La Prédatrice

10 Roulage de pelle et cassage de dents

J'ai vraiment besoin de décompresser. De tirer mon coup, un bon, gros coup. De préférences, plusieurs heures de sexe intensif et violent, et de préférence avec quelqu'un qui s'y connait et est open pour des trucs un peu hors limite. C'est dans cette optique que je me bourre joyeusement la gueule avec Alice.

Elle est très mignonne. Plus jeune que moi, elle doit taper dans les 18-19 ans, quand j'en suis déjà à environ 22. Elle a des beaux yeux verts et pétillants. Très différents des miens, mais ça ne change rien au fait que le vert a quelque chose en plus. Des taches de rousseur parsèment son visage fin et juvénile, marqué par un large sourire à fossettes et encadré par de longs cheveux bouclés couleur feu. Décidément... très à mon goût, cette petite. Et entreprenante. Elle en est à son 5e shot. Après la vodka, c'est le rhum. Et je la suis, consciente de ma résistance à l'alcool, alors qu'elle commence à rire bêtement à la moindre de mes remarques. Je la laisse se rapprocher. C'est elle qui commence à me palper, à me chercher, à rougir en croisant mon regard. Elle ne tient plus en place. L'excitation de l'expérience est renforcée par l'alcool. Je sens déjà la mouille qui s'écoule dans sa culotte sans l'avoir touchée.

Elle m'embrasse. Lentement, d'abord, puis plus fort. Son corps transpire le désir et la perversion. Je glisse un main baladeuse dans son jean et caresse son cul ferme, alors que sa langue commence à chercher la mienne. La chaleur est là. Je la sens monter en elle, et mes instincts de prédatrice se réveillent. Ce genre de chasse n'a rien à voir avec celle qui précède le meurtre. Ici, je cherche le moyen de la faire gémir le plus fort, de la faire jouir le plus puissamment possible. J'y suis pas trop mauvaise, en général. Ambre est meilleure. C'est Ambre, en même temps.

-Faites ça ailleurs, par contre. Lâche Jill en nous envoyant semi amusé, semi courroucé.

-Viens... me chuchote la belle rousse en me prenant par la main et en m'entrainant vers la sortie.

-Je mets tout ça sur ta note, Shi, je te préviens. Beugle Jill lorsque nous sortons avant d'avoir payé.

ALice éclate de rire. Elle a vraiment l'air d'une adolescente en train de vivre ses premiers moments d'ivresse, en train de découvrir la vie et les joies de l'alcool. Et je me prépare à lui faire découvrir celles du plaisir charnel.

-Tu as un vœu particulier? Lui dis-je en l'embrassant fougueusement au milieu de la rue.

Elle rougit légèrement et me glisse quelques mots à l'oreille. J'éclate de rire en l'entendant.

-Si ce n'est que ça! Ris-je.

-Vraiment? Tu le ferais?

-Je l'ai fait des centaines de fois! Allez, viens, baiser dans la rue n'a rien de bien incroyable, c'est pas rare dans ce quartier et à cette période de l'année. Fait plutôt chaud, tu vois. Et les gens sont chauds aussi.

-Et je suis aussi putain de chaude.

Je ricane, et la porte sur le capot d'une voiture toute proche. La nuit est profonde et fraiche, mais ce n'est pas ce qui m'empêche de lui arracher ses vêtements et de lui faire l'amour sauvagement là, dehors, en pleine rue, sur la voiture d'un inconnu, à quelques pas du bar. Les étroites ruelles sont peu animées, à cette heure ci. On devrait être tranquille.

Mes doigts glissent dans sa chatte comme sur une piste de ski. Elle mouille tellement fort, et ne peut s'empêcher de jeter sans cesse des regards aux alentours, guettant d'éventuels passant risquant de la voir dans cette position plutôt gênante mais si plaisante au regard. Je sais ce qu'elle ressent, le mélange de la peur et de l'excitation, ce sentiment même que je recherche sans cesse et qui me fait vivre. Elle jouit déjà pour la troisième fois en un gémissement sonore qui résonne longuement dans la ruelle. Pantelante, elle sourit pourtant. Ses yeux brillent d'une lueur de lucidité, d'envie, et de folie. Ils en demandent plus. Et je m'apprête à lui en donner en approchant mon visage de son entrejambe, quand un bruit me signale une présence aux environs.