Fuite vers l'amour

Chapitre 2

Sirius fronça les sourcils et décida de prendre la chambre juste devant lui. Après avoir pris le temps d'installer leurs affaires, Rémus prépara le dîner. La soirée se termina calmement avec les quatre garçons vautrés sur le canapé, devant la cheminée. Ils observèrent pendant un long moment le feu crépiter. Ils étaient en sécurité, et en paix. Personne ne parla, chacun se détendant.

Rémus fut tiré de son sommeil par des coups à sa porte. Il se redressa sur le lit, la tête encore dans ses rêves. Sirius entra doucement. Il vint s'allonger dans le lit. Rémus grogna pour la forme.

« Tu as ta chambre à présent, » déclara Rémus en caressant les belles mèches sombres de Sirius.

« Je sais, mais je dors mieux avec toi.

- Si tu voulais dormir avec moi, pourquoi avoir refusé quand je t'ai proposé ?

- Je ne voulais pas paraître faible.

- Tu ne parais pas faible Sirius. Il faut que tu arrêtes avec ça. Puis, qui cela intéresse ? Ici, personne ne te veut du mal. Avoir des moments de faiblesse est normal, surtout après ce que tu as vécu.

- Je ne... Ron et Harry nous regardaient étrangement.

- Sais-tu pourquoi ?

- Non.

- Parce que je leur ai parlé de ça.

- ça quoi ? »

Avant qu'il n'ait pu continuer, Rémus lui souleva le visage et l'embrassa. C'était doux, plein de timidité et de retenue. Lorsque le châtain s'éloigna, Sirius n'avait plus qu'une idée en tête, recommencer.

« Une nuit, tu as rêvé que tu m'embrassais. J'en ai pleuré de joie. Les garçons ont compris que je t'aimais.

- Alors tu m'aimes.

- Oui. Si cela te déplaît, tu as une chambre et...

- J'en suis heureux. Je partage tes sentiments Rem'. J'ai eu si mal quand j'ai cru que tu étais le traître. Que tu avais rejoint Voldemort et que j'allais te perdre.

- Pourquoi ne rien m'avoir dit ?

- J'avais peur. Rigoler, emballer quelques filles, c'est simple. Demander à quelqu'un de proche de l'aimer, c'est plus dur. L'échec est plus dur à accepter.

- Cela n'a plus d'importance à présent. Tu n'as pas essuyé un échec. Tu as reçu un grand je t'aime. »

Sirius sourit avant de fondre sur les lèvres de Rémus.

Le lendemain, Harry avait préparé le petit- déjeuner. L'estomac plein, Ron décida de sortir. Le temps était gris, comme son humeur. Dormir dans une si belle chambre lui rappelait trop sa famille. Les Weasley étaient pauvres, ne parvenaient pas à finir leur fin de mois. Alors quand Dumbledore était venu leur proposer de l'argent, les parents de Ron avaient accepté. Les conditions étaient simples : Ron devait devenir ami avec Harry et Ginny devait devenir sa compagne. Cela aurait permis à la famille de vivre mieux, peut-être même dans le luxe. Mais Ron avait eu des remords. Il l'appréciait vraiment cet aimant à problèmes qu'était Harry Potter. Quand en cinquième année, Dumbledore avait demandé à Ron et Hermione, les deux amis d'Harry, de droguer sa nourriture, le roux était intervenu. Il ne pouvait pas réveiller la connexion entre Harry et Voldemort sans faire souffrir Harry. Ron avait alors tout raconté à Harry, Sirius et Rémus. La décision avait été rapide à prendre : ils avaient fui. Pendant un an, Ron avait connu une vie de misère encore plus importante que celle de son enfance. Mais au moins, il n'avait pas trahi son ami, il n'avait pas trahi tous ces idéaux auxquels il croyait.

« Tu ne devais pas m'apprendre à nager ? »

La voix douce d'Harry fait sortir Ron de ses pensées moroses. Il étira un fin sourire en observant la piscine. Sirius avait pris des précautions en raison du climat et l'eau était chauffée.

« Le dernier à l'eau à perdu. »

Harry était déjà en maillot. Persuadé de gagner, il s'avança à petite foulée du bassin. Il est devancé par un missile lancé à pleine vitesse. Ron sauta dans la piscine, lançant des gerbes d'eau autour de lui.

« Mais... Tu es encore habillé ! Tu as triché !

- Mauvais perdant ! Viens dans l'eau que je fasse de toi une sirène.

- J'ai réussi à nager pendant la coupe de feu.

- Oui, parce que tu avais des palmes magiques, et que tu respirais sous l'eau. Dois-je te rappeler ta presque noyade d'il y a un mois ? »

Pour seule réponse, Harry tira la langue. Ce n'était pas très mature mais cela faisait un bien fou. Il entra prudemment dans l'eau pendant que Ron en profitait pour se dévêtir. Le brun ne savait pas nager, mais cela allait s'améliorer rapidement, il en était sûr.

« Ils sont adorables.

- Tu vois Rem', nous avons la maison, les enfants. Que demander de plus à la vie.

- Le chien ?

- Eh ! Tu ne veux quand même pas me remplacer ?

- Non. Personne ne serait aussi bien que toi Sirius. »

Le brun se rengorgea sous le compliment. Il tendit les bras et Rémus vint s'installer contre lui.

« Les garçons ont deviné que nous étions ensemble.

- Ils n'ont pas deviné, fit remarquer moqueusement Sirius.

- Qu'as-tu fait ?

- Le magnifique patin de ce matin dans l'escalier...

- Quoi ! Tu n'as pas osé !

- Ils étaient là," murmura Sirius en sentant le vent tourner.

"Tu es odieux ! Je voulais leur en parler, pas agir comme un homme préhistorique ! Bravo Sirius ! Tu ne peux pas faire dans la finesse pour une fois ?

- C'est toi qui as dit hier que...

- J'ai dit qu'il fallait leur en parler ! Pas agir comme... comme...

- Sauvé par le gong. »

Sirius se sentit soulagé quand la sonnerie retentit. Rémus, encore énervé se leva et alla ouvrir. Une vampire brune à l'apparence d'un elfe des bois se tenait dans l'entrée avec un panier. Elle était accompagnée d'un blond couvert de cicatrices très discrètes.

« Bonjour. Je suis Alice Cullen, et voici mon époux, Jasper. Nous sommes les enfants de Carlisle.

- Oh ! Bonjour. Rémus Lupin.

- Nous vous apportons des gâteaux faits par Esmée, notre mère. Elle espère que cela vous plaira.

- Merci. C'est très gentil. Vous voulez entrer ?

- Non. Nous n'avions pas prévenu, ce n'est pas correct. Merci de votre proposition. Si vous avez besoin de renseignement sur la région, n'hésitez pas à passer. »

Les deux vampires filèrent plus vite que l'éclair. Rémus était très touché par ce présent. Il fallait trouver un cadeau pour Esmée, Carlisle et ses deux enfants.

Edward se gara sur le bord de la route. Bella, souriante le suivit à l'extérieur. Ils allaient dans leur clairière pour échanger leurs cadeaux de Noël. Il faisait froid mais c'était agréable de passer du temps ensemble. Ils marchaient tranquillement dans la forêt quand un bruit surprenant se fit entendre. Des rires attirèrent l'oreille d'Edward. Le vampire se figea, tel une statue, quant à la place de clairière, il trouva une maison.

« Tu t'es trompé d'endroit ?

- Non. Je ne comprends pas. Faisons le tour. »