Chapitre 4

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Partie Quatre

L'Incident du Parapluie, comme elle commence à l'appeler dans sa tête, semble briser un barrage dans les sentiments de Molly. Dans les semaines qui suivent, elle découvre que ses pensées sont inconfortablement occupées par le sourire de Mycroft Holmes.

Elle n'arrive pas à décider s'il s'agit d'un pas en avant ou d'une chute suite à son béguin pour Sherlock. D'un côté, Mycroft semble au moins l'apprécier et il ne fait pas de l'insulter ou de la rendre ridicule un sport. D'un autre côté, c'est peut-être seulement parce qu'il est poli et qu'il a de bonnes manières. Il pourrait même la trouver ridicule et amusante. Elle n'est pas sûre de ce qui est pire, ses sentiments étant pris à la légère ou ignorés comme ce fut le cas avec Sherlock, ou révoqués comme ce pourrait être le cas avec son frère ainé ? Quoi qu'il en soit, elle doit être la femme la plus folle de la planète : non seulement elle craque pour un Holmes, mais elle réussit à le faire deux fois. Tu ne peux pas être plus bête que ça.

Malheureusement, ou peut-être grâce à cette blague cosmique, sa prise de conscience de sentiments doux inappropriés coïncide avec la période de silence radio prolongé de Mycroft. Pendant trois semaines, elle n'entend plus un mot de lui, aucune voiture noire n'apparait dans son champ de vision et même les caméras de sécurités semblent très indifférentes à sa présence. Elle essaie très dur de ne pas se sentir abandonnée, mais lutter contre l'idée qu'il ait pu remarquer son engouement et que son absence est une tentative de la remettre doucement à sa place, s'avère très difficile.

Début Avril, un scandale lié à Sherlock éclate dans les journaux, coupant court à toutes ses réflexions larmoyantes. Molly lit les titres des articles et est frappée de stupeur :

« SHERLOCK HOLMES- UN TRAITRE ? », « LA FEMME ET L'EXPERT HOLMES DANS DES STRATAGÈMES CONTRE LA GRANDE BRETAGNE », « FAUX DETECTIVE FOUETTE DANS LA TRAHISON », « LA DOMINATRICE QUI A BATTU SHERLOCK HOLMES 'LE TRAITRE' ».

Les articles eux-mêmes ne sont pas mieux – pleins d'accusations horribles et de terribles jeux de mots BDSM qui font brûler d'embarras les joues de Molly. Elle retrace la source d'un texte particulièrement ignoble écrit par nul autre que Kitty Riley, qui a pris l'idée de Sherlock  étant devenu un traite comme par magie. Riley raconte une fable compliquée de Sherlock, faisant équipe avec une dangereuse travailleuse du sexe, déterminé à dévoiler des secrets nationaux et à travailler contre le Gouvernement Britannique. Elle essaie de l'appuyer sur un post très court et mystérieux du blog de John Watson du 12 Mars 2011. Molly elle-même était curieuse lorsque le post du blog a été posté la première fois, follement jalouse de la femme nommée Irene Adler qui semblait occuper les pensées de Sherlock.

C'était l'ampleur de son intérêt contrairement à Kitty Riley, qui a planté ses griffes dans la phrase : « le pays a failli être mis à genoux par une seule personne – Irene Adler », et ne semble pas vouloir la laisser partir. Ses articles s'étendent considérablement, citant comme sources des agents des services secrets anonymes dont les renseignements dépassent les rêves les plus fous du public. Malgré tout, la quantité d'informations est au mieux squelettique, faisant un remue-ménage plus injustifié que sensé. Riley et tous les autres citant après elle – parlent d'un plan élaboré contre le terrorisme qui ne s'est pas réalisé seulement à cause du cerveau, en proie à la luxure, de Sherlock. Des secrets d'État, écrit Riley, ont failli être révélés parce que Sherlock 'l'expert' Holmes ne pouvait pas les garder dans son pantalon. Molly jette avec force The Sun sur le sol, faisant fuir Toby dans un sifflement offensé. Quelle connerie ! Même si Sherlock avait couché avec La Femme – ce qui était très improbableme... ou du moins c'était son impression – il n'aurait certainement pas trahi son pays, elle en était sûre.

In the space beneath our clothes (tr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant