Chapitre 7

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« Toute créature sur terre a une âme qui la relie à une autre. Nous les appelons les âmes sœurs car elles ne peuvent se lier qu'avec une seule personne. En vérité, les humains n'ont pas vraiment d'âme sœur. En fait, chez eux, c'est très changeant, ce qui n'est pas le cas avec les créatures. Un vampire, un loup, un Altri n'a qu'une âme sœur. Nous pensons que c'est à cause de la magie que les humains gagnent à leur transformation. Cela les lie de manière irrémédiable à une seule personne. Chez toi, par exemple, je vois que tu ne connais pas ton âme sœur car le lien qui te relie à elle est transparent. Ensuite, je peux t'annoncer qu'il te déteste. Il est très mignon en tout cas.

- Comment ça mignon ? C'est un garçon ? Tu peux le voir ?

- Je peux le voir, je sais où il se trouve, quand tu vas le rencontrer, je sais également qui est ce mystérieux garçon. Hélas, nos lois nous empêchent de révéler ainsi les âmes sœurs. Tu dois seulement savoir que ta rencontre avec lui aura bientôt lieu. Je peux te guider si besoin est.

- Je veux le rencontrer. »

Edward ne savait pas quoi penser. Il ne voulait pas que son âme-sœur soit un homme. C'était contre nature. En même temps, cette sorcière était complètement folle. Pouvait-il vraiment donner du crédit à ses paroles ? Le vampire regretta réellement de ne pas pouvoir lire dans ses pensées.

« Tu l'as déjà vu, mais comme tu ignores qui il est, c'est un inconnu. »

Avec cette simple phrase, le jeune homme su qui était son âme-sœur. Le nom d'un petit brun envahisseur de pensée lui sauta aux yeux. Troublé, le vampire remercia la sorcière et décida de retourner auprès de sa famille, sur la terrasse. Parler avec les autres calmerait sans doute ses pensées.

Le soir même, Luna rentra en Angleterre. Edward était très troublé par les révélations qu'elle lui avait faites. Il était si choqué qu'approcher Bella le dérangeait énormément. Il ne pouvait plus la toucher, avait du mal à soutenir son regard. Mais quoi de plus normal ? Quand il fermait les yeux, il n'imaginait pas sa gentille Bella mais le charmant Harry.

Bella poussa un long soupir. Cela faisait un an à présent qu'elle sortait avec Edward, et depuis une semaine, elle voyait son vampire s'éloigner d'elle.

« Que se passe-t-il Edward ?

- Nous attendons que le reste de la famille arrive pour pouvoir discuter.

- Ne t'inquiète pas Bella, » rassura Alice. « Ils ne devraient plus tarder. »

En effet, quelques secondes plus tard, Esmée, Carlisle, Emmett et Rosalie entrèrent dans le salon.

« Comment était la chasse », demanda Bella.

« Ça s'est très bien passé, merci de t'en inquiéter », répondit Esmée en prenant place sur un canapé.

« Pourquoi nous avoir fait revenir aussi vite », bougonna Emmett.

« Nos voisins sont en danger. Dans une vision, j'ai vu la police leur rendre visite et Charlie Swan va arrêter l'un d'eux », déclara Alice.

« Qui est-ce ?

- Je l'ignore, Carlisle. J'ignore également pourquoi ils vont être arrêtés.

- De toute façon, ce Sirius s'est évadé de prison. Y retourner ne fera de mal à personne.

- Il était innocent », s'insurgea Rosalie. « Nous devons les aider. Tu es la fille du shérif ! Fait un truc !

- Je ne suis pas ton chien ! Fais-le toi-même si tu es si choquée ! »

La dispute aurait pu continuer encore longtemps si Carlisle n'y avait pas mis fin.

« Bella ne peut rien pour nous aider. Il faut les faire partir.

- C'est trop tard, Charlie emmène Sirius en ce moment. »

Edward ne réfléchit pas. Il se leva d'un bond, faisant sursauter Bella et couru jusqu'à la maison des sorciers. Trois voitures de police se trouvaient sur le petit chemin menant à la maison. Le shérif Swan sortait avec Sirius menotté. Derrière eux, un Harry en larmes était maintenu par Rémus et Ron.

« Shérif, que se passe-t-il ?

- Cet homme est un dangereux tueur.

- C'est faux », hurla Harry. « Il n'a pas tué mes parents ! Il est innocent ! Pitié ! Ne me l'enlevez pas !

- Ce pauvre garçon a perdu la tête. Un tueur tel que Sirius Black ne peut pas être innocent. Il a tué quinze personnes. Cet homme t'a menti.

- Non ! Il m'a sauvé des maltraitances de mon oncle et d'un viol ! Il m'a écarté de tout ce qui pouvait me faire du mal !

- Ecoute, je ne peux pas juger. On me donne des ordres, je les applique. »

Harry se libéra de l'étreinte de Rémus. Il se plaça devant le shérif.

« Vous appliquez bêtement des ordres. Alors où se trouve la morale dans votre travail ?

- Arrête petit.

- Vous arrivez encore à vous voir dans un miroir ? Vous me dégoûtez !

- Harry, stop », coupa Sirius.

« Shérif, je veux que vous sachiez juste une chose, en emportant cet homme, vous me condamnez. J'espère que cela vous satisfait.

- Petit ne dit pas de bêtise. Tu imagines des choses.

- Alors j'ai imaginé ça ! »

Harry retira son pull et montra son dos au shérif. La peau était lacérée, composée de cicatrices qui avaient dû s'infecter bien des années auparavant.

« Votre loi que vous suivez si aveuglément me ramènera bientôt chez les gens qui m'ont fait ça. Sirius m'a sauvé alors que mon oncle voulait me violer. Regardez Charlie Swan. Regardez à quel point votre métier est bon, à quel point vous aidez les gens qui vous entourent. Je demanderais à Rémus de vous envoyer une carte quand je serais mort. Dormez avec la conscience tranquille, Sirius est innocent et sera mis à mort. Quant à moi, personne ne pourra me sauver quand je serai de retour chez mes tortionnaires. Mais au moins, vous aurez fait votre devoir. »

Sous les yeux horrifiés du shérif, Harry courut jusqu'à la maison. Charlie Swan venait de prendre une claque. Son esprit rationnel ne pouvait imaginer que ce gamin soit maltraité sans que la loi ne fasse rien.

« Shérif, nous devrions y aller. »

Edward se désintéressa des policiers. Il s'approcha de Rémus et Ron. Le loup-garou lui montra les escaliers. Le vampire le remercia d'un signe de tête. Il ignorait ce qu'il faisait là mais il avait besoin de vérifier qu'Harry allait bien. 

Fuite vers l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant