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Mon plus bel ami de cœur #4

Une semaine après cet événement, je n'ai plus revue Jordan et plus entendu parlé de lui. J'ai repris le cours de ma vie. Florian et moi n'avons pas évoqué ce qui s'est déroulé dans la voiture. Le lendemain s'est passé comme si de rien n'était. Des frissons me traverse en repensant à ses paroles. L'influence qu'il porte sur moi est trop grande et je le sais.

Comme à chaque fois qu'il me fait une crise, il redevient le petit ami idéal. Et moi la petite amie parfaite. Le café le matin fait avec amour. Ses affaires préparées avec soin. Le petit bisou avant qu'il s'en aille pour une longue journée. Tandis que je m'occupe de lui, je me prépare pour moi aussi partir au travail. Mais depuis samedi, rien n'a vraiment changé, tout me paraît si différent.

La routine du matin, les bisous, les repas que je prépare, tout se déroule comme d'habitude. Pourtant, je me sens vide. Je n'éprouve plus de plaisir à cuisiner pour lui, à m'occuper de sa petite personne. Lorsque je l'embrasse je le fais par automatisme parce que c'est ce que la petite amie irréprochable doit faire. Tout est mécanique, il n'y a plus rien de réel, de sincère. Je fais semblant et Florian ne remarque rien ou ne dit rien sûrement satisfait d'avoir réussie à me formater.

Je pense que c'est le mot. "Formater". Je n'agis plus par envie mais par obligation et parce que c'est ce que je dois faire. Je dois suivre l'algorithme. Je n'ose imaginer ce qu'il dirait si je viens à m'en détacher comme je le rêve. Au lit, je me laisse faire, sans rien dire. S'il me demande de faire quelque je chose, je le fais tel un robot.

Il me contrôle. Je veux juste que ça cesse mais je suis dépendante de lui. C'est presque comme si je n'arrivais plus à penser par moi-même. Comment on en est arrivé là? Lui a toujours était adorable, comment et surtout quand l'ange est-il devenu le démon? En réalité, n'a-t-il pas toujours été un démon? Il m'a fait couper complétement les ponts avec mes parents et mes amis. Mais je le comprend aujourd'hui. Je m'en rend enfin compte. Était-ce vraiment de ma faute toutes ces fois où il m'insultait et me reprochait la misère du monde?

Mon employeur m'a fait rentrer chez moi au vu de ma tête et du vide qui se lis sur mon visage. Il m'a dit de revenir demain avec une meilleure mine et en ayant réglé mes problèmes car il commence à sérieusement s'inquiéter pour moi. Ainsi, nous sommes en milieu d'après-midi et je suis allongée sur le canapé à ressasser. Je sais que je dois abandonner Florian. C'est presque une question de vie ou de mort. Ou du moins de mort mentale, de court-circuit. C'est comme si mon âme s'éteignait un peu plus à chaque seconde à ses côtés. Je n'arrive même plus à pleurer. Je me laisse juste faire et subis.

Mais vers qui me tourner? Le visage de Jordan m'apparaît. Non. Je l'ai abandonné, il ne reviendra pas ou si c'est le cas ça sera pour me jeter mes quatre vérités en pleine face et j'en ai pas besoin. Je suis seule contre Florian. Complétement seule. Je suis coincée entre ses griffes et je ne vois aucun échappatoire.

Alors que la fatigue commence à m'emporter à force de réfléchir, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Je me fige, osant à peine respirer. Il est trop tôt pour que Florian soit rentré. Un cambrioleur? La peur au ventre je tend l'oreille. Personne ne peut me voir dans la position dans laquelle je suis. Le canapé est dos à la cuisine. En sachant que lorsque l'on rentre dans l'appartement, la cuisine est  la première pièce dans laquelle on entre. Je pris intérieurement pour que l'inconnu continue son avancé tout droit, vers la chambre et la salle de bain. Ça me laissera le temps de m'enfuir et d'appeler la police.

J'interromps mon plan et mon cerveau qui bouillonne. Est-ce qu'un cambrioleur viendrait dans un logement qui ne lui appartient pas pour faire ses affaires avec un homme ou une femme? Soudain, l'hypothèse de Florian me revient en plein fouet. Il aurait osé?
???: Allons dans la chambre.