein fouet quand les volets sont ouverts pour la première fois depuis une éternité. J'ai du mal à garder les yeux ouverts. Mes sensations sont toujours comme enfouies sous une épaisse couche de neige. Je me roule en boule dans ma couette. Ça ne plait pas à ma visiteuse surprise.

-Non mais... mais DEBOUT! C'est grave, putain! Debout!

-Lâche moi, putain de merde. Dis-je avec humeur. Tu veux que jte bute?

-Ah, bah très bien. Tue moi. Et laisse tout ce qu'il restait autour de toi mourir, tant que t'y es.

Je relève les yeux. Ce n'est pas Ambre. Ni Marie. C'est Jill.

-Qu'est ce que tu fous là? Dis-je en me levant, et en titubant vers la cuisine.

-Je t'appelle depuis des heures!

-Jsais pas ou est mon portable.

-Putain mais... tu pourrais faire semblant d'en avoir quelque chose à foutre?

-NON! NON, je peux pas faire semblant d'en avoir quelque chose à foutre. Je veux que tu me foute la paix et que tu te casses.

-Nan mais tu t'es vue? Tu crois que t'es la seule à souffrir? À avoir mal? J'en connais deux autres qui souffrent autant voir plus que toi!

-Ah ouais? Et qui ça?

-Marie, qui s'est occupée de la loque que tu es devenue TOUS LES JOURS depuis la disparition d'Ambre! Et Cheshire, qui a pété un câble et te considère comme responsable de la mort de celle qu'elle aime.

-Ça me fait une belle jambe.

Jill s'approche et tente de me saisir par le col. Je dévie son geste sans difficulté et le saisis par la gorge pour la plaquer contre le mur.

-Eh ben vas-y... reste à te morfondre... crache-t-elle, en parvenant à se libérer de ma poigne avec une facilité déconcertante. Reste là, et tu comprendras bientôt exactement comment Cheshire se sent.

-C'est une menace?

-CE SONT DES FAITS, PUTAIN! T'ES VRAIMENT LA PIRE DES CONNES DÉBILES DU SIÈCLE! CHESHIRE A ENLEVÉ TA MEUF ET MENACE DE LA BUTER, ET TOI TU RESTE LA À BROYER DU NOIR COMME UNE MERDE?

Je me fige. La fureur de Jill est telle que ses yeux d'un noir d'encre semblent crépiter, comme s'ils cherchaient à s'échapper de ses iris.

-Quoi?

-TU M'AS PARFAITEMENT ENTENDUE, PAUVRE CONNE.

-Mais comment? Quand? Où?

-Aaah, d'un coup ça t'intéresse! Ça fait DES HEURES que j'essaie de te joindre! Mais non, mademoiselle joue les dépressive. Je te préviens, si il arrive quelque chose à Marie, je te balance d'un pont.

-PLUS TARD LES MENACES! OÙ SONT ELLES!

-Dans l'ancienne zone industrielle désaffectée, dans le 17e, mais...

Je la lâche, me jette sur mon arme, un couteau, et un pantalon, puis je coure à moitié nue dans le couloir. Une fois dehors, je saute dans la voiture prêtée par Vlad; elle n'a pas bougé, mais semble bien plus sale que la dernière fois. Pas le temps de réfléchir. Je démarre et fonce à toute vitesse vers le 17e. Pourquoi est-ce si loin? Je ne peux pas revivre ce scénario. Impossible. Cheshire...

La PrédatriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant